Korre a écrit:
Je n'en suis pas certain. Sur le topic ci-dessous, il est dit que certains tubes sont peints en noir, sans pour autant préciser qu'il s'agit de pièce en fonte.
Je vous remercie de m'avoir indiqué cet échange entre les membres du forum que je n'avais pas lu. Je l'ai parcouru avec d'autant plus d'intérêt que les interventions, si elles n'étaient pas toutes sourcés, étaient bien argumentés. Certains intervenants tel Thierry Melchior et Dauriac 2000 semblaient bien maîtriser leur sujet toutefois ce que j'ai lu n'a fait que me conforter dans mon analyse.
Les intervenants conviennent de :
1/ La présence simultanée de canons en bronze et de canons en fer.
2/ Si certains canons sont parfois peints ceci procède moins d'une volonté esthétique que du soucis de les protéger de la corrosion en particulier pour les canons en fer naturellement plus sujet à celle-ci. L’esthétique et la durabilité des canons en bronze les préserve ordinairement d'un tel traitement.
3/ Les canons en fer sont à poids égal plus fragiles et leurs explosion est plus dangereuse du fait de la dispersion de multiples fragments.
4/ Pour des raisons liées tout autant à la sécurité qu'à l’esthétique, les officiers préfèrent les canons en bronze aux canons en fer.
5/ La différence de coût de fabrication est 8 à 9 fois plus cher pour le bronze par rapport au fer, ce qui explique qu'une armée en pleine reconstruction choisisse les seconds.
Dans mon post de vendredi, j'avais émis un certains nombre d'hypothèses concernant la nature des tubes employés par l'artillerie de campagne autrichienne. J'avais systématiquement pris la précaution d'expliquer les raisons qui m'avaient amenées à les envisager or rien de ce que j'ai lu ne vient les contredire, bien au contraire.
A l'issue de la campagne de 1805 les français se sont emparés de l'essentiel de l'artillerie de campagne autrichienne. D'abord à la suite de la reddition du général Mack à Ulm puis à l'issue de la bataille des trois empereurs le 2 décembre 1805. La quantité de pièces capturées fut telle que Napoléon pu embellir sa capitale d'une colonne en bronze de plus de 44,3 mètres de haut pour 3,60 de diamètre dont les bas reliefs retracent les principaux actes de la campagne.
Par ailleurs certaines pièces autrichiennes furent conservées par les artilleurs français pour suppléer aux difficultés qu'ils éprouvaient à mettre en œuvre la réforme de l'an XI. En effet le réalésage des pièces de 4 £ Gribeauval en pièces de 6 £ fragilisait trop celles-ci. Avant que les fonderies françaises ne coulent de nouvelles pièces de 6£ quelques canons autrichiens furent donc montés sur des affûts français de pièces de 8£.
Entre les campagne de 1805 et 1809, il ne s'écoulera que trois ans et quatre mois. En dépit de l'or anglais et des efforts méritoires de l'Archiduc Charles pour reconstruire et moderniser l'armée autrichienne, ce dernier ne parviendra pas à mener à terme ses réformes avant que son frère ne décide d'envahir la Bavière.
L'hypothèse selon laquelle, aux cotés des canons de bronze rescapés de la précédente campagne, l'artillerie de campagne autrichienne était aussi, voir surtout équipée de canons en fer ne me semble pas déraisonnable.