Voici le compte-rendu d'une bataille épique jouée il y a peu, une bataille sur le front de l'Est, où les troupes allemandes pourtant aguerries sont repoussées inlassablement de cours d'eau en villes... Cette bataille représente la prise des faubourgs d'une ville russe, à la fin de l'été 44...
Il fallait retarder au maximum l'arrivée des russes en bord de table, les deux routes en sortie constituaient deux objectifs à 5pts chaque.
Autrement, décompte habituel, soit point par unité perdue, deux pts par canon ou blindé perdu.
J'ai joué en défense les allemands (deux compagnies SS fanatiques élite) avec un pak 40, un panther G et un "stuka zu fuss", un lance-roquettes particulièrement violent...
Yoann et Dominique jouaient les russes, soit pour Yoann une compagnie d'assaut de troupes de marine soviétiques, supportée par un SU 76.
En sus il jouait une section de deux T34-85 et un SU 152.
Dominique a joué une compagnie de choc (avec une section PM), avec aussi un SU 76 pour soutenir sa compagnie. Il jouait aussi une section de deux JS2, du gros, du lourd...
Son fils Nathanaël étant venu pour assister à la bataille, on lui a confié un premier commandement sur le front, soit deux sections, une de fusiliers, une de PM, avec deux commandements... chacun avait sa compagnie en somme et ce dernier ajout s'est trouvé bien justifié, on le verra...
Toutes les unités russes, galvanisées par l'opération Bagration, et sûres de leur victoire sont élite et déterminées...
Enfin le commandement soviétique a attribué un Katioucha, pour être sûr d'écraser l'ennemi et prendre ces faubourgs...La bataille sera féroce.
Allez, place aux photos et aux commentaires...
La ville a été détruite par les allemands dans leur politique de terre brûlée, à moins que ce ne soit l'artillerie ou l'aviation soviétique qui aie commis ces dégâts...
Le centre industriel, avec une usine en ruines...
Une coupole d'église orthodoxe domine ce paysage désolé... comme l'espoir d'un lendemain meilleur...
Du coté gauche de la table, une colline domine le paysage, deux maisons et derrière encore, des bâtiments en ruine...
La gare et une voie ferrée en diagonale, bordée de murs, permettront peut-être à des troupes de s'infiltrer...
Derrière ces lignes, entre les bâtiments, les SS se dispatchent dans les différents immeubles, qu'ils tiendront comme autant de bunkers improvisés...
Tapis derrière les fenêtres ouvertes à tous vents...
Le commandement choisit un bâtiment en arrière avec une vue dégagée sur l'ennemi et ses propres troupes... Un mortier s'est positionné juste derrière la ruine...
En première ligne, un traquenard, sous forme d'une unité disposant d'un panzerfaust et un commandement...
Une HMG surplombe la voie ferrée et le glacis devant l'usine... protégée par une unité à l'étage (un commandement au rez de chaussée).
Le Panther s'est mis en diagonale, prêt à frapper de loin la moindre silhouette de char russe, qui ne manquera pas de présenter son flanc...
à gauche de mon dispositif, la deuxième compagne réduite a mis son mortier en arrière, protégé entre deux immeubles...
La HMG est installée en hauteur, prête à faucher les "hordes bolcheviques"...
Sur la gauche, en parallèle de la route qu'éviteront sans doute les tanks, j'installe un Pak40... à rusé rusé et demi...
Cela dit, si mon Pak se trouve inutile, j'ai disposé une unité cachée derrière le mur jouxtant la route... tenant fébrilement un panzerfaust...
Deux autres unités tiennent l'usine au premier étage, avec une vue imprenable sur l'avant...
En seconde ligne, le commandant de compagnie et un observateur formeront l'ultime bastion...
Tout ce monde s'est installé et fait silence... on jurerait une ville en ruine, vidée de tout occupant...
C'est alors que surgit le premier blindé, un canon d'assaut, entourés de marins russes...
Ceux-ci à peine débarqués, voici le comité d'accueil, un tir de mortier ; qui les suivra sur une bonne partie de leur trajet...
La HMG parachève le travail de sape... mais je tire trop loin, du coup beaucoup moins d'efficacité...
Du coté du capitaine Dominikov, il fait avancer rapidement ses troupes, sautant de couvert en couvert...
Quand ses troupes ne s'échelonnent pas derrière le SU76... Le but étant d'avoir le moins de pertes possible au début, sa tactique paiera d'ailleurs...
La dernière section passant par le centre...
un JS2 contourne le premier bâtiment...
Suivi par son frère jumeau...
Mais la manœuvre n'échappe pas au Pak 40, lequel fait un tir limite..."5" de mémoire au dé, heureusement que le JS est grand...
Par contre l'effet est radical, je fais un "11", ce qui ajouté à la capacité antichar dézingue le JS2...
La chance est avec moi...
Au milieu, mes SS cachés dans l'usine tirent sur tout ce qui se présente, essentiellement des fusiliers qu'avance Nathanaël... Sans trop de succès d'ailleurs...
Le second JS2 subit un tir du Pak, mais là faut quand même pas pousser mamie Romanov dans les orties...
