06-11-1792 : Les volontaires FRANÇAIS triomphent à Jemmapes (Belgique).

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jacknap1948
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06-11-1792 : Les volontaires FRANÇAIS triomphent à Jemmapes (Belgique).

Message par jacknap1948 » Mer Nov 06, 2024 9:31 am

6 novembre 1792 : Les volontaires FRANÇAIS triomphent à Jemmapes (Belgique).



Le 6 novembre 1792, les volontaires de l'armée française battent les soldats autrichiens à Jemmapes (aujourd'hui Jemappes), près de Mons, en Belgique. Il est vrai qu'ils bénéficient d'une écrasante supériorité numérique.

Venant six semaines après Valmy, cette médiocre victoire porte à son summum la popularité de la Révolution française.

Fabienne Manière


Le spectre de l'invasion s'éloigne

Forte d'un premier succès à Valmy, la toute jeune République française décide de pousser son avantage contre les Prussiens et les Autrichiens qui la menacent d'invasion.

C'est en Belgique, possession des Habsbourg depuis Charles Quint, qu'ils portent leur effort.

L'armée autrichienne du duc de Saxe-Teschen, qui y prend ses quartiers d'hiver, est prise au dépourvu par l'offensive de Charles François Dumouriez, le vainqueur de Valmy.

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Les Français sont portés par la ferveur révolutionnaire.

Mais ils bénéficient surtout de l'avantage du nombre, ils sont 55.000, soit deux fois plus nombreux que les Autrichiens.

La journée débute par une canonnade sans guère de résultat.

Dumouriez lance ensuite plusieurs charges d'infanterie auxquelles participe le duc de Chartres (il sera bien plus tard roi de France sous le nom de Louis-Philippe I° !)

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Les deux camps combattent bravement mais en désordre.

À la mi-journée, après qu'ont été tués 2.000 hommes Français et autant d'Autrichiens, le duc de Saxe-Teschen se retire sans que Dumouriez se soucie de le poursuivre.

Dans les jours qui suivent, les Autrichiens évacuent la Belgique sans demander leur reste.


La Révolution plus que jamais populaire

Bien qu'incomplète, car elle n'a pas entamé les forces ennemies, la victoire de Jemmapes éloigne la crainte de l'invasion et magnifie la République française aux yeux de tous les Européens.

La Révolution atteint des sommets de popularité jusqu'en Angleterre, personne ne tient plus à la combattre.

Les principaux belligérants, le roi de Prusse et l'archiduc d'Autriche, sont eux-mêmes davantage intéressés par les affaires polonaises que par la guerre contre la France.

Ils s'apprêtent avec le tsar de Russie à un deuxième partage de la malheureuse Pologne après que celle-ci ait en vain tenté de réformer ses institutions à l'image de la France.


L'appétit de conquêtes se réveille

Hélas, les révolutionnaires n'ont pas la sagesse de s'en tenir là.

En permettant aux Français d'occuper la Belgique et la rive gauche du Rhin, la victoire de Jemmapes excite leur appétit de conquête.

Dépassés par leur succès, les députés girondins de la Convention proposent d'étendre la guerre et d'annexer les régions occupées.

Leur attitude témoigne d'une rupture avec la bonne volonté initiale manifestée par les révolutionnaires (ainsi, le 12 mai 1790, un décret de la Constituante proclamait :«La nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans le but de faire des conquêtes»).

Le 19 novembre, l'assemblée révolutionnaire vote un décret qui énonce : «La Convention nationale déclare au nom de la nation française qu'elle accordera fraternité et secours à tous les peuples qui voudront reconquérir leur liberté».

Le 15 décembre, elle proclame avec emphase : «Guerre aux châteaux, paix aux chaumières».


Le dogme des frontières naturelles

Député de Paris à la Convention, Georges Danton ébauche le dogme des «frontières naturelles» (on dit aussi «grandes limites») pour justifier les conquêtes de la République française après la victoire de Jemmapes.

