Coût et entretien des unités

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Korre
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Coût et entretien des unités

Message par Korre » Ven Sep 28, 2007 1:41 pm

Selon Clausewitz en coût et en entretien, un bataillon de 800 fusils vaut un escadron de 150 sabres, et une batterie de 8 canons de 6 livres.
(Livre les forces armées dans "De la guerre")

Comment retraduire cela en terme de jeu ?

Pour établir un budget il faudrait qu'en payant 80 fantassins, on ne pourrait que payer que 15 cavaliers.
Le rapport entre le fantssain et le cavalier est de 5 pour 1.
Connaissant la règle DBN, j'ai le sentiment que les cavaliers sont sous évalué et donné en terme de budget.

J'en tire une conclusion, dans les règles de jeux, les cavaliers sont en dessous de leur efficaté qu'ils avaient réellement l'époque, mais aussi ne sont pas aussi chers qu'à l'époque napoléonienne.

Je précise tout de même que Clausewitz explique que cette différence de prix fait qu'une armée de cavaliers est très peu rentable (Il faut le minimum de cavaliers dans l'armée optimum).

Mais bon si je compare à la règle mentionnée (pourtant très bien faite), on a 120 fantassins de ligne pour 10 pts et 80 dragons pour 16 points
soit plutôt un, rapport de 2,4 fantassins pour 1 cavalier bien loin du rapport de 5 fantassins pour 1 cavalier.

Les cavaliers sont donc deux fois moins cher qu'à l'époque, personnellement je trouve cela un poil exagéré bien qu'il y sûrement une explication.

J'attends vos commentaires.

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Stéphane
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Message par Stéphane » Ven Sep 28, 2007 2:04 pm

Je ne crois pas que le coût financier soit indexé sur l'efficacité des soldats; mais plutôt sur des problèmes foncièrement éconnomique de disponibilité, d'offre, de demande, d'achat etc... sans oublier qu'il faut prendre en considération le "standing" et le niveau de vie de la troupe: "Le cavalier c'est autre chose que du biffin n'est-ce pas?" :mrgreen:
Donc pour moi, le coût financier ne correspond en rien à l'efficacité militaire. Les règles sont donc dispensées d'y faire référence (à moins qu'on joue à Empire In Arms :mrgreen: )

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tizizus
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Message par tizizus » Ven Sep 28, 2007 2:12 pm

Salut

Une règle de figurines ne se concentre que sur la partie baston de la guerre (oui on fait autre chose que se battre, violer et piller à la guerre).

Regardes le rôle de la cavalerie dans une campagne. Il comprend non seulement l'impact de la cavalerie sur le champ de bataille, mais aussi en dehors (reconnaissances, couverture, renseignement, chasse aux maraudeurs, poursuite après la bataille, exploitation...) Et ca, quand tu joue sur une table, tout le travail préalable de la cavalerie légère est "zappé". D'où peut-être un coût relativement plus faible de cette arme, puisque le joueur ne pourra pas profiter d'une partie de son action, donc paierait une partie de sa cavalerie pour quelque chose qu'elle ne fera pas sur la table de jeu.")

POur revenir à clausewitz, et à son explication sur la rentabilité d'une armée (il ne faut que le minimum de cavaliers). C'est quoi pour lui le minimum? Est-ce que le nombre de cavaliers français dans la campagne de 1806 était un bon chiffre ? Il a peut-être oublié l'impact de la cavalerie dans la poursuite.




Voila mes commentaires argumentés :)

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Thierry Melchior
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Re: Coût et entretien des unités

Message par Thierry Melchior » Ven Sep 28, 2007 2:48 pm

Bonjour Korre,

Tu as déjà eu des réponses très pertinentes ! :-)

S'il est exact que l'argent est le nerf de la guerre*, cela ne peut pas être rendu avec une règle pour figurines.
Le budget d'une figurine correspond – en théorie – à ses capacités guerrières, pas au coût de son uniforme ou de la nourriture qu'il consomme ! ;-)
D'ailleurs, on pourrait aussi parler du coût de la logistique, c'est-à-dire de l'acheminement du ravitaillement : nourriture, boisson, chaussures, munitions, vêtements, renforts, etc.

