Train du génie
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Re: Train du génie
Je suis assez heureux de voir repris et commenté mon dernier post. Je me permets juste d'indiquer que ce n'est pas moi qui écrit les textes cités entre guillemets mais l'auteur dont je cite le nom, l'ouvrage et l'éditeur. "il faut rendre à César ce qui appartient à César" et à Alain Pigeard ce qui lui revient.
Concernant le terme "pionnier" il est toujours en vigueur aujourd'hui et sert à désigner les unités du génie dans les armées de langues allemande à savoir les armées allemandes et autrichiennes. Peut-être Xavérius nous confirmera-t-il que c'est aussi le cas dans l'armée de la confédération, l’influence alémanique y étant prépondérante. Je n'ai pas eu l'occasion d'échanger avec mes homologues suisses à ce sujet. La plupart étaient d'ailleurs d'origine romanche.
Au sujet des ouvrages d'art, je crois utile de rappeler que les pontonniers font partie de l'artillerie et non du génie et c'est à eux qu'il revient de jeter les ponts ou les passerelles. Lors de l'établissement de ceux-ci sur la Bérézina, les pontonniers, placés sous les ordres du général d'artillerie Eblé ont construit les ponts avec les matériaux que les sapeurs du général du génie Chasseloup-Laubat retirèrent du démontage du village de Studianka. L'un de mes ancêtres servait sous ses ordres, il a pu en faire le récit une fois revenu en France. Les pontonniers, d'origine hollandaise (faisant parti à l"époque de l'empire français) n'ont pas eu cette chance.
Le général Chasseloup-Laubat était natif de Marennes. S'il vous prenait l'envie d'acheter une ou deux bourriches d'huîtres cet été, allez jusqu'à la place centrale en face de l'église dont le clocher massif et haut sert depuis toujours d'amer, vous y découvrirez une magnifique statue en pied de l'enfant du pays. De l"autre coté de la départementale 728 se trouve aussi le château de la Gataudière qui appartient à la famille du Prince Murat de Chasseloup-laubat, les deux familles étant unies.
Je pense que les outils d'art sont à comprendre moins du fait de leur destination que de leur origine. A cet égard je crois que la confection des casques de tranchés et des cuirasses demande de véritables qualités artistiques pour être fabriqués mais ceci n'est qu'une hypothèse.
En revanche il est plus que probable que des maillets soient au nombre des outils présents dans les fourgons. Je n'imagine pas que l'on dépense des clous pour confectionner de simples échelles d'assaut, destinées à être détruites une fois la place enlevée. Elles doivent être naturellement chevillées. A l'inverse ce sont bien des clous qui furent employés pour assembler les ponts sur la Bérèzina. Eblè ayant du, sur ordre, brûler ses haquets et pontons à Moscou. Il parvint à convaincre l'Empereur de lui laisser une forge et quelque caissons de charbon. Bien lui en pris.
En ce qui concerne les fourneaux de mines que confectionnent les mineurs lors des sièges par exemple, je me suis interrogé quant à savoir si l'arme du génie gérait ses propres stocks ou si l'ensemble des poudres étaient du ressort du grand ou du petit parc. N'ayant pas la réponse, je ne puis m'avancer sur le sujet. Il est à noter que l'une des toutes premières missions donnée au tout jeune capitaine Bonaparte fut précisément d'acheminer de la poudre à Toulon, la blessure du commandant de l'artillerie faisant le siège de la ville l'amena à remplacer ce dernier. On connait la suite....
Concernant le terme "pionnier" il est toujours en vigueur aujourd'hui et sert à désigner les unités du génie dans les armées de langues allemande à savoir les armées allemandes et autrichiennes. Peut-être Xavérius nous confirmera-t-il que c'est aussi le cas dans l'armée de la confédération, l’influence alémanique y étant prépondérante. Je n'ai pas eu l'occasion d'échanger avec mes homologues suisses à ce sujet. La plupart étaient d'ailleurs d'origine romanche.
