Petit contre-point concernant les cadences de tirs…
Ah, zut ! Je ne lis pas l'anglais.

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Extrait du « Journal de la campagne de Waterloo » par Alexandre Cavalié Mercer, traduction de Maxime Valère. Collection « Les témoins de l'Épopée », Librairie Plon, 1933. Pages 100 et 101.
Et, en effet, notre noble chef, l'air sérieux, et visiblement très fatigué, passa tout près de moi, marchant vers l'avant et semblant ne pas prêter la moindre attention au reste de la cavalerie française qui s'attardait encore sur le terrain. Cela nous obligea à cesser le feu.
Au même instant j'aperçus une ligne d'infanterie, au port d'armes, montant lentement de l'arrière.
Proférant une sorte de hurrah faible et haletant, jusqu'à la cheville dans une boue épaisse, se traînant et trébuchant sur les nombreux cadavres qui jonchaient le sol, elle pouvait à peine conserver son alignement, rompu en maints endroits par des brèches de la largeur de plusieurs files. Je ne pus alors que méditer sur le résultat probable de la dernière charge si, par obéissance aux ordres du duc, j'avais retiré mes hommes dans les carrés et laissé ainsi un passage vers l'arrière aux audacieux et formidables escadrons qui seraient tombés comme la foudre sur cette ligne disjointe. Une fois arrivés au sommet, l'alignement fut rectifié, les files serrées, et tous, y compris nos Brünswickois descendirent la pente vers la plaine.
Notre infanterie étant cachée à notre vue par le pli de terrain, nous nous remîmes à tirer sur les masses ennemies, et la canonnade reprit bientôt, en s'étendant sur tout le front.
Pendant que nous étions ainsi occupés, nous devînmes tout à coup la cible d'une batterie venue Dieu sait d'où et qui s'était établie sur un mamelon légèrement plus haut que l'endroit où nous nous tenions, à 4 ou 500 yards de notre flanc gauche et légèrement en avant. La précision et la rapidité de ce tir étaient réellement effrayantes. Chaque coup portait et je m'attendais à nous voir certainement tous anéantis.
Nos chevaux et caissons étant retirés vers le bas de la pente avaient été jusque-là un peu à couvert du feu direct. Mais celui-ci plongeait droit au milieu, les renversant par paires et créant une horrible confusion. Les conducteurs avaient à peine le temps de se dégager d'un cheval mort qu'un autre tombait, quand ce n'était pas eux-mêmes. Les sacoches étaient parfois arrachées du dos des montures et leur contenu éparpillé dans la plaine. Je vis éclater un obus sous les deux plus beaux limoniers de la troupe et les culbuter. Ailleurs, les chevaux d'un canon ou d'une voiture restaient et tous leurs conducteurs étaient tués (1).
Toute cette longue journée ne nous avait rien coûté à côté de cela. Nos canonniers - le peu qui en restait - étaient tellement épuisés qu'ils étaient incapables de ramener les canons en avant après avoir tiré. Par suite, à chaque coup ils se rapprochaient des caissons et, comme nous pointions nos deux pièces de gauche sur les gens qui nous maltraitaient si horriblement, ils formèrent bientôt une masse confuse, les traits emmêlés, et le tout dangereusement rapproché des voitures à munitions et des caissons dont une grande partie était sans attelage ou sans conducteurs. Je soupirais pour ma pauvre troupe réduite à n'être plus qu'une ruine.
(1) « Le champ était tellement couvert de sang qu'on eût dit qu'il en avait été inondé, etc. » Paris après Waterloo, de Simpson, p. 21.
Où l'on peut lire que cela arrive à la fin de la bataille et donc que les canonniers sont épuisés (forcément, après plusieurs heures de tir).
Où l'on peut lire que la batterie de Cavalié Mercer est prise en enfilade.
Où l'on peut lire que les deux pièces de gauche sont tournées vers l'« ennemi »
(en fait une batterie prussienne qui n'avait pas reconnu les Anglais ! Bel exemple de tir fratricide !), ce qui fait qu'en reculant elles forment une masse confuse avec les autres, etc.
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Je vous demande pardon à tous d'essayer d'être le plus possible factuel (comme aime à le dire Pilou).
Je vous prie humblement de bien vouloir m'excuser d'écrire en (bon ?) français.
C'est promis je ne vous donnerai plus mes sources ni surtout n'en taperai plus des extraits pour étayer mes dires…
Je me contenterai de vous lire…