Pour la gestion économique de la guerre il faut se tourner vers d'autres jeux de simulation (en cartons ou informatisés). :-)

Il faut lire « La révolution militaire napoléonienne : 1, Les manœuvres » de Stéphane Béraud, éditeur Bernard Giovanangeli, qui est sorti il y a quelques mois.


* Je crois que c'est Danton qui a dit : « Pour faire la guerre il faut trois choses : de l'argent, de l'argent et encore de l'argent ! »
« Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots. »
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Re: Coût et entretien des unités

Message par Stéphane » Ven Sep 28, 2007 3:50 pm

Thierry Melchior a écrit :* Je crois que c'est Danton qui a dit : « Pour faire la guerre il faut trois choses : de l'argent, de l'argent et encore de l'argent ! »
Il fallait avoir de l'audace, toujours de l'audace et encore de l'audace pour sortir un truc pareil :mrgreen: ;)

Stéphane

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Message par cruchot » Ven Sep 28, 2007 4:05 pm

L'audace c'est bien Danton, l'argent ce serait Montecucculi. :wink:
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Korre
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Message par Korre » Ven Sep 28, 2007 4:59 pm

Je ne crois pas que le coût financier soit indexé sur l'efficacité des soldats; mais plutôt sur des problèmes foncièrement éconnomique de disponibilité, d'offre, de demande, d'achat etc...
Tout à fait, seulement Clausewitz est prussien, hors la cavalerie a une excellente remonte, il s'agit d'une région avec un bon cheptel contrairement à la France. Donc on peut supposer que les coûts de la cavalerie présenté par l'auteur sont raisonnables, vu que l'offre est plus que correct.
(note Clausewitz n'énonce aucune source, il se base à mon sens plutôt sur coût général, donc concernant toutes les armées de l'époque, budget, je pense que le cavalier revient plus cher après 1809 qu'avant, et c'est encore pire après 1812)
sans oublier qu'il faut prendre en considération le "standing" et le niveau de vie de la troupe: "Le cavalier c'est autre chose que du biffin n'est-ce pas?"
Donc pour moi, le coût financier ne correspond en rien à l'efficacité militaire. Les règles sont donc dispensées d'y faire référence (à moins qu'on joue à Empire In Arms )
Oui mais un homme bien nourri combattra mieux comme qu'un homme mal nourri, sa condition physique sera supérieur. J'ajoute qu'un homme mieux payé aura probablement (pure spéculation) un meilleur moral au combat.

Empire In Arms est un jeu stratégique avec gestion d'état je suppose, donc il est évident que le coût des unités aura une importance fondamentale et devra tendre vers le réalisme le plus précis. De plus ce genre de jeu peuvent prendre en compte la guerre d'escarmouche là ou le cavalier selon le terrain peut être très efficace.

Par contre le sous coût des unités de cavalerie crée un problème dans un jeu grand tactique.

On a par la vison empirique de Clausewitz trois armes qui diffèrent en efficatité selon les situations. Pour résumer on peut dire cela :

Infanterie : toujours efficace, jamais très forte mais jamais nulle quelque soit la situation. C'est l'arme la plus rentable.

Cavalerie : efficace dans l'escarmouche, la petite guerre etc.
Peu rentable et excessivement chère dans une bataille rangée.
La meilleure arme et de loin après la bataille rangée pour protèger la retraite ou poursuivre l'adversaire.

Artillerie : inefficace dans la petite guerre et dans la poursuite (excepté l'artillerie montée)
Ultra efficace en bataille rangée, plus que l'infanterie, à condition d'être soutenue par cette dernière, d'où le maximum 'théorique à ne pas dépasser énoncé par l'auteur de "De la guerre".

Si pour que la cavalerie soit jouable, il faut baisser son coût cela créer un gros problème dans les wargames qui prennent en compte le budget pour déterminer la victoire.
En effet la cavalerie moins chère sera donc plus sacrifiable, ce qui permettra au vil optimisateur de la sacrifier sans broncher ce qui a des conséquences terribles sur le déroulement d'une bataille sur table. Les cavaliers chargeant bien trop rapidement sans économiser leur forces, alors qu'ils ont principalement un rôle flanc garde pour la cavalerie légère, et un rôle de réserve pour la cavalerie lourde.