Au sujet des ouvrages d'art, je crois utile de rappeler que les pontonniers font partie de l'artillerie et non du génie et c'est à eux qu'il revient de jeter les ponts ou les passerelles. Lors de l'établissement de ceux-ci sur la Bérézina, les pontonniers, placés sous les ordres du général d'artillerie Eblé ont construit les ponts avec les matériaux que les sapeurs du général du génie Chasseloup-Laubat retirèrent du démontage du village de Studianka. L'un de mes ancêtres servait sous ses ordres, il a pu en faire le récit une fois revenu en France. Les pontonniers, d'origine hollandaise (faisant parti à l"époque de l'empire français) n'ont pas eu cette chance.
Le général Chasseloup-Laubat était natif de Marennes. S'il vous prenait l'envie d'acheter une ou deux bourriches d'huîtres cet été, allez jusqu'à la place centrale en face de l'église dont le clocher massif et haut sert depuis toujours d'amer, vous y découvrirez une magnifique statue en pied de l'enfant du pays. De l"autre coté de la départementale 728 se trouve aussi le château de la Gataudière qui appartient à la famille du Prince Murat de Chasseloup-laubat, les deux familles étant unies.
Je pense que les outils d'art sont à comprendre moins du fait de leur destination que de leur origine. A cet égard je crois que la confection des casques de tranchés et des cuirasses demande de véritables qualités artistiques pour être fabriqués mais ceci n'est qu'une hypothèse.
En revanche il est plus que probable que des maillets soient au nombre des outils présents dans les fourgons. Je n'imagine pas que l'on dépense des clous pour confectionner de simples échelles d'assaut, destinées à être détruites une fois la place enlevée. Elles doivent être naturellement chevillées. A l'inverse ce sont bien des clous qui furent employés pour assembler les ponts sur la Bérèzina. Eblè ayant du, sur ordre, brûler ses haquets et pontons à Moscou. Il parvint à convaincre l'Empereur de lui laisser une forge et quelque caissons de charbon. Bien lui en pris.
En ce qui concerne les fourneaux de mines que confectionnent les mineurs lors des sièges par exemple, je me suis interrogé quant à savoir si l'arme du génie gérait ses propres stocks ou si l'ensemble des poudres étaient du ressort du grand ou du petit parc. N'ayant pas la réponse, je ne puis m'avancer sur le sujet. Il est à noter que l'une des toutes premières missions donnée au tout jeune capitaine Bonaparte fut précisément d'acheminer de la poudre à Toulon, la blessure du commandant de l'artillerie faisant le siège de la ville l'amena à remplacer ce dernier. On connait la suite....
Re: Train du génie
Donc des chariots remplis d'outils!LECHEVALIER a écrit : ↑Sam Fév 06, 2021 8:36 am« Le train du génie se compose d'un bataillon et de sept compagnies dont six de guerre et une de dépôt....Le bataillon du train du génie comprend en tout 24 officiers, 35 sous-officiers, 40 brigadiers, 15 trompettes (dont un à l'état-major), 51 ouvriers et 816 soldats. En outre 1.556 chevaux, 204 caissons, 31.620 outils à pionniers, 10.200 outils tranchants, 10.812 outils d'art, 1.518 outils de mineurs.
Chaque brigade doit avoir 20 caissons attelés de quatre chevaux et chaque caisson doit être chargé de porter cinq cent outils de différentes espèces. »
L'armée napoléonienne d'Alain Pigeard, page 739 aux éditions Curendera
Les haches, scies et serpes sont à ranger naturellement au titre des outils tranchants, les barres à mines, les pelles et les pioches sont probablement à répartir dans les autres catégories. Les casques et cuirasses sont probablement comptés parmi les outils.
A l'instar des gabions, les échelles sont bien sur fabriquées sur place.
De même qu'une batterie correspond à une compagnie d'artillerie dotée de ses pièces, une brigade du train du génie correspond à une compagnie dotée de ses fourgons, de ses chariots chargés d'outils, de sa forge et bien sûr de leurs attelages.
Ma foi, ça doit être ça.
J'avoue être un peu déçu, je pensais que le train du génie emmenait des choses un peu plus intéressantes...
Je ne connaissais pas ces nuances!LECHEVALIER a écrit : ↑Sam Fév 06, 2021 8:36 amDe même qu'une batterie correspond à une compagnie d'artillerie dotée de ses pièces, une brigade du train du génie correspond à une compagnie dotée de ses fourgons, de ses chariots chargés d'outils, de sa forge et bien sûr de leurs attelages.