Le canon saute et les servants sont pulvérisés...
Au milieu, les vaillants soldats de Nathanaël s'avancent, à découvert, droit devant et dans ses bottes !
Le sniper se fait quand même plaisir en tirant sur la seule casquette du groupe...Histoire de désorganiser la section... Et un officier de moins !
La section de Dominikov s'avance dangereusement de mes positions...
Du coté des troupes navales, le capitaine Yoannivski se trouve face à une position bien tenue, pour autant il ne lance pas d'assaut mais préfère saturer de tirs le bâtiment...
Les échanges vont durer... un certain temps...
à sa droite, un T34-85 s'avance sur la route, pour le moment rien ne se montre en face...
Le point de vue russe de l'usine à prendre...
Une unité bien seule devant, pourtant en dépit des tirs nombreux elle résistera toute la partie...Le destin est étrange camarades !
Le SU 76 du capitaine Dominikov s'avance vers l'usine et se prépare à canonner sur l'origine des tirs...
c'est sans compter une unité de commandement -qui ne commande pas sans raison- l'expertise de leur tir fait un carton, l'équipage est définitivement HS...
Tout en subtilité le russe envoie l'artillerie lourde sur la zone d'où sont venus les tirs... Là, ça va chauffer...
Effectivement le tir est monstrueux, mais la précision n'est pas au rendez-vous et seule une HMG subit le tir ; chance extraordinaire je ne subis qu'une touche et sauvegarde... par contre les tympans, je suis moins sûr...
Vous avez dit Katioucha ?
Les allemands s'apprêtaient justement à tirer avec le même genre d'engins sur l'infanterie avancée à découvert...
Et un véritable orage d'acier tombe sur la zone... sans faire trop de morts, la chance est des deux cotés visiblement...
Après le tir de Katioucha, le capitaine Dominikov sort son sifflet : "à l'attaque" "pour Staline" "Pour la mère patrie" !!!
Mais les allemands sont cruellement méthodiques et tirent à bout portant, ne gâchant aucune munition ; en faisant un véritable carnage ! Quatre unités au tapis !
En dépit de cette tuerie, les unités survivantes monteront dans les escaliers et dans un corps à corps Dantesque tueront ce qui reste d'allemands dans le batiment... prenant au passage une très bonne position pour l'assaut final...
Un lance-flamme s'avançant au loin, je découvre une unité et essaie de la flinguer à distance, avant qu'elle ne s'approche...
Ceci attirant l'attention du chef de char, lequel enclenche la deuxième afin d'écraser mes soldats...
Mon unité servant du coup d'appât, je fais tirer au panzerschreck tapi dans le clocher...
Le Joseph Staline explose !
Les deux JS et le SU76 du capitaine Dominikov sont au tapis... si l'infanterie est bien avancée, elle ne pourra être soutenue plus avant par les blindés...
De "l'autre coté du front" le capitaine Yoannivski, disposant lui de tous ses blindés, canonne à tout va mon édifice, enfin ma ruine, euh mon tas de briques...
Contournant l'obstacle, un T34-85 découvre mon Panther, les deux s'engagent dans un duel de tirs...
Escomptant dézinguer mon Panther, il fait avancer son SU152 le long du rail... l'exposant à un tir bien ajusté d'un panzerfaust... Immobilisé !
Les troupes navales continuent d'encaisser les tirs, mais au final...
Elles ont bien pris la position !
Le duel tourne à l'avantage du russe, plus prompt à enquiller son obus... Boum !
Mon seul blindé explose...
Les positions à la fin du tour 6, la ligne en haut montre les éléments les plus avancés, les flèches indiquent les axes de progression...
Les russes ont pris l'avantage et numériquement les effectifs allemands sont devenus squelettiques...
La prise des objectifs enivre même les chefs de chars, qui avancent témérairement sans soutien d'infanterie...
Et se font détruire à la ligne d'arrivée par un bête panzerfaust...
Les deux unités restantes de Nathanaël se font pilonner, en espérant qu'ils resteront ici...
Pas très fair-play, surtout vis à vis d'un tout jeune joueur...
Histoire de finir en beauté, je lance un assaut d'infanterie sur le SU 152 immo, mal m'en prend, je me fais trouer sans pitié aucune...
L'avance des troupes navales semble maintenant inexorable...
Même le sniper de la marine russe finit la partie en shootant...
Mon propre sniper... argh !
Le capitaine Dominikov décide aussi de nettoyer au butagaz les quelques saletés existantes...
Il reste qu'à la fin du tour 8, personne n'est vraiment sur la ligne, même si la résistance est sporadique elle est toujours là...
Voici donc la fin de la partie... Sur le papier, aux points je gagne cet engagement ; j'ai perdu la grande majorité de mes troupes, mais en faisant un tort comparable aux troupes menant l'assaut, et surtout aux blindés ; Mais le rouleau compresseur soviétique, impassible, continuera son avancée ; et les survivants allemands ne feront retraite que pour mieux organiser une mince ligne de défense... un peu plus loin à l'ouest...
C'était une partie très sympa et en même temps très disputée, exactement comme j'aime !
Voilà pour ce CR !
