Je reviens sur les caissons à outils pour lesquels j'ai sans doute commis une erreur.
Les deux caissons à outils auxquels je faisais référence, sont illustrés
- page 64 du n°23 du livret « officiers et soldats de l'artillerie » publié par Histoire & collections.
- page 77 de la brochure « artillerie : système Gribeauval du Club Français de la Figurine Historique. C'est ce dernier qui est qualifié de « caisson à gros outils ».
En les comparant ils me semblent trop semblables pour croire qu'il s'agisse de deux matériels différents. Il n'existerait donc en définitive qu'un seul type de caisson à outils. Mea culpa.
Autrefois commercialisé par Wesfalia, le meilleur modèle que j'ai trouvé en 28 mm est aujourd'hui vendu par Black Hussard miniature.
https://blackhussarminiatures.de/produk ... ie-caisson
J'ai un gros doute concernant la roue de secours à l'arrière qui ne figure ni sur les représentations ni sur la description que j'ai de ce matériel. On peut imaginer qu'il s'agit là d'un bricolage de l'arme du train ne souhaitant pas être tributaire d'autrui en cas de roue brisée.Abondance de bien ne nuit pas. Il sera plus facile aux puriste d’ôter cette roue que d'en ajouter une.
Le chariot à munitions d'infanterie est quant à lui un peu déconcertant dans la mesure où il ressemble à une bétaillère, dotée d'un plancher à clair voie dont les barreaux seraient un peu bas pour convoyer du fourrage.
Là encore le plus beau modèle à l'échelle 28 mm est proposé par Black Hussard
https://blackhussarminiatures.de/produk ... bile-forge
Il transporte une forge mobile. C'est étonnant car le système Gribeauval dispose déjà de deux forges. L'une datant de 1765 reposant sur un plateau doté d'un essieu et d'un attelage de deux chevaux en limonière. L'autre datant de 1784 utilisant un avant train et un timon semblable à celui des pièces d'artillerie et des caissons à munitions. C'est d'ailleurs ce dernier modèle qui avait la préférence de l'inspecteur général de l'artillerie.
https://www.oldgloryminiatures.com/prod ... rod=FXE-23
https://www.oldgloryminiatures.com/prod ... rod=FXE-18
Je n'ai trouvé que des représentations à vide du chariot de munitions d'infanterie de sorte que je ne sais si les munitions étaient en caisses et les cartouches déjà prêtes à l'emploi ou non. Est-il possible qu'il transporte des tonnelets de poudre, des balles et du papier pour que les artilleurs s'occupent à la veillée à confectionner des cartouches ? C'est peu probable.
Concernant les caissons d'artillerie, j'ai trouvé une gravure représentant un « caisson à poudre et à boulets » croqué alors qu'il se trouvait au camp de Dresde en 1813. Comme le caisson à outil, il se démarque du caisson d'artillerie ordinaire par l'absence de caisse à outil à l'avant et de roue de rechange à l'arrière. Les parois sont à caissons sans doute pour renforcer l'ensemble. Sur le couvercle apparaît une pyramide de boulets. Je suppose que ce matériel ne se trouve qu'au parc d'artillerie et que la pyramide de boulets en est le symbole.
J'ai bien noté que la conduite des voitures du train régimentaire était assuré par des soldats du régiment. J'en suis d’accord, en revanche la composition que vous en donnez me semble limitée au seul état-major régimentaire.
Chaque bataillon disposait en effet d'un chariot à munitions d'infanterie. D'autre part les bagages des officiers étaient regroupés dans un chariot afin de laisser les officiers libres de leurs mouvements.
Par ailleurs un seul chariot de vivandier pour un régiment de 2 à 3.000 hommes me laisse un peu dubitatif. Le nombre de vivandiers, vivandières, cantiniers et cantinières a évolué tout au long des campagnes de la révolution et de l'empire. Ce sont les commissaires des guerre qui en avaient la gestion. La marque qui les identifiait et leur accréditation leur était délivrée alors par le divisionnaire. Leur surveillance relevait du général commandant la gendarmerie en qualité de grand prévôt.
Il m'apparaît que le nombre de vivandiers(vivandières) cantiniers (cantinières) a varié dans le temps mais aussi en fonction du théâtre d'opération et des ressources qu'offrait ce dernier. Ainsi en 1807 pour la campagne du Portugal Junot fixa leur nombre à deux par bataillon l'un(e) disposant d'une voiture et l'autre d'un simple animal de bât (âne ou cheval) ainsi que de trois blanchisseuses par bataillon.
Même pour une représentation au 1/10 peut-être jugerez vous possible d'en faire abstraction à moins que vous choisissiez l'une de ces figurines pour meubler un peu plus votre décor.
L'armement des conducteurs du train ne fut sans doute pas la priorité du ministre de la guerre et laissa peut-être à désirer au regard des règlements.
Il est certain que les conducteurs d'équipage eux même n'étaient pas dotés de carabines et avec les premiers revers qui suivirent la campagne de Russie, il est probable qu'ils durent rendre leurs quelques carabines et peut-être aussi leurs pistolets aux unités de cavalerie qu'il fallait d'urgence rééquiper ; mais lors de la création de l'arme du train ceux-ci étaient bien équipés d'armes à feu en atteste la présence d'une giberne fixée à la banderole gauche de leur uniforme.
https://www.bertrand-malvaux.com/fr/p/1 ... selot.html