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Re: Train du génie
Oui, et "engineer" ailleurs, comme en 1944 "Papa, Maman, je vais épouser un Américain, il a une belle situation il est ingénieur !"LECHEVALIER a écrit : ↑Sam Fév 06, 2021 3:44 pmConcernant le terme "pionnier" il est toujours en vigueur aujourd'hui et sert à désigner les unités du génie dans les armées de langues allemande
Ah oui...LECHEVALIER a écrit : ↑Sam Fév 06, 2021 3:44 pmje crois utile de rappeler que les pontonniers font partie de l'artillerie et non du génie et c'est à eux qu'il revient de jeter les ponts ou les passerelles
Oui sûrement, la méthode traditionnelle pour faire des échelles solides et assez rapidement finalement (insérer les barreaux dans les montants) ...et pour faire les trous il faut des tarières, et pour que plusieurs soldats puissent travailler en même temps il en faut plusieurs, etc. donc voilà encore un outil à embarquer.LECHEVALIER a écrit : ↑Sam Fév 06, 2021 3:44 pmil est plus que probable que des maillets soient au nombre des outils présents dans les fourgons. Je n'imagine pas que l'on dépense des clous pour confectionner de simples échelles d'assaut, destinées à être détruites une fois la place enlevée. Elles doivent être naturellement chevillées.
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Re: Train du génie
qui vient d'« engineur », fabricant d'engins de siège, mot amené en Angleterre par les Normands de Guillaume le Conquérant !Patrice a écrit :Oui, et "engineer" ailleurs
« Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots. »
Jean Jaurès, Ve Congrès socialiste international, Paris, 1900
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Re: Train du génie
Désolé Thierry, si tes connaissances napoléoniennes méritent un respect infaillible et absoluThierry Melchior a écrit : ↑Dim Fév 07, 2021 11:55 amqui vient d'« engineur », fabricant d'engins de siège, mot amené en Angleterre par les Normands de Guillaume le Conquérant !Patrice a écrit :Oui, et "engineer" ailleurs
Ce n'est pas le cas pour l’étymologie anglaise, le mot "engineer" (issu du latin ) n’apparut qu'au 12ème siècle et ne semble avoir été utilisé régulièrement qu'au 14ème siècle
(source Oxford dictionnary).
Ce n'est pas bien grave!
Mais où était la poudre
GBoue (Hertford college in Oxford first degree in 1979, quite a long time isn'tit ?)
"Mort aux cons!- vaste programme ! Charles de Gaulle"
Re: Train du génie
Oui, oui!
Où était la poudre et qui était censé l'utiliser pour faire sauter un pont par exemple.
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- Thierry Melchior
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Re: Train du génie
Bonjour Gilles
J'ai été « enduit d'erreur (Coluche) » dans ma jeunesse ! (auto-ironie)
———
De mémoire, les chariots à munition étaient aménagés pour protéger leur contenu de l'humidité et, éventuellement, éviter les explosions dues aux étincelles et autres projections de flammèches.
Toujours de mémoire, ils étaient notamment doublés de zinc à l'intérieur.
Il en était sûrement de même pour les tonneaux de poudre ; sans être « Le salaire de la peur (H.-G. Clouzot) » je pense que ce n'était pas le genre de « produits » qui suivait un corps d'armée en campagne.
Ah zut !gboue a écrit :Ce n'est pas le cas pour l’étymologie anglaise, le mot "engineer" (issu du latin ) n’apparut qu'au XIIe siècle et ne semble avoir été utilisé régulièrement qu'au XIVe siècle.
(source Oxford dictionnary).
J'ai été « enduit d'erreur (Coluche) » dans ma jeunesse ! (auto-ironie)
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De mémoire, les chariots à munition étaient aménagés pour protéger leur contenu de l'humidité et, éventuellement, éviter les explosions dues aux étincelles et autres projections de flammèches.
Toujours de mémoire, ils étaient notamment doublés de zinc à l'intérieur.
Il en était sûrement de même pour les tonneaux de poudre ; sans être « Le salaire de la peur (H.-G. Clouzot) » je pense que ce n'était pas le genre de « produits » qui suivait un corps d'armée en campagne.
« Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots. »
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