J'ajoute que celui qui économisera sa cavalerie sera favorisé après le combat. Hors un faible budget n'incite pas à cette économie.
Je pense à Eylau qui selon les sources est un match nul (Revue Gloire et Empire) ou une victoire française (Revue Tradition magasine). Je pense plutôt pour le match nul car même si les pertes russes sont pas loin du double, c'est l'ensemble de la cavalerie française qui fait l'effort en fin de journée pour obtenir une victoire à la Phyrrus. On comprend alors pourquoi Napoléon ne peut pas poursuivre les russes, vu qu'il a du perdre énormément de chevaux vers la fin de la bataille.

D'ailleurs il est trop triste de voir que les pertes en chevaux ne sont jamais pris en compte, car si en terme de budget 1 cavalier vaut 5 fantassins, on peut supposer au plus que haut que le cavalier tout seul avec tout son équipement et ses manies de Dandy revient à deux fantassins, ce qui fait qu'au niveau stratégique la perte d'1 cheval revient à perdre 3 hommes.

En fait je mets juste le doigt sur l'utilisation parfois abérrante de la cavalerie sur les tables de jeu, qu'un général d'armée ne se permettrait pas dans des conditions réelles.
Salut

Une règle de figurines ne se concentre que sur la partie baston de la guerre (oui on fait autre chose que se battre, violer et piller à la guerre).

Regardes le rôle de la cavalerie dans une campagne. Il comprend non seulement l'impact de la cavalerie sur le champ de bataille, mais aussi en dehors (reconnaissances, couverture, renseignement, chasse aux maraudeurs, poursuite après la bataille, exploitation...) Et ca, quand tu joue sur une table, tout le travail préalable de la cavalerie légère est "zappé". D'où peut-être un coût relativement plus faible de cette arme, puisque le joueur ne pourra pas profiter d'une partie de son action, donc paierait une partie de sa cavalerie pour quelque chose qu'elle ne fera pas sur la table de jeu.")
Tout à fait, mais la baisse de coût comme je l'ai expliqué au dessus a des effets pervers énormes dans le jeu.
Sûr que le cosaque n'est pas facile à simuler, car au niveau de la petite guerre c'est sûrement l'un des melleurs cavaliers du monde, par contre en bataille rangée sa présence est rarement décisive vu qu'au moindre feu d'artillerie, un escadron de cosaque prendra la poudre d'escampette.
POur revenir à clausewitz, et à son explication sur la rentabilité d'une armée (il ne faut que le minimum de cavaliers). C'est quoi pour lui le minimum? Est-ce que le nombre de cavaliers français dans la campagne de 1806 était un bon chiffre ? Il a peut-être oublié l'impact de la cavalerie dans la poursuite.

Voila mes commentaires argumentés
Non Clausewitz ne néglige pas l'impact de la poursuite bien au contraire, par contre il explique qu'il faut un minimun, c'est à dire qu'il ne faut pas être en dessous de ce minimum ( ex une armée de 100 000 fantassins et 10 000 cavaliers sera plus efficace qu'une armée de 150 000 fantassins, par contre 30 000 cavaliers auront de grosses difficultés pour culbuter ces 150 000 fantassins).
Cela signifie qu'il est plus grave d'être en dessous du minimum requis que au dessus.
Idem pour l'artillerie, il est plus grave d'être au dessus du maximun requis que du minimun. En fait il faut inverser le sens de la contrainte, c'est du pur Clausewitz.
Bonjour Korre,

Tu as déjà eu des réponses très pertinentes !

S'il est exact que l'argent est le nerf de la guerre*, cela ne peut pas être rendu avec une règle pour figurines.
Le budget d'une figurine correspond – en théorie – à ses capacités guerrières, pas au coût de son uniforme ou de la nourriture qu'il consomme !
D'ailleurs, on pourrait aussi parler du coût de la logistique, c'est-à-dire de l'acheminement du ravitaillement : nourriture, boisson, chaussures, munitions, vêtements, renforts, etc.

