Engerau

Modérateur : Staff Forum

Avatar de l’utilisateur
Bernard
Messages : 1500
Inscription : Ven Mai 12, 2017 11:25 am
Localisation : MOSELLE

Re: Engerau

Message par Bernard » Mar Mai 03, 2022 9:42 am

LECHEVALIER a écrit :
Lun Mai 02, 2022 12:00 pm
Le galon du bourdalou de l'adjudant dont je faisais mention m'a semblé d'autant plus crédible qu'il a la même disposition que le corps de l'épaulette de ce sous-officier.
Image
Image
Pour l'adjudant, je serai plutôt d'accord.
Mais qu'en est-il du maréchal des logis?

Ci-joint, les grades pour l'artillerie à pied en 1815.
Le galon du bourdalou est bien or avec un fin liseré rouge pour l'adjudant, mais rien pour le sergent!
Mystère... :(
:D :D :D
Être et durer!

LECHEVALIER
Messages : 440
Inscription : Dim Sep 02, 2012 7:35 pm

Re: Engerau

Message par LECHEVALIER » Mar Mai 03, 2022 7:55 pm

Si le galon du bourdalou de l' adjudant est bien de couleur or avec un liseré écarlate au centre, il est possible que celui du sergent et du sergent-major soit écarlate avec un liseré or au centre.
Ceci signifierait que sur le dessin que je vous décrivais l'adjudant soit représenté encore coiffé de son shako de sergent ou de sergent-major.

A cet égard, peut-être que le règlement du colonel Bardin pourrait nous éclairer. Bien qu'il soit postérieur à la campagne d'Autriche de 1809 qui vous intéresse et bien qu'il ait modifié de façon importante la coupe de l'uniforme et le shako du soldat français, ce règlement entérine également nombre de pratiques adoptées progressivement par les régiments au long des campagnes de la révolution et de l'empire et celle-ci pourrait être du nombre.

Concernant l'emploi de l'artillerie à cheval il me semble qu'il faut distinguer selon le calibre des pièces.

Initialement doté de canons de 4 livres, la pièce jugée trop légère et donc fragile, d'une portée et d'un effet médiocre sera remplacée suite à la réforme de l'An XI par des pièces de 6 livres d'abord par réalésage des pièces de 4 puis, devant la fragilité constatée de la nouvelle pièce (canon et affût), par fabrication ou réemploi des canons des pièces de 6 autrichiennes capturées en 1805 ; du moins celles qui n'auront pas été fondues pour la construction de la colonne Vendôme.

Le hors série n° 1 de la revue Soldats napoléoniens donne page 31 les trois tables de tir
- à boulet ensaboté
- à cartouches à grosses balles
- à cartouches à petites balles
en fonction de la charge et de la hausse de tir.

Pour les pièces de 4, 8 et 12 livres elles ne sont guère différentes et oscillent entre 250 et 500 toises (487 et 974 mètres) pour le boulet plein.
En revanche pour les cartouches à grosses balles on passe de 350 à 400 toises (682 à 780 mètres) et de 250 à 350 toises (487 mètres à 682 mètres) pour la cartouche à petites balles.

Le hors série n° 23 de la revue Tradition magazine indique en page 52 que la portée pratique des pièces de 4, 8 et 12 livres est respectivement de 800, 1500 et 1800 mètres tandis que la portée maximum est de 1250, 2400 et 2600 mètres. Je ne sais si ces chiffres concernant le tir à boulet plein tiennent compte des rebonds mais ceux-ci ne modifient pas, comme on pourrait le croire, la portée tant il est vrai que plus l'élévation est importante, moins il y a de rebonds.
C'est du moins ce qu'indique le schéma figurant en page 65 du "Weapons & equipement of the napoleonics wars" concernant la pièce de 9 livres britannique.

