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cruchot
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Message par cruchot » Mar Nov 13, 2007 9:55 pm

Petit contre-point concernant les cadences de tirs :
"At Waterloo, Captain Cavalie Mercer's horse artillery battery was firing so feverishly at one point, that the guns were not run back into their positions after firing. This eventually caused the guns to become tangled with each other back among the caissons and limbers, which were by then immobilized due to the loss of half of their horses. It certainly demonstrates that during the confusion of battle, a battery can become terribly disordered. At this point in the battle, Mercer's battery had come under enfilade fire from a Prussian artillery battery, an odd situation which may have inflicted unusual disorder on the unit. It does bring another factor to light; the effects of artillery fire itself.
"

:roll:
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Thierry Melchior
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Message par Thierry Melchior » Mar Nov 13, 2007 11:18 pm

Petit contre-point concernant les cadences de tirs…
Ah, zut ! Je ne lis pas l'anglais. :-(
--------------------------------------------
Extrait du « Journal de la campagne de Waterloo » par Alexandre Cavalié Mercer, traduction de Maxime Valère. Collection « Les témoins de l'Épopée », Librairie Plon, 1933. Pages 100 et 101.
Et, en effet, notre noble chef, l'air sérieux, et visiblement très fatigué, passa tout près de moi, marchant vers l'avant et semblant ne pas prêter la moindre attention au reste de la cavalerie française qui s'attardait encore sur le terrain. Cela nous obligea à cesser le feu.
Au même instant j'aperçus une ligne d'infanterie, au port d'armes, montant lentement de l'arrière.
Proférant une sorte de hurrah faible et haletant, jusqu'à la cheville dans une boue épaisse, se traînant et trébuchant sur les nombreux cadavres qui jonchaient le sol, elle pouvait à peine conserver son alignement, rompu en maints endroits par des brèches de la largeur de plusieurs files. Je ne pus alors que méditer sur le résultat probable de la dernière charge si, par obéissance aux ordres du duc, j'avais retiré mes hommes dans les carrés et laissé ainsi un passage vers l'arrière aux audacieux et formidables escadrons qui seraient tombés comme la foudre sur cette ligne disjointe. Une fois arrivés au sommet, l'alignement fut rectifié, les files serrées, et tous, y compris nos Brünswickois descendirent la pente vers la plaine.
Notre infanterie étant cachée à notre vue par le pli de terrain, nous nous remîmes à tirer sur les masses ennemies, et la canonnade reprit bientôt, en s'étendant sur tout le front.
Pendant que nous étions ainsi occupés, nous devînmes tout à coup la cible d'une batterie venue Dieu sait d'où et qui s'était établie sur un mamelon légèrement plus haut que l'endroit où nous nous tenions, à 4 ou 500 yards de notre flanc gauche et légèrement en avant. La précision et la rapidité de ce tir étaient réellement effrayantes. Chaque coup portait et je m'attendais à nous voir certainement tous anéantis.
Nos chevaux et caissons étant retirés vers le bas de la pente avaient été jusque-là un peu à couvert du feu direct. Mais celui-ci plongeait droit au milieu, les renversant par paires et créant une horrible confusion. Les conducteurs avaient à peine le temps de se dégager d'un cheval mort qu'un autre tombait, quand ce n'était pas eux-mêmes. Les sacoches étaient parfois arrachées du dos des montures et leur contenu éparpillé dans la plaine. Je vis éclater un obus sous les deux plus beaux limoniers de la troupe et les culbuter. Ailleurs, les chevaux d'un canon ou d'une voiture restaient et tous leurs conducteurs étaient tués (1).
Toute cette longue journée ne nous avait rien coûté à côté de cela. Nos canonniers - le peu qui en restait - étaient tellement épuisés qu'ils étaient incapables de ramener les canons en avant après avoir tiré. Par suite, à chaque coup ils se rapprochaient des caissons et, comme nous pointions nos deux pièces de gauche sur les gens qui nous maltraitaient si horriblement, ils formèrent bientôt une masse confuse, les traits emmêlés, et le tout dangereusement rapproché des voitures à munitions et des caissons dont une grande partie était sans attelage ou sans conducteurs. Je soupirais pour ma pauvre troupe réduite à n'être plus qu'une ruine.