Il déclare à la tribune de l'assemblée, le 31 janvier 1793 : «Les limites de la France sont marquées par la nature. Nous les atteindrons dans leurs quatre points : l'Océan, au Rhin, aux Alpes, aux Pyrénées».

Lazare Carnot récidive le 14 février 1793 : «Les limites anciennes et naturelles de la France sont le Rhin, les Alpes et les Pyrénées» (*).

Cette politique va provoquer la formation contre la France d'une première coalition européenne et se solder, 23 ans plus tard, par la défaite de Waterloo et l'affaiblissement irrémédiable du pays.

Plus tard, à l'époque de la guerre franco-prussienne (1870), des historiens attribueront à Richelieu la paternité des «frontières naturelles», alléguant qu'il en aurait parlé dans son Testament politique.

Mais l'authenticité de ce document est aujourd'hui remise en question.

D'autre part, les biographes du ministre-cardinal de Louis XIII, tels François Bluche et Françoise Hilsheimer, réfutent catégoriquement l'idée selon laquelle il aurait ambitionné d'étendre la France jusqu'au Rhin.

Notons qu'il n'y a rien d'évident à ce qu'un fleuve ou même une montagne serve de frontière.

Le Danube, le Mississipi, le Gange, le Hoang Ho et même le Rhin rapprochent les hommes bien plus qu'ils ne les séparent.



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Re: 06-11-1792 : Les volontaires FRANÇAIS triomphent à Jemmapes (Belgique).

Message par LECHEVALIER » Mer Nov 06, 2024 2:14 pm

Fabienne Manière a écrit

Notons qu'il n'y a rien d'évident à ce qu'un fleuve ou même une montagne serve de frontière. 

Le Danube, le Mississipi, le Gange, le Hoang Ho et même le Rhin rapprochent les hommes bien plus qu'ils ne les séparent.
La lecture de ces deux phrases me laissent pantois. Elles reflètent l'opinion personnelle d'une autrice au mépris de l'histoire et de la géographie. J'ai déjà eu l'occasion de souligner le caractère orienté et parfois mensongé des propos de cette historienne s'agissant de son récit de la bataille de la Bérézina. Madame Manière peut bien avoir son opinion, je ne crois pas qu'elle doive être colportée sur un forum d'histoire ou l'exposé des faits et la neutralité du propos doivent l'emporter sur l'es orientations de chacun.

Dire que les montagnes ou les fleuves ne servent pas de frontière est un non sens tant du point de vue géographique que militaire. Déjà sous l'empire romain le Rhin et le Danube ont longtemps été les frontières le séparant du monde qualifié à l'époque de Barbare. Ne pas le savoir est assez surprenant de la part d'une historienne.

S'agissant de la France, les montagnes qui la bordent au sud avec les Pyrénées, au sud-est avec les Alpes l'ont souvent préservé des invasions:
En 1814 Wellington a eu bien des difficultés pour envahir le sud-ouest. Le franchissement de la frontière s'est surtout fait en traversant la Bidassoa presque à sec au début de l'automne, le long du littoral atlantique.
Lorsque qu'en 1940 les italiens ont tenté de franchir les Alpes ; ils n'ont pu que s'en repentir.
De même le Rhin à détourné plus au nord les envahisseurs qui depuis les Francs, les Alamans, les Goths, les Prussiens et les Allemands sont tous passés par la Belgique. Les deux dernières guerres mondiales l'ont suffisamment illustrés pour que chacun s'en souvienne et que des assertions contraires ne soient pas relayées sur ce site.

Si les voies fluviales facilitent les échanges, « le doux commerce » de Monsieur de Montesquieu ne suffit pas hélas à garantir la paix et aux quelques exemples donnés par madame Manière de fleuves trans-frontaliers il est possible d'opposer autant voir davantage de contre-exemples.

