Artillerie autrichienne, bricoles et prolonge

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Artillerie autrichienne, bricoles et prolonge

Message par Thierry Melchior » Dim Août 20, 2023 9:02 am

Images prises dans ma documentation.

Artilleurs portant une bricole et/ou un harnais pour la bricole :

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Artilleurs à la bricole :

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On voit bien que la crosse de l'affût est légèrement arrondie de plus un artilleur élève la crosse avec un « levier ».
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Thierry Melchior
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Re: Artillerie autrichienne, bricoles et prolonge

Message par Thierry Melchior » Jeu Août 24, 2023 8:45 am

Grâce à Bernard qui a posé la question de la bricole sur TMP nous disposons maintenant de la planche complète sur la manœuvre à la bricole et à la prolonge des Autrichiens avant l'époque napoléonienne.
La 1re image montre un obusier tiré vers l'avant par un cheval, des soldats aux « barres » et d'autres à la bricole.
Sur la 2e image l'obusier fait feu, vous remarquerez que les barres sont toujours en place.
Enfin, sur la 3e image l'obusier est tiré vers l'arrière.

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LECHEVALIER
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Re: Artillerie autrichienne, bricoles et prolonge

Message par LECHEVALIER » Jeu Août 31, 2023 9:42 pm

Merci à Thierry Melchior et à Bernard de m'avoir tiré, par leurs recherches, de mon erreur concernant l'emploi de la bricole par l'armée autrichienne.

Il est vrai qu'avant d'être rappelé en France et d'y développer son système d'artillerie, Vaquette de Gribeauval fut « prêté » par le Roy de France à Marie-Thérèse d'Autriche, qui pour le retenir le nomma même général feld-marshal lieutenant.

C'est certainement là-bas qu'il observa l'emploi de la bricole qu'il reprit à son compte. J'observe simplement que là où les Autrichiens emploient uniquement deux artilleurs dotés d'une bricole, les autres poussant la pièce à l'aide d'un axe. Gribeauval dota l'ensemble de l'équipage de pièce d'une bricole.

Je suis un peu chafouin mais je ne suis pas parvenu à retrouver le schéma représentant l'ensemble de l'équipe de pièce française tirant vers l'arrière ou vers l'avant une pièce d'artillerie grâce à la bricole. Peut-être l'un des membres de ce forum pourra-t-il le retrouver ? Je sais également que les artilleurs français employaient non un axe mais deux des leviers de pointage qu'ils passaient dans les anses de l'affût pour déplacer le canon ou l'obusier…

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Thierry Melchior
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Re: Artillerie autrichienne, bricoles et prolonge

Message par Thierry Melchior » Ven Sep 01, 2023 12:05 pm

Vaquette de Gribeauval mit en place la bricole parce qu'à son époque il n'y avait pas de train d'artillerie militaire (c'était des charrois civils) en France.

Désolé, je n'ai pas trouvé de planche montrant l'emploi de la bricole.

Voir ce SITE pour l'utilisation de la bricole à l'époque napoléonienne (comme d'habitude il ne faut pas oublier que si la mémoire collective a retenu les faits cités c'est parce qu'ils étaient rares).

Voir aussi France artillerie XVIIIe siècle, colonel Picard Ernest, pages 84 et 97, sur l'utilisation réelle de la bricole.

Extraits Des marches dans les armées de Napoléon… par le lieutenant C.-P. Escalle :
Les attelages appartenaient à des entrepreneurs qui payaient des charretiers pour conduire le matériel à la suite des armées (3).
Les pièces de chaque division étaient servies par une compagnie de canonniers qui suivaient à pied (1). Il était donc impossible d’utiliser la mobilité des pièces, puisque le personnel n’aurait pu les suivre aux vives allures. Quelquefois, « si les charretiers étaient de belle humeur », dit le général Susane, on pouvait « exécuter quelques évolutions à courte distance, au pas de course des canonniers ; mais la nécessité d’attendre ceux-ci devait imposer aux généraux l’obligation de n’entreprendre de semblables manœuvres qu’avec beaucoup de circonspection (2) ».
(3) Dans ces conditions, l’artillerie n’avait pas toujours cette mobilité qui lui est indispensable. « Chevaux et charretiers n’avançaient qu’avec une sage prudence » et dételaient à l’approche du terrain dangereux (Berger-Levrault, Dictionnaire militaire, Paris, 1898, Train d’artillerie).
Les canonniers manœuvraient ensuite à la bricole (Instruction générale..., édit, de 1791, p. 55 ; édit, de l’an XII, même page ; Maréchal Marmont, Esprit des institutions militaires, 1845, p. 78; Général Foy, Histoire de la Guerre de la Péninsule, t. I, p. 123; Favé, Études , t. IV, P- 112). — Il y eut cependant des cas où les charretiers d’artillerie se comportèrent vaillamment, particulièrement sur les champs de bataille de Castiglione et d’Arcole (Lespinasse, Essai , p. 57, art. 488).
(1) Pour la manœuvre du canon, d’Urtubie renvoie à « l’Instruction que l’on vient de donner sur le service de toutes les bouches à feu » [Manuel de l’artilleur, édit. de l’an II (1793), p. 103, note]. — Il parut en effet en 1791 une Instruction générale sur le service de toutes les bouches à feu en usage dans l'artillerie ; en l’an II un Petit manuel du canonnier ou Instruction générale sur le service de toutes les bouches à feu. L’édition de l’an XII de l’Instruction générale reproduisit presque littéralement celle de 1791. Dans ces instructions on trouve peu de chose en dehors du service de la pièce isolée (ainsi p. 57, intervalle des pièces alignées en bataille, après avoir ôté les avant-trains).
C’est ce qui faisait dire à Gassendi (édit, de 1819, p. 970), que les manoeuvres de l’artillerie n’étaient déterminées par aucun règlement. Il indiquait donc seulement ce que l’on exécutait habituellement ; encore se gardait-il de s’engager dans un exposé bien compromettant :
« L’artillerie pied conserve ses pièces sur l’avant-train dans tous ses mouvements ; … l’artillerie à cheval met ses pièces à la prolonge aussitôt qu’elle est arrivée sur le terrain d’exercice ou de bataille ».
Gribeauval avait imaginé de faire manœuvrer, sur le champ de bataille, la pièce à la bricole et avec des leviers; 8 hommes suffisaient pour une pièce de 4 ou de 8, 11 à 15 hommes pour une pièce de 12. (Commandant Picard et lieutenant Jouan, loc. cit., p. 84 et 97).
Pour l'anecdote, sachez que les Prussiens employèrent la bricole dès 1752, voir Ordnance Journal… Prussian Chambered Guns
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