(1) « Le champ était tellement couvert de sang qu'on eût dit qu'il en avait été inondé, etc. » Paris après Waterloo, de Simpson, p. 21.
Où l'on peut lire que cela arrive à la fin de la bataille et donc que les canonniers sont épuisés (forcément, après plusieurs heures de tir).
Où l'on peut lire que la batterie de Cavalié Mercer est prise en enfilade.
Où l'on peut lire que les deux pièces de gauche sont tournées vers l'« ennemi » (en fait une batterie prussienne qui n'avait pas reconnu les Anglais ! Bel exemple de tir fratricide !), ce qui fait qu'en reculant elles forment une masse confuse avec les autres, etc.
--------------------------------------------------------

Je vous demande pardon à tous d'essayer d'être le plus possible factuel (comme aime à le dire Pilou).
Je vous prie humblement de bien vouloir m'excuser d'écrire en (bon ?) français.
C'est promis je ne vous donnerai plus mes sources ni surtout n'en taperai plus des extraits pour étayer mes dires…
Je me contenterai de vous lire…
« Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots. »
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belliludis
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Message par belliludis » Mer Nov 14, 2007 7:42 am

Boh Thierry qu'est ce qu'il t'arrive ? En plus tu as effacé tes messages et du coup je ne sais pas ce qu'il a bien pu se passer.

Je dirai heureusement qu'il y a des gens comme toi qui ont les connaissances, acquises auprès de sources sérieuses, et qui les partagent humblement.

Donc je n'ai rien à t'excuser, et bien au contraire je ne peux que te remercier pour ce que tu fais, et je ne suis surement pas le seul à penser ainsi.

Ludiques salutations

François
Dernière édition par belliludis le Mer Nov 14, 2007 8:41 am, édité 1 fois.

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Message par usinesmanu » Mer Nov 14, 2007 7:53 am

Ben oui pourquoi ces excuses Thierry ? Cerait-ce ma petite "sortie" qui t'as froissé ?

Moi je voulais juste rappeller qu'il y a un monde entre la théorie et la pratique, comme le montre très bien le dernier extrait que tu as donné des mémoires de Mercer. J'ai juste voulu rappeller qu'on ne peut pas faire des calculs sur la base d'un homme qui court à 36 km/h et un cheval à plus de 70 km/h !

Enfin si je t'ai froissé je te prie de bien vouloir m'en excuser.

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Thierry Melchior
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Message par Thierry Melchior » Mer Nov 14, 2007 10:52 am

:roll: Désolé, c'est mon côté « soupe au lait ». :-(
Ça s'accumule, ça s'accumule et quand ça explose c'est toujours mal à propos car pas forcément dans le contexte. :roll:

@ Emmanuel : je partage entièrement ton point de vue. :-) Tu n'as donc pas à t'excuser. :-)
(je t'envoie un message en privé)

Merci pour vos interventions, j'ai donc au moins deux amis sur le site. :-)

Bien amicalement,
Thierry.
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tizizus
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Message par tizizus » Mer Nov 14, 2007 12:24 pm

jamais deux sans trois thierry :)

en plus tu m'as plagié pour une citation 8)

fred, toujours à la recherche d'une palette d'aquaselzer
http://tizifigs.canalblog.com/
Monsieur Garrison. Oooooooh, Seigneur Dieu!!!

BMasson
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Message par BMasson » Mer Nov 14, 2007 1:44 pm

une petite précision qui a du échapper à Korre et usinemanu, c'est qu'on parle de charge, pas de course hippique ni de sprint!

une charge à cheval se compose de plusieurs phases, une première où l'on prend le pas, une deuxième un trot lent, une troisième un trot rapide (dernière allure où on peut espérer garder la cohésion des rangs), et enfin les derniers mètres où on éperonne pour gagner de l'impact

une charge à pied n'est pas non plus une course, mais une marche rapide, sinon c'est un désastre à l'arrivée, c'est plus une unité qui attaque, c'est un troupeau. Il est à noter que dans l'expérimentation de Jersey, il est dit que la compagnie légère fini sa charge sans avoir perdu sa cohésion, ni même avoir besoin après de se réaligner. Il est donc manifeste que personne n'a courru!

les temps fractionnés lors de ces expérimentations sont donnés, mais après tout cet opuscule est toujours en vente, son prix est plus que raisonnable, et l'éditeur fait souvent des promos terribles...