Pour la gestion économique de la guerre il faut se tourner vers d'autres jeux de simulation (en cartons ou informatisés).
D'accord pour toi pour la capactié guerrière, mais je pense que le port de l'uniforme booste cette capacité d'un point de vue moral. De plus pour le général d'armée il sera plus simple de commander une armée avec des uniformes cohérents plutôt que de vague chouans habillé en civil.
Je pense au film glory, ou le régiment de couleur voit son moral remonté à l'arrivée des uniformes. A mon sens le prestige de l'uniforme joue un rôle psychologique non négligeable. Il peut aussi être préjudiciable et avoir l'effet inverse, je pense aux premières batailles de 14 / 18.

Sinon pour les jeux informatiques, je joue surtout à des jeux funs comme Impérial Glory. Malgré l'irréalisme du moteur, (portée de tir des canons trop faible), j'ai constaté que les formations historiques gardaient une peline efficacité, avec artillerie devant infanterie juste derrière, dragons en flanc garde et cuirassier en réserve pour faire la décision.
J'ai moins d'expérience en wargame sur table, mais je trouve malgré le plus de réalisme les dispostions des armes moins pertinentes.

Je pense que cela vient de plusieurs effets que le wargame sur table ne souhaite pas simuler.
Un jeu comme Cossack 2 rend honneur à la caracole, peut-être un peu trop, alors qu'elle est inexistante sur un wargame sur table, le feu des cavaliers en grand tactique étant souvent ignoré.

J'ajoute que la résitance au feu des cavaliers est souvent en dessous de ce que l'on peut supposé qu'elle était à l'époque napoléonnienne.

Un article de la révue "l'art de la guerre" illustre mon propos, numéo 9 "hussards la terreur de l'est".

Cette article mentionne les victoires et la supériorité des cavaliers polonais à l'époque des tercios. Il y a des batailles qui sont remportés à 1 cavalier polonais contre 4 fantassins européens. Certes le feu est quatre fois moindre à cette époque qu'à l'ère napoléonnienne, mais l'explication est très intéressante.

En fait ce que l'on ignore trop souvent est la masse du cheval, un cheval de 350 kilos ne tombera pas sous le feu aussi facilement qu'un homme de 75 kilos. Ce qui fait qu'à l'époque il faut un volume de feu 3 fois supérieurs pour mettre hors combat un cavalier, comparativement à un fantassin.
Cette article mentionne même des témoignages de la guerre de 14 et la difficulté d'arrêter une charge de cavalerie par le feu même au 20ème siècle.

J'ajoute qu'ignorer le feu des carabines et des fusils de cavalerie est un pour le moins gènant dans certaines situations.
100 Dragons français chargés par 200 hussards russes, auront tout intérêt à rester sur place et à faire feu plutôt qu'à contre charger.
Etant donner que la force d'impact augmente avec la vitesse, s'ils contre chargeaient la force d'impact de la charge des russes seraient démultiplier, ce qui n'est pas dans l'intérêt des dragons, mieux vaut rester sur place diminuant l'effet du choc et lâcher des salves de fusils diminuant ainsi le nombres d'adversaire à combattre.

Bref je lance ce débat pour remettre sur la table :

L'effet de la masse du cheval aussi bien dans la résistance des chocs que des feux.
L'intérêt des armes à feu de cavalerie.
Le coût excessif de l'arme qui limitait l'effet de l'utilisation kamikaze de l'arme etc.
L'idée est de trouver le juste milieu entre le wargame informatique fun qui prend en compte ce que j'ai mentionné mais dont l'utilisation est souvent trop efficace, et le wargame sur table épuré qui met de côté tous ces paramètres.

Et ce pour que les wargames est un meilleur rendu sur les tables de jeux.

Merci pour tous vos commentaires.

Et pour le conseil de lecture
Il faut lire « La révolution militaire napoléonienne : 1, Les manœuvres » de Stéphane Béraud, éditeur Bernard Giovanangeli, qui est sorti il y a quelques mois.
Dernière édition par Korre le Ven Sep 28, 2007 7:50 pm, édité 1 fois.

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Thierry Melchior
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Message par Thierry Melchior » Ven Sep 28, 2007 7:00 pm

Bonsoir Korre,

Voilà une grande réponse et qui sort quelque peu du sujet initial. :-)
Je ne peux donc y répondre sous peine d'écrire une thèse ! ;-)

Il me semble que tu as beaucoup de certitudes. :-)
Moi aussi j'en avais… en 1987 ! ;-)

J'espère que tu trouveras une règle qui te convienne. :-)

Cordialement,
« Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots. »
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Message par Korre » Ven Sep 28, 2007 7:42 pm

Bonsoir Korre,

Voilà une grande réponse et qui sort quelque peu du sujet initial.
Oups désolé, en fait j'avais déjà en tête que la valeur des unités de cavalerie donné dans "de la guerre" posait un problème au niveau de la valeur combattive réelle de l'unité en question.

