Waterloo, une victoire prusso-belge !
Ce sont les vainqueurs qui parlent le mieux de nos défaites, c'est pour ça qu'il est plus facile de trouver des relations anglo-saxonnes que françaises de la bataille de Waterloo. Bien sûr, il y a des relations en allemand mais elles sont écrites en gothique et d'autres en néerlandais mais difficiles à trouver et, surtout, à lire car le néerlandais est une langue peu pratiquée en France.
Donc, si vous désirez sortir des contes à la gloire des Anglo-Saxons je vous conseille cet article de Michel Damiens.
Vous y apprendrez que Wellington n'a jamais dit qu'il n'y avait pas de Prussiens à Waterloo ni dénigré les troupes des Pays-Bas (les Hollando-Belges), au contraire.
Dans les blés d'1,80 mètre ?
Il y a des questions récurrentes !
Est-ce qu'il y avait du maïs sur le champ de bataille de Waterloo ?
La question du maïs a été évoquée plusieurs fois dans ce forum, elle est posée par des personnes qui n'ont qu'une source anglo-saxonne à leur disposition (traduite ou non), source dans laquelle le terme « corn » du début XIXe est traduit par « maïs » au début XXIe.
Dans les rares relations françaises que j'avais pu trouver jusqu'à présent je n'ai jamais vu le mot « maïs ».
Grâce à Michel Damiens (lire son article dont je parle ci-dessus), j'ai découvert des textes en français que je ne connaissais pas (belges et néerlandais traduit en français) et, grâce à Google qui permet de chercher dans le texte, j'ai constaté que si on trouvait les mots : blé ou blés, il n'y avait aucune trace du mot « maïs » !
Bon, j'ai peut-être mal cherché, je vous engage donc à chercher dans les textes contemporains en français pour nous faire part de vos découvertes, merci par avance.
Les blés font combien de haut en 1815 ?
J'ai déjà fourni des documents et des explications à ce sujet.
Avant la mécanisation les blés pouvaient être très hauts, de 160 à 180 cm, voire 200 cm (voir ICI).
Dans « Les lettres anglaises » de H.T. Siborne, traduit de l'anglais par Ronald Billuart, Éditeur Jourdan 2009, on lit dans la lettre n° 99 (page 321) : « Je ne sais plus s'il s'agissait de blé ou d'orge mais les céréales qui s'élevaient au-dessus de nos têtes furent rapidement piétinées. »
L'officier anglais dit bien que : les céréales s'élevaient au-dessus de leurs têtes !
Alors, pourquoi les blés (et autres céréales) étaient-ils si hauts avant la mécanisation ?
La paille avait beaucoup d'usage : elle servait pour les litières d'animaux ce qui permettait d'enrichir les sols avec leur fumier ; elle servait pour rempailler les chaises voire rembourrer ou isoler les couches humaines ; elles servaient pour faire le torchis (ce matériau perpétuel car inusable) et elle servait pour faire les toits de chaume, utilisation qui nécessite une paille très longue.
À savoir également : la croissance rapide et la hauteur des tiges des céréales privaient les plantes adventices de lumière et donc les empêchaient de grandir. C'est la culture qui étouffait les plantes non désirées (maintenant c'est l'industrie chimique qui détruit tout y compris les vers de terre et nous par la même occasion)…

Pourquoi les hommes ont-ils sélectionné des blés avec des tiges de plus en plus courtes ?
À cause du capitalisme ! Fini l'engrais naturel place à l'industrie chimique qui détruit notre environnement et nous par la même occasion ; fini les chaises à rempailler place à l'industrie de l'ameublement, ses plastiques et ses colles qui relâchent des gaz cancérigènes et autres perturbateurs endocriniens ; fini le torchis place à l'industrie du ciment, ciment qui se détruit en 100 ans par carbonatation et, bien sûr, fini les toits de chaume (bon, les tuiles ne prennent pas feu).
Enfin, les tiges longues et résistantes n'étaient pas appropriées aux moissonneuses mécaniques.
Les tiges devinrent donc de plus en plus courtes (et fragiles, il n'y a qu'à voir les blés qui ont versé dans les champs après un orage ou un coup de vent).
Autre point qui nécessite des recherches : est-ce que le maïs de l'époque était aussi haut que celui que nous connaissons ?
Une chose que j'ignore malgré mes quatre ans de formation en sciences agricoles.
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Si vous voulez vraiment réaliser des décors historiquement réalistes vous devez vous mettre dans les conditions de l'époque, par exemple :
Au Moyen-Âge les églises étaient peintes de couleurs vives.
Avant l'industrie du ciment et la désertification rurale les murs étaient protégés avec de l'enduit chaux-sable (blanc ou ocrée du jaune pâle au rouge) ou des planchettes (aulne ou autre bois résistant à l'eau et aux champignons, voire aux insectes comme le châtaignier).
Oui, je sais : « La culture c'est comme la confiture, moins on en a plus on l'étale » ; « Pas besoin d'être un ingénieur de l'équipement pour faire des décors » et autres gentillesses que l'on a pu m'adresser dans le passé, aussi pour ne fâcher personne je me cantonnerai désormais aux questions posées sur le forum de S&B, car les boutons de guêtre c'est comme « La guerre des boutons » : c'est quand on n'en porte plus qu'on gagne !
Merci de votre attention et bonne journée ou soirée.