Partant de ces chiffres, on peut imaginer que l'artillerie à cheval dotée de pièces de 4 avait pour principale mission d'accompagner les grandes unités de cavalerie afin de fragiliser les carrés d'infanterie. En effet en dépit de son petit calibre le tir en enfilade à boulet plein permettait de « culbuter » une part importante d'une file de fantassins tandis que le tir de cartouches à balles à faible distance (au delà de la portée du fusil tout de même) permettait de coucher un rang presque complet de ces mêmes fantassins en carré. Outre l'effet moral sur les malheureux fantassins, cette action permettait alors aux cavaliers de briser la carré qui leur résistait jusqu'alors.
Le contre exemple est fourni par les charges de la cavalerie française le 18 juin 1815, sans soutien d'artillerie et donc sans résultat notable puis qu'aucun carré ne fut forcé.

La pièces de 6 également en dotation dans l'artillerie à pied, en offrant des capacités presque semblables à la pièce de 8 livres qu'elle remplace désormais, va conférer à l'artillerie à cheval une plus grande polyvalence. Outre sa mission d'accompagnement des grandes unités de cavalerie elle peut désormais aligner ses batteries aux cotés de l'artillerie à pied. C'est ainsi qu'elles participeront à la constitution des grandes batteries, de Wagram à Waterloo. Pour autant elles conservent, grâce à leur personnel monté, une mobilité supérieure à l'artillerie à pied lui permettant de participer à une bascule de force durant la bataille.

Avatar de l’utilisateur
Bernard
Messages : 1500
Inscription : Ven Mai 12, 2017 11:25 am
Localisation : MOSELLE

Re: Engerau

Message par Bernard » Mer Mai 04, 2022 10:45 am

LECHEVALIER a écrit :
Mar Mai 03, 2022 7:55 pm
Partant de ces chiffres, on peut imaginer que l'artillerie à cheval dotée de pièces de 4 avait…
Pour ma part, dans la bataille qui m'intéresse, l'artillerie à cheval est dotée de pièces de 8.
Après quelques recherches et discussions, il s'est avéré que les pièces de 4 étaient plutôt dans l'artillerie à pied, contrairement à ce que l'on pourrait croire...
Ces pièces constituaient alors une ou deux sections légères au sein d'une batterie à pied.
Une batterie à pied étant constituée de 4 sections, 1 d'obusiers, 1 ou 2 lourdes et 1 ou 2 légères.
Cela compliquait encore l'approvisionnement en munitions desdites batteries, mais c'est un fait!
:D :D :D
Dernière édition par Bernard le Mer Mai 04, 2022 3:28 pm, édité 2 fois.
Être et durer!

LECHEVALIER
Messages : 440
Inscription : Dim Sep 02, 2012 7:35 pm

Re: Engerau

Message par LECHEVALIER » Mer Mai 04, 2022 1:50 pm

A l'origine le système Gribeauval présente une grande cohérence. Si l'on fait abstraction des obusiers, les batteries de l'artillerie de campagne sont équipées :
- de pièces de 4 pour l'artillerie à cheval
- de pièces de 8 pour l'artillerie à pied
- de pièces de 12 pour l'artillerie de réserve, servies elle aussi par l'artillerie à pied

La réforme de l'An XI initialement destinée à simplifier le système s’avérera en définitive néfaste.

Parmi les modifications apportées par la réforme, on trouve un nouveau caisson à munitions semblable à celui dont vous avez doté votre batterie à cheval. Son rayon de braquage plus court devait donner une meilleure mobilité au regard des performances du caisson précédent. A l'usage ce nouveau matériel s’avérera plus fragile que son prédécesseur ; ce qui ne sera pas sans conséquences à mesure que les armées impériales s'éloigneront de l'Allemagne et de son réseau routier (campagne de Pologne, campagne d'Espagne et du Portugal, campagne de Russie).

Le changement majeur de la réforme portait sur la suppression d'un des trois calibres de canon, en l’occurrence la pièce de 4 jugée fragile et peu efficace.
Le choix de la commission présidée par Marmont se porte sur une pièce de 6 livres pour laquelle on dispose déjà d'un grand nombre de projectiles principalement enlevés aux autrichiens et qui pourrait remplacer avantageusement la pièce de 4 qu'elle surclasse et la pièce de 8 dont elle tangente les performances.
Ceci devait permettre :
- d'« up-grader » les capacités de l'artillerie à cheval,
- de réduire à deux le nombre de calibres (6 et 12 livres) et ainsi de simplifier d'autant la logistique de
l'approvisionnement en munition de l'artillerie.
- de n'avoir plus qu'un seul affût (les pièces de 4 disposant d'un affût différent de celui des autres
pièces.
- d’accroître la capacité d'emport des caissons, les munitions de 6 livres (boulets plein ensabotés et
boites à mitraille) prenant moins de place.