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Message par dauriac2000 » Mer Nov 14, 2007 2:19 pm

Cet opuscule m'interesse. Tu nous a donné l'éditeur, peux-tu nous donner son nom?

cruchot
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Message par cruchot » Mer Nov 14, 2007 3:37 pm

Concernant la remise en place des pièces après les tirs, dans un docu vu sur arte il y a un temps certain, l'armée britannique, une fois n'est pas coutume :wink: , a reconstitué la manoeuvre sur terrain détrempé, après quelques tirs, la pièce a créé une véritable fondrière rendant la remise en place de plus en plus pénible voire impossible : la pièce s'embourbe.
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BMasson
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Message par BMasson » Mer Nov 14, 2007 4:55 pm

dauriac2000>comme d'hab à l'époque, c'est un titre à rallonge avec un sous titre encore pire!
A SERIES OF MILITARY EXPERIMENTS OF ATTACK AND DEFENCE 1806
Attack and defence experiments made in Hyde Park in 1802, by order of the Duke of York, C-in-C of the Army, to find out how long attacks took, and how often defenders could fire at attackers early in the Napoleonic Wars..
réédition de 2004, 322 pages, pour le moment à 20£ au lieu de 32 chez N&M Press
http://www.naval-military-press.com/FMP ... t.htm&-new

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Message par dauriac2000 » Mer Nov 14, 2007 5:16 pm

BMasson> Merci pour l'info! Je l'ai trouvé à 18 € chez amazon sans frais et 10 £ chez l'éditeur!

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Message par Korre » Mer Nov 21, 2007 3:52 pm

une petite précision qui a du échapper à Korre et usinemanu, c'est qu'on parle de charge, pas de course hippique ni de sprint!
Aucun problème, mes extrêmes étaient là pour comprendre pourquoi les cavaliers dans les wargames se déplaçaient du double.

Alors que dans les faits, les charges de cavalerie font apparemment, si l'on en croit les données énoncées auparavant, le triple de la distance des charges de fantassin dans le même laps de temps.
J'en déduis qu'il faut au cavalier 12,5 seconde pour faire 100 yards, et 36 secondes au fantassins pour faire 100 yards lors d'une charge. Le cavalier irait donc trosi fois plus vite lors de ce sprint.
Je m'auto quote, 100 yards étant à peu près 90 mètres il me semble, on une vitesse respective km pour les cavaliers, de 25,92 km heures, et pour les fantassins de 9 km heures, même si cette vitesse varie tout au long de la charge en question et selon la distance de cette charge.
Les chevaux étant plus endurants que les hommes pour la course, ils ont une vitesse maximum plus constante, qu'il fait qu'ils peuvent plus facilement faire le triple de la distance dans un même laps de temps.

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Message par SgtPerry » Mer Nov 21, 2007 5:43 pm

1 yard = 91,44m pour être précis

:)

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Message par denis » Mer Nov 21, 2007 6:23 pm

Et je rajouterai qu'il est plus difficile de maintenir une ligne de cavalerie qu'une ligne d'infanterie.
Denis
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Chasseur Patatra
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Message par Chasseur Patatra » Dim Nov 25, 2007 9:01 pm

J'ajouteai comme référence sur le sujet "La puissance de Feu" du Major-général B.P. Hughes.

Et pour tordre (définitivement ???) le cou aux images d'Epinal, les charge de cavalerie sous l'Empire n'ont plus rien à voir avec la caracole.
Je vous conseille la lecture des ordonannce de 1788 et du 1er vendémiaire an XIII.

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