Minimus le thrace est un gladiateur qui vient de commencer sa carrière dans l'école du lanista Dionisus. Quelques passes d'entraînement dans une école du fin fond de la Belgique, et le voilà poussé dans une arène contre un Mirmillon pas vraiment plus compétent que lui.
Avec la fougue de la jeunesse, il attaque à fond - tant pis pour la fatigue - parvient à passer la défense de son adversaire et le frappe violemment sur la tête. Le mirmillon est étourdi et incapable de riposter. Minimus attaque à nouveau et le blesse au ventre. Le mirmillon est toujours debout, et recule, recule, en tentant de reprendre ses esprits. Minimus le rattrape, attaque mais ne parvient pas à passer le bouclier, tente de passer sur le flanc, mais son adversaire réussit à le contrer, avant de s'écrouler de fatigue et du sang perdu. La foule est mécontente des performances du mirmillon et ne lui fait pas de quartier. Euh... non. On joue dans un trou perdu et les perdants ne sont jamais achevés. Le mirmillon survit donc, mais sa blessure à la tête ne se guérit pas très vite. Si elle ne guérit pas il sera sans doute revendu au marché des esclaves.
Deuxième match, contre un autre mirmillon. Minimus attaque un peu plus mollement - il a compris qu'il faut économiser son souffle - mais réussit encore une fois un très joli coup et blesse son adversaire à la poitrine. Sa deuxième attaque touche la jambe mais la jambière dévie le coup. Le mirmillon tente une charge au bouclier mais s'empètre lamentablement et se retrouve à terre. Il réussit cependant à se relever, mais Minimus l'attaque et le touche à nouveau à la poitrine. Le mirmillon tombe et succombe à ses blessures. Brillante victoire récompensée par une couronne de laurier. (Minimus marque 50 points de célébrité en plus.)
Pendant ce temps, Brutus, un mirmillon de la même école, affronte un rétiaire. Le rétiaire reste à distance, tente une attaque au filet, et échoue lamentablement. Brutus réussit à le lui arracher, évite un coup de trident et s'approche au corps à corps, mais le rétiaire se sort de ses attaques et le combat n'est pas concluant. Finalement, après plusieurs passes infructeuses, le rétiaire, qui a trop couru, finit par s'écrouler de fatigue et demander grâce.
Autre gladiateur de Dionisus, le rétiaire Mussa affronte un mirmillon. Ne ménageant pas sa peine, il réussit à attraper son adversaire dans son filet, le fait tomber face contre sol et lui inflige un coup de trident dans le dos. Un deuxième coup se perd sur le casque. Le mirmillon parvient à se relever et à arracher le filet. Mussa est hors d'haleine et recule lentement en reprenant son souffle, mais son adversaire, qui ne vaut pourtant guère mieux, le rattrape et l'engage en un corps à corps où Mussa brûle sa dernière énergie. Victoire pour le mirmillon.
Pendant ce temps, Minimus a enchaîné deux autres victoires. Il commence à devenir bon et célèbre et un lanista de Lugdunum envisage de l'acheter.
C'était une séance de jeu où j'ai été super verni. La règle, c'est
Red Sand, Blue Sky de 2HW. Il y a une revue sur
boardgamegeek
Le principe du jeu est une réserve de dés de "fatigue". Quand on combat, on choisit secrètement le nombre de dés que l'on "brûle" dans cette action (de 1 à 4). Bien sûr, plus on en a, plus on a de chances de réussir, mais il vaut parfois mieux prendre un risque et laisser l'adversaire s'épuiser, surtout si on est mieux protégé que lui. Un adversaire très léger peut tenter de prendre du large et rester à distance le temps de prendre son souffle, mais gare à ne pas se faire coincer contre le mur de l'arène. D'autres actions, volontaires ou involontaires, brûlent des dés de fatigue, de même que les blessures. Le jeu s'arrête souvent par épuisement d'un protagoniste. On peut aussi déclarer forfait, mais gare à la réaction de la foule ou de l'éditeur si on ne s'est pas assez battu.
C'est prévu pour se jouer en solitaire (les actions des personnages non joueurs étant gérés par des règles simples), ou à plusieurs.
Ca se joue en campagne aussi, de deux sortes. La campagne gladiateur - plutôt en solitaire - permet de faire combattre et progresser un gladiateur. La campagne école - plutôt en ligue à la blood bowl - permet de gérer carrément une petite entreprise, avec recrutement (pour un novice comme Minimus, l'équipement coûte 5 fois plus cher que l'homme), progression, vente de combattants aux enchères. Au fur et à mesure qu'on progresse, on passe du fin fond de l'empire aux provinces centrales, puis en Italie, et enfin au Colisée, qui est plus rigolo grâce à ses trappes et à ses "gros chats". Le meilleur peut même espérer recevoir un glaive de bois, mais il ne faut pas trop rêver aller jusque là