D'autres nations disposaient déjà d'un système d'artillerie de campagne à deux calibres telle l'armée britannique avec ses pièces de 6 et de 9 livres; mais le caractère insulaire de la Grande Bretagne a toujours contraint les anglais à ne disposer que d'une force embarquée et donc d'une artillerie réduite tant en nombre qu'en calibre.

Dans les faits les premières pièces de 6 obtenues par réalésage des pièces de 4 présenteront une fragilité qui conduira les batteries à pied à conserver leur pièces de 8. Par ailleurs les nouveaux conscrits de l'infanterie moins bien formés que les vétérans du camp de Boulogne et ne présentant pas les mêmes qualités manœuvrières, l'idée viendra de renforcer leur puissance de feu et leur moral en les dotant d'une artillerie régimentaire à hauteur de deux pièces de 4 par bataillon d'infanterie. Ceci aura comme conséquence une plus grande lenteur de déplacement et un encombrement supplémentaire des routes. Tous les régiments d'infanterie n'en seront pas équipés mais le III° corps de Davout, rebaptisé « armée d'Allemagne » après 1807 parce que stationné au nord de l'Autriche recevra bien cette artillerie régimentaire dont vous faite justement mention.

Pour tenter de rendre à l'artillerie une certaine cohérence, il sera décidé d'employer les pièces de 4 et de 8 dans la péninsule ibérique et de réserver les pièces de 6 et de 12 pour le « front de l'est ». L'emploi de pièces de 4 au sein d l'artillerie régimentaire rend dés le départ cette disposition caduc. D'autant plus caduc que très vite certaines batteries d'artillerie à pied et à cheval présenteront un caractère hétérogène en regroupant deux et parfois trois calibres différents au sein d'une même unité. Inutile de préciser que l'effet sur la logistique sera exactement contraire à celui voulu par la commission.

En définitive la réforme de l'An XI en voulant perfectionner le système de Monsieur Vaquette de Gribeauval mettra à bas sa cohérence, ruinera son homogénéité et les avantages qui en résultaient . Elle sera en définitive plus néfaste qu'autre chose à l'arme savante tant il est vrai que le mieux est l'ennemi du bien. Elle représente, à mon sens l'exemple parfait de la fausse bonne idée.

Avatar de l’utilisateur
jacknap1948
Messages : 4015
Inscription : Jeu Jan 22, 2009 6:32 pm
Localisation : 93 + 83 + 22

Re: Engerau

Message par jacknap1948 » Mer Mai 04, 2022 2:25 pm

Salut LECHEVALIER.
Merci pour ces piqûres de rappel.
Jacques.
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).



Image
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

LECHEVALIER
Messages : 440
Inscription : Dim Sep 02, 2012 7:35 pm

Re: Engerau

Message par LECHEVALIER » Jeu Mai 05, 2022 10:19 pm

Merci Jack pour vos encouragements, comme vous l'avez noté j'étais déjà intervenu sur le même sujet en septembre 2020. J'ai voulu par ce message donner à Bernard une information plus en rapport avec les photos de sa batterie d'artillerie à cheval. Je ne sais où il s'est procuré ses caissons à munitions type An XI mais je les trouve particulièrement bien adaptés tant à l'unité qu'au théâtre d'opération autrichien.
Concernant la réforme de l'An XI j'ai omis de préciser que je m'étais appuyé sur l’excellente brochure de la CFFH consacré au système Gribeauval.

Avatar de l’utilisateur
Bernard
Messages : 1500
Inscription : Ven Mai 12, 2017 11:25 am
Localisation : MOSELLE

Re: Engerau

Message par Bernard » Ven Mai 06, 2022 5:41 am

LECHEVALIER a écrit :
Jeu Mai 05, 2022 10:19 pm
Je ne sais où il s'est procuré ses caissons à munitions type An XI mais je les trouve particulièrement bien adaptés tant à l'unité qu'au théâtre d'opération autrichien.
Old Glory
:D :D :D
Être et durer!

