J'avais bien lu dés, son édition, l'article que vous consacriez à la bataille de Roliça. L'ordre de bataille correspond aux divers sources disponibles toutefois
Le 4° escadron du 26° chasseur rassemblait :
au 1 novembre 1807 : 7 officiers et 241 cavaliers d'aprés le colonel Grasset
au 15 juillet 1808 : 263 sabres d'après Natalia Griffon de Pleineville
Or la marche des troupes de Junot fut à ce point éprouvante qu'elle eut raison des hommes et des chevaux et le royaume de Bragance ne présentant pas de réelles possibilités de remonte, (ce fut d'ailleurs pour le duc de Wellington un souci constant) les historiens évaluent la force de la cavalerie française présente à Roliça à 150 sabres. Ce chiffre me semble plus proche de la réalité.
L'ensemble des sources s'accordent par ailleurs sur le déroulement de l'attaque du 29th.
Il apparaît que le bataillon du Worchestershire régiment, qui devait agir au centre droit du dispositif britannique, en compagnie du 9th, s'est décalé plus à droite en direction du village de Columbeira. La compagnie légère agissant encore plus à droite avec celles du 5th et du 82nd., le lieutenant colonel Lake ne disposait donc plus que de 9 compagnies. Pris sous le feu ennemi et devant emprunter un itinéraire étroit, il résolu de scinder son bataillon en deux colonnes pour accélérer la marche de ses troupes et présenter une cible moins évidente aux français. Celle de droite sous ses ordres directes comprenait cinq compagnies (dont je suppose la compagnie de grenadiers) et traversa le village de Columbeira tandis que celle de gauche (probablement sous les ordres du major Egerton) rassemblait les quatre dernières compagnies et contourna ce dernier. Lorsqu'il fut au contact des lignes françaises, le lieutenant-colonel Lake voulu attendre que la colonne de gauche le rejoigne avant de lancer l'assaut tous moyens réunis, or celle-ci s'était heurté durant sa progression aux deux compagnies du 70° de ligne qu'elle repoussait lentement. Ce contre-temps fut fatal au colonel Lake mais il faillit entraîner la perte des compagnies du 70° tant il est vrai que leur chemin de repli était occupé par les hommes de Lake désormais aux ordres du major Way. En faisant faire volte-face aux deux compagnies du 70° afin qu'elles attaquent par derrière les troupes du major Way le général Brénier leur permit de bousculer les troupes du 29th et de faire nombre de prisonniers dont le major Way lui-même.
La tentative de désertion des hommes du 4° suisses avait eu lieu juste avant de sorte qu'en regagnant les lignes française les hommes du 70° ramenèrent avec eux les suisses qui avaient fait défection avec les prisonniers britanniques.
Je peux comprendre que vous soyez chafouin à l'évocation de tels faits concernant vos compatriotes de l'époque mais le témoignage de Charles Leslie ne peut être écarté. Officier au 29th Worchestershire regiment il a participé à l'ensemble des guerres de la péninsule depuis Roliça jusqu'aux Pyrénées en passant par Albuera et Talavera où il fut blessé à la jambe. En 1813 il rejoint le 60th rifle et combattit au Canada. Ses mémoires parues en 1897 sont le rare récit d'un témoin oculaire de ces batailles. A ce titre Roliça fut le premier engagement auquel il participa, ce fut donc son baptême du feu. Il est sur qu'il fut marqué plus encore par cette bataille que par aucune autre.
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Si vous vous procurez ses mémoires peut-être pourrez-vous déterminer dans laquelle des deux colonnes du 29th il se trouvait lors de la bataille ? S'il se trouvait bien dans la colonne de droite avec le lieutenant-colonel Lake et le major Way ceci accréditerait plus encore son témoignage.
Le major Egerton qui se trouvait vraisemblablement avec la colonne de gauche n'assista pas à la scène, de sorte que son témoignage ne serait que ouïe-dire.
Le major Way fut quant à lui envoyé à Lisbonne avec les autres officiers du 29th faits prisonniers à Roliça. Junot les reçut fastueusement selon son habitude il les convia à dîner dans de la vaisselle en argent et leur fit servir le dessert dans dans des coupes en or. Le major Way en parfait gentleman ne voulu sans doute pas froisser son hôte et n'aborda pas le sujet.
S"agissant de témoignages français les hommes du 70° de ligne emmené par le général Brénier ne se sont sans doute pas posé la question de savoir s'il libérait des alliés prisonniers des anglais où des déserteurs de fraîche date. Les uns et les autres portant un uniforme rouge tous furent ramené dans les lignes françaises et le tri ne se fit que plus tard. D'ailleurs les deux compagnies d'élite du 1° bataillon du 4° suisse apparaissent bien dans l'ordre de bataille de Vimiero coté français.
A ce jour le témoignage de Charles Leslie est donc le seul élément tangible dont nous disposions à ce sujet.