Evidemment le champ opérationnel d'une unité de cavalerie ne se limitant pas au champ de bataille, cela met en évidence la difficulté d'évaluer la force de la cavalerie en question.
Il me semble que tu as beaucoup de certitudes.
Moi aussi j'en avais… en 1987
En 1987, mais connaissance sur Napoléon se limitait à l'histoire en bande dessinée ( à l'age de 9 ans en même temps...). lol

Sinon pour mes certitudes, je ne sais pas trop, les sources sur lesquelles je m'appuie ont parfois tendance à les bousculer et d'autres fois confirment ma vision théorique* des choses.
(vision fatalement limitée vu que la guerre est une activité essentiellement empirique, d'où mon intérêt pour Clausewitz qui est la seule source empirique que je connaisse)
J'espère que tu trouveras une règle qui te convienne.

Cordialement,
Etant très critique en matière de règles, je doute que cela arrive... lol

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Message par cruchot » Ven Sep 28, 2007 8:28 pm

Pour contre-balancer Clausewitz je te recommande Ardant du Picq et son "Etude des combats".

D'un autre coté, il faut garder à l'esprit que Clausewitz est mort en 1831 et qu'à cette époque la Prusse est toujours un pays pauvre, peu peuplé et doté d'une industrie faible.
Ainsi, pour la période 1er Empire, si les hussards prussiens sont reconnus comme d'excellents combattants, le reste est de qualité plus contreversée et souvent uniquement bon pour la reconnaissance. J'ai lu que les landwehriens montés en 1813 savaient au plus tenir sur un cheval, de là à leur demander de charger :roll:
Donc un grand nombre de cavaliers "couteux" à l'efficacité très relative peut sembler du gaspillage pour une nation aux moyens limités.
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Message par Korre » Ven Sep 28, 2007 9:45 pm

Pour contre-balancer Clausewitz je te recommande Ardant du Picq et son "Etude des combats".

D'un autre coté, il faut garder à l'esprit que Clausewitz est mort en 1831 et qu'à cette époque la Prusse est toujours un pays pauvre, peu peuplé et doté d'une industrie faible.
Ainsi, pour la période 1er Empire, si les hussards prussiens sont reconnus comme d'excellents combattants, le reste est de qualité plus contreversée et souvent uniquement bon pour la reconnaissance. J'ai lu que les landwehriens montés en 1813 savaient au plus tenir sur un cheval, de là à leur demander de charger
Donc un grand nombre de cavaliers "couteux" à l'efficacité très relative peut sembler du gaspillage pour une nation aux moyens limités.
Tout à fait, je pense que tu fais référence à la période 1813-1815. La prusse évolue énorment, l'armée de 1813 n'a rien avoir avec celle de 1806 autant pour les uniformes que pour la manière de se battre.

Pourtant la cavalerie de 1806 est au pire de bonne qualité, il n'est pas évident de comprendre commen 5000 fantasssins de Davout arrivent à repousser 5000 cavaliers prussiens à Auersteadt même si les carrés aidaient.

Pour recentrer le débat initial, c'est le rapport coût efficacité qui reste troublant.

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Message par cruchot » Ven Sep 28, 2007 10:09 pm

Pourtant la cavalerie de 1806 est au pire de bonne qualité, il n'est pas évident de comprendre commen 5000 fantasssins de Davout arrivent à repousser 5000 cavaliers prussiens à Auersteadt même si les carrés aidaient.
5000 fantassins en carrés bien formés, les cavaliers n'approchent pas. En 1806, l'armée prussienne à un commandement déplorable et une tactique qui date du vieux Fritz.

La réorganisation de Sharnorst et Gneisenau se fait "à la peine". L'idée est bonne, le système efficace mais les moyens manquent.