Avatar de l’utilisateur
Bernard
Messages : 1500
Inscription : Ven Mai 12, 2017 11:25 am
Localisation : MOSELLE

Re: Engerau

Message par Bernard » Sam Mai 07, 2022 9:30 am

LECHEVALIER a écrit :
Lun Mai 02, 2022 12:00 pm
* j'entends par charroi, les deux affûts de rechange, les deux forges, les caissons d'outils et de munitions d'infanterie qui dans le cas de pièces de 4, 6 et 8 livres sont alors rejoint par les troisièmes caissons des obusiers.
Les caissons de munitions d'infanterie sont donc transportés avec le train d'artillerie?
Les caissons d'outils et les munitions d'infanterie sont dans le même chariot ou ce sont des chariots différents?
LECHEVALIER a écrit :
Lun Mai 02, 2022 6:14 pm
** aux cotés du train d'artillerie et du train du génie c'est en effet le train des équipages qui est en charge de convoyer le charroi des régiments d'infanterie et de cavalerie et qui participe lui aussi à l'encombrement des routes.
Vous êtes sûr?
Je pensais que le charroi des régiments d'infanterie et de cavalerie incombait aux régiments.
Soldats du régiment pour le chariot du Colonel et je suppose domestiques, personnels civils pour les autres.

Dans mon esprit, le train des équipages se chargeant des convois d'approvisionnement.
Je peux me tromper! :mrgreen:
:D :D :D
Être et durer!

LECHEVALIER
Messages : 440
Inscription : Dim Sep 02, 2012 7:35 pm

Re: Engerau

Message par LECHEVALIER » Sam Mai 07, 2022 2:56 pm

J'ai trouvé plusieurs sites marchands pour Old Glory. Celui basé au Royaume-Unis présente leurs figurines comme du 28 mm tandis que le site basé aux États-Unis indique que les mêmes figurines sont du 25 mm.

A l'examen il m'apparaît qu'il s'agit bien de 25 mm. Peut-être un peu plus gros que les Hinchliffe, Minifigs et Essex mais en aucun cas du 28 mm. Dés lors je concentre mon attention sur les matériels plus simple à faire voisiner avec mes armées 28 mm au détriment des figurines.

Leur gamme très étendue propose des matériels nombreux et parfois inédits tel une forge française à deux roues. D'autres scénettes en particulier celles concernant les ambulances me semblent dignes d'intérêt. Même si l'échelle des figurines reste un problème, l'éloignement du champ de bataille des ambulances et des forges de campagne pourrait me décider à passer un jour commande.

Les images souvent absentes sur le site anglais sont bien présentes sur le site américain. J'aurais aimé voir de plus près les aides de camp britanniques mais cet ensemble, en rupture de stock, n'est plus illustrée. J'ai déjà les trois aides de camp en habit que propose Perry ; Front Rank propose bien des aides de camp mais uniquement en manteau.

Concernant les caissons français de munitions d'artillerie, Old Glory en propose trois : deux pour l'artillerie à pied, un pour l'artillerie à cheval. Seul le caisson Mk 1 appartient au système Gribeauval initial, les autres relève de la réforme de l'An XI.

S'agissant du caisson de l'artillerie à cheval, la banquette est sans doute destinée à accueillir deux artilleurs à cheval plus vraisemblablement des servants que des canonniers. C'est du moins ce qui apparaît sur une illustration de Giuseppe RAVA, représentant un avant-train d'artillerie à cheval de la garde doté d'une banquette tout comme vos caissons de munitions.

http://www.plasticsoldierreview.com/Review.aspx?id=202

Je vous avoue avoir longtemps douté de l'existence même de ce matériel au sein de l'armée française tant je n'en avais pas vu d'autre représentation. Aujourd’hui j'ai révisé mon jugement même si à l'instar de Diego Mané je suppose qu'il s'agit plus vraisemblablement de matériel récupéré auprès d'armées vaincues.

http://www.planete-napoleon.com/forum/v ... f=4&t=1662

Quoi qu'il en soit, je vous souhaite par avance bonne chance pour trouver des artilleurs à cheval afin de les asseoir sur les banquettes de vos caissons. J'avais le même problème avec mon artillerie britannique jusqu'à ce que Front Rank vienne à mon secours.

