Dans la bataille de Verdun, les premières attaques allemandes se portent sur les bataillons de chasseurs du lieutenant-colonel Émile Driant.
Postés dans le bois des Caures, l'officier et ses hommes résistent au pilonnage d'artillerie et à l'assaut de l'infanterie.
Au prix de lourdes pertes ils arrivent à ralentir la progression ennemie.
Leur sacrifice va donner à l'état-major français le temps nécessaire pour organiser une contre-offensive.
Son devoir accompli, Driant ordonne à ses chasseurs survivants de se replier.
Il tombe lui-même le 22 février 1916, vers 15h, frappé d'une balle à la tempe.
Il est tué comme 1.700 de ses 2.200 chasseurs.
Avant la guerre, officier saint-cyrien brillant et catholique fervent, Émile Driant avait été à plusieurs reprises sanctionné pour des articles publiés sans autorisation dans lesquels il défendait la mémoire de son beau-père, le général Georges Boulanger, ou bien dénonçait trop vigoureusement l'affaire des fiches.
En 1905, sa carrière militaire étant définitivement compromise, il se lança en politique avec l'appui de Déroulède et Barrès et fut élu député à Nancy.
Il poursuivit parallèlement son activité d'écrivain, sous le nom de capitaine Danrit, nom d’emprunt adopté alors qu'il était encore militaire.
Talentueux, il écrivit une vingtaine de romans d'anticipation ayant pour thème la guerre prochaine, remportant un vif succès à chaque parution.
Lorsqu’éclata la Grande Guerre, il était toujours député et, faisant fi de son âge, 59 ans, demanda malgré tout son incorporation.
À Verdun, dans les jours précédant l'offensive allemande, il prit conscience de ce que tramait l'ennemi et adressa des suppliques à la Chambre des députés et au gouvernement pour leur demander de renforcer la place.
En vain.

Au bois des Caures Émile Driant distribue des récompenses à ses chasseurs.
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