Clausewitz qui était membre de l'état-major de Guillaume (cav du corps de Bulow en 1815) a pu constater combien les cavaliers prussiens ont été malmenés par leurs homologues français en 1815 :
- A Ligny les dragons de la Reine se sacrifient face aux cuirassiers pour dégager Blücher,
- A la même bataille, les Ulhans de Marwitz disparaissent à 30m du carré du 4ème grenadier qu'ils ont pris pour des gardes nationaux (cela en dit long sur la tenue des grenadiers) : 150 cavaliers au sol
- les hussards de Marbot (le 7ème) taillent des croupières aux cavaliers de Von Schwerin.

D'un autre coté il constate "l'inefficacité" des cuirassiers français à Waterloo.

Donc son raisonnement : "coût/efficacité" se comprend. On retrouvera une logique semblable à l'aube de la 2ème GM où les pays ravagés par la crise de 29 vont raboter sur les blindés et les blindages - les allemands les premiers.
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Message par Korre » Ven Sep 28, 2007 11:18 pm

Clausewitz qui était membre de l'état-major de Guillaume (cav du corps de Bulow en 1815) a pu constater combien les cavaliers prussiens ont été malmenés par leurs homologues français en 1815 :
- A Ligny les dragons de la Reine se sacrifient face aux cuirassiers pour dégager Blücher,
- A la même bataille, les Ulhans de Marwitz disparaissent à 30m du carré du 4ème grenadier qu'ils ont pris pour des gardes nationaux (cela en dit long sur la tenue des grenadiers) : 150 cavaliers au sol
- les hussards de Marbot (le 7ème) taillent des croupières aux cavaliers de Von Schwerin.

D'un autre coté il constate "l'inefficacité" des cuirassiers français à Waterloo.
La médiocrité des cavaleries 1815 peut s'expliquer par les campagnes précédentes.
Celle de 1813 et 1814 les ont usé et ce pour tous les belligérants.

Si on ajoute à cela que Napoléon a ponctionné le cheptel prussien après 1806 comme pour l'Autriche en 1805, on comprend les difficultés de refaire une cavalerie efficace pour la prusse.

De plus la campagne de Russie a saigné à blanc l'ensemble du cheptel européen. La grande armée n'avait plus que 20 pour 100 de ses chevaux en arrivant à Moscou.

Bref en 1815, on peut supputer que la cavalerie avait beaucoup moins de punch qu'onze années auparvant.

Par contre les deux exemples, campagne de Russie et Auersteadt, illustrent parfaitement la dissymétrie qu'il existe entre la cavalerie et l'infanterie.

D'un côté on a une cavalerie avec un effectif conséquent qui se trouvent dans l'incapacité de déboulonner des carrés.
De l'autre on a une infanterie en pleine retraite impuissante face au "Hit and run" des cosaques.

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Message par cruchot » Sam Sep 29, 2007 11:40 am

En passant, l'armée prussienne de 1806 intègre les cavaliers saxons qui sont particulièrement bons à l'inverse de leur infanterie.

Ensuite en 1813/1814, la cavalerie prussienne est intégrée sous forme de brigade aux divisions d'infanterie dont les généraux qui sont des fantassins ne savent guère se servir : au mieux ils oublient leurs cavaliers qui ne font rien, au pire ils les utilisent en dépit du bon sens dans les deux cas cela ne valorise guère l'arme.

En 1815, ils organisent la cavalerie en divisions attachées aux corps d'armée, mais en face les français ont récupérés les prisonniers des campagnes précédentes ce qui relève fortement la qualité de l'ensemble.

Dernier point, la cavalerie est "fragile". Un hussard, un cuirassier ou un dragon sans son cheval ne vaut pas grand chose sur le champ de bataille. Et un régiment dont les chevaux sont usés par des marches et des reconnaissances ne vaut pas guère mieux.

La vision de Clausewitz me fait penser un peu à celle de wellington qui faisait tout reposer sur son infanterie, jugeant la cavalerie (anglaise) trop aléatoire et l'artillerie trop technique.
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Message par Korre » Mer Déc 19, 2007 6:53 pm

Dernier point, la cavalerie est "fragile". Un hussard, un cuirassier ou un dragon sans son cheval ne vaut pas grand chose sur le champ de bataille.
Petit article l'art de la guerre numéro 9.