Madame Manière peut bien militer pour l'abolition des frontières. Sa démonstration bancale n'a pas lieu d'être relayée sur ce site, c'est pourquoi je demanderai aux modérateurs de supprimer lors des prochaines éditions les deux dernières phrases de son article qui n'ont rien à voir avec la bataille de Jemmapes sinon que le terrain commande et que les belligérants se sont toujours battus aux mêmes endroits. Fleurus, Charleroi, Mont-Saint-Jean, Sombreffe, Ligny, Waterloo. Précisément là où les obstacles naturels, fleuves et montagnes sont absents et laissent le champ libre aux invasions.

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jacknap1948
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Re: 06-11-1792 : Les volontaires FRANÇAIS triomphent à Jemmapes (Belgique).

Message par jacknap1948 » Mer Nov 06, 2024 2:56 pm

LECHEVALIER a écrit :La lecture de ces deux phrases me laissent pantois. Elles reflètent l'opinion personnelle d'une autrice au mépris de l'histoire et de la géographie. J'ai déjà eu l'occasion de souligner le caractère orienté et parfois mensongé des propos de cette historienne s'agissant de son récit de la bataille de la Bérézina. Madame Manière peut bien avoir son opinion, je ne crois pas qu'elle doive être colportée sur un forum d'histoire ou l'exposé des faits et la neutralité du propos doivent l'emporter sur l'es orientations de chacun. Madame Manière peut bien militer pour l'abolition des frontières. Sa démonstration bancale n'a pas lieu d'être relayée sur ce site, c'est pourquoi je demanderai aux modérateurs de supprimer lors des prochaines éditions les deux dernières phrases de son article qui n'ont rien à voir avec la bataille de Jemmapes sinon que le terrain commande et que les belligérants se sont toujours battus aux mêmes endroits. Fleurus, Charleroi, Mont-Saint-Jean, Sombreffe, Ligny, Waterloo. Précisément là où les obstacles naturels, fleuves et montagnes sont absents et laissent le champ libre aux invasions.
Salut mon cher Patrick. 8)
Je me contenterais juste de répéter que lorsque je cite un texte d'un auteur je ne permets surtout pas le droit de modifier ce même texte.
Bonne fin d'après-midi et à plus tard.
Jacques.
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Re: 06-11-1792 : Les volontaires FRANÇAIS triomphent à Jemmapes (Belgique).

Message par LECHEVALIER » Mer Nov 06, 2024 6:12 pm

Monsieur Brulois a écrit :
Salut mon cher Patrick.  
Je me contenterais juste de répéter que lorsque je cite un texte d'un auteur je ne permets surtout pas le droit de modifier ce même texte.
Au risque de me répéter moi-même je vous ai déjà indiqué que cette familiarité de ton ne me convenait pas. Les membres de ce forum sont tous respectueux des règles les plus élémentaires de la courtoisie. Je vous invite à faire de même et vous renvoie à mon post du 9 octobre dernier.lequel reprenait déjà en substance mon message du 24 janvier.

viewtopic.php?f=117&t=11439

S'il est nécessaire je m'emploierais à vous le répéter jusqu'à ce que vous compreniez ce que parler veut dire. Mais je ne suis pas certain alors de le faire avec la même retenue aussi vous prierais-je à l'avenir de ne plus vous adressez à moi sinon en usant de mon patronyme et de lui seul puisque j'ai l'honneur d'écrire sous mon nom.

Dans mon intervention d’aujourd’hui, je ne vous demande pas de modifier les propos de Fabienne Manière mais de limiter son texte à la partie historique et d'en bannir les deux dernières phrases qui, de mon point de vue, n'ont pas lieu d'y figurer.

Les propos de type alter-mondialiste et « no border » de madame Manière reflète sans doute ses opinions, lesquelles est parfaitement honorables. Pour autant ils ne me semblent pas devoir figurer ici. Je croyais que le rôle de modérateur consistait précisément à évacuer les propos de type tendancieux or c'est exactement ce que je leur reproche. Qu'ils ne vous soient pas immédiatement apparus comme tel peut se concevoir. Dés lors souffrez que l'on vous le fasse remarquer

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