Hussards la terreur de l'Est ! par Radoslaw Sikora

Paragraphe : les pertes dues aux tirs de mousquets.
Commençons par les chevaux. Beaucoup de rapports du XVIIIe siècle voire du XXe siècle font état de la grande résistance des chevaux blessés. " (...)Nous savonhs que les décomptes de ces périodes (XVIIe siècle) parlaient des chevaux qui ayant perdu leur membrs, pouvaient encore terrasser la formation ennemie " comme l'écrit Peter Englund dans son article "Massacre du Nowy Dwor "
Un autre auteur (Jezy Kudelski dans son livre "Sur les pas des escadrons " a écrit à propos des combats de cavalerie après la Première Guerre mondiale (guerre russo-polonaise). Il a insisté sur l'impact de l'anormale résistance des chevaux blessés sur l'infanterie. La grande résistance des chevaux blessés était une des raisons qui injfligeait la peur dans l'infanterie. Durant la charge, seuls les chevaux immédiatement tués étaient inefficaces. Le reste d'entre eux continuait de courir vers la formation ennemie. Ils piétinaient et tuaient les fanstassins qui ne comprenaient pas pourquoi leurs armes avaient si peu d'effet. Les fantassins commençaient alors à tirer trop haut et à paniquer pour finalement s'enfuir. Cela se finissait par un massacre. On peut constater combien les chevaux blessés pouvaient encore combattre et semer des dégâts.
On oublie trop souvent le cannasson qui pèse en moyenne 400 kilos, facteur qui varie en fonction du type de la cavalerie.
Et un régiment dont les chevaux sont usés par des marches et des reconnaissances ne vaut pas guère mieux.
Tout à fait.

Je me pose maintenant la question de l'efficaté des carrés face à la charge. Qu'ils soient français à Waterloo, ou prussiens à Auesteard, force est de constater que les charges sont totalement inefficaces.

A l'inverse, la grosse charge de Murat à Eylau, culbute une sucession de lignes russes.
Je me pose aussi la question des pertes des chevaux à cette bataille, pour évaluer la "victoire" de Napoléon.

De plus certains imputent le désastre de la campgne de Russie à la perte progressive des chevaux, qui sont plus sensibles à l'attrition*. (allée et venue pour des histoires de reconnaissance)
Napoléon serait arrivé à Moscou avec 80 pour 100 des chevaux en moins...

Voilà je relance le débat !

Petit ajout, il me semble avoir trouver une solution pour l'assymétrie des combats entre cavaliers et fantassins. Une petite théorie qui m'arrange...

Admettons que le fantassin soit la proie, et le cavalier et son canssaon le prédateur. Il y a un avantage pour le prédateur, mais au fur et à mesure qu'il ponctionne des membres parmi les proies, ils améliorent la moyenne des individus concernés. A force de se retrouver face à la cavalerie, les fantassins réagissent de mieux en mieux à leurs attaques.

On a alors du vétéran anglo-écossais qui repoussent les grosses charges de cavalerie à Waterloo, eux qui souffraient des attaques polonaises éclaires durant la campagne ibérique.
Idem pour Auesteard, ou l'infanterie de Davout est d'excellente qualité, face à une cavalerie prussienne qui n'a pas évolué depuis la révolution, mais qui cubultait avec facilité les sans culottes.
L'exemple des pyramides est aussi frappant, ou les carrés français, vétérans des campagnes d'italie repoussent les malemoulcks, pourtant l'une des meilleure cavalerie du monde.
J'ajoute que dans les trois situations, les carrés ne sont pas seuls, et sont souvent soutenus par une artillerie légère, 6 livres ou obusiers, voire les deux.
Le fourbe Wellington avait même placé ce qui lui restait d'artillerie au sein des carrés, et quand la charge française était repoussée, les carrés s'ouvraient, pour que la mitraille finissent d'achever les cuirassiers.

Il semblerait que l'infanterie évolue plus vite que les unités de cavalerie dans leur utilisation.
Finalement le cheval n'acquiert pas beaucoup d'expérience, et sa qualité apporte énormément au cavalier qui est au dessus.
La cavalerie est une arme qui semble plus figée dans le temps, et l'infanterie qui souffre au début, pourra toujours trouver la solution adéquate au problème qu'elle rencontre. :)

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