LECHEVALIER
Messages : 440
Inscription : Dim Sep 02, 2012 7:35 pm

Re: Engerau

Message par LECHEVALIER » Sam Mai 07, 2022 4:31 pm

Les caissons de munitions d'infanterie sont donc transportés avec le train d'artillerie?
Chaque batterie, à pied comme à cheval dispose d'un fourgon de munitions d'infanterie destinée à l'auto-défense du personnel de la compagnie d'artillerie et de la compagnie du train affectées à cette division d'artillerie. Je gage que la consommation doit être des plus réduite mais le réapprovisionnement ne s'opérant pas au même parc que pour les munitions d'artillerie, il est normal qu'elle dispose d'un fourgon distinct.

Je n'ai pas de certitude concernant les conducteurs de ce caisson de munitions d'infanterie mais je crois raisonnable de penser que la même compagnie du train d'artillerie assure la conduite des attelages des canons, des caissons, des fourgons et des forges affectés à une même batterie.
Je pensais que le charroi des régiments d'infanterie et de cavalerie incombait aux régiments.
En revanche je pense que le train des équipages a pour première mission d'acheminer les mêmes fourgons et caissons de munitions pour les régiments d'infanterie.

Précédemment, lorsque l'acheminement des pièces d'artillerie était dévolu à des entreprises de charroi privée (avant donc la création de l'arme du train) les régiments d'infanterie assuraient eux-même l'acheminement de leurs munitions et donc la conduite de leur propre charroi. Dés lors que le train des équipages fut constitué, il était normal que cette mission lui revienne. Je vous laisse imaginer ce que pouvait être le ravitaillement en munitions d'une armée à l'issue d'une bataille lorsque cette opération n'était pas conduite de façon centralisée par les bataillons et les compagnies du train mais où chaque régiment envoyait ses fourgons auprès du parc à munitions. quel b.... ce devait être !!!

Sur les deux représentations de la composition d'une batterie (l'une à pied l'autre à cheval) que j'ai trouvé, il y a un caisson de munitions d'infanterie et deux caissons d'outils. A ce sujet j'ai découvert deux types de caissons à outil. L'un normal ressemblant au caisson à munitions d'artillerie mais un peu moins long. l'autre semblable mais plus haut désigné "fourgon à gros outils".
Transportait-il les éléments d'une chèvre d'artillerie ou les poutrelles d'un pont à chevalet ? Peut-être

Quant aux fourgons transportant les effets des officiers supérieurs et généraux, leur nombre était strictement fixé en fonction du grade et de la fonction de propriétaire. Leur conduite confiée aux hommes du train des équipages. Leurs officiers décidaient de l'échelonnement des voitures dans la colonne et gare à ceux qui tentait de s’immiscer car en cas d'accident les voitures privées (car ils en avaient) berline ou carrosse étaient poussées sans ménagement au fossé pour dégager la route.

Avatar de l’utilisateur
Bernard
Messages : 1500
Inscription : Ven Mai 12, 2017 11:25 am
Localisation : MOSELLE

Re: Engerau

Message par Bernard » Dim Mai 08, 2022 6:33 pm

LECHEVALIER a écrit :
Sam Mai 07, 2022 4:31 pm
Sur les deux représentations de la composition d'une batterie (l'une à pied l'autre à cheval) que j'ai trouvé, il y a un caisson de munitions d'infanterie et deux caissons d'outils. A ce sujet j'ai découvert deux types de caissons à outil. L'un normal ressemblant au caisson à munitions d'artillerie mais un peu moins long. l'autre semblable mais plus haut désigné "fourgon à gros outils".
Transportait-il les éléments d'une chèvre d'artillerie ou les poutrelles d'un pont à chevalet ? Peut-être
Intéressant!
Donc 2 caissons à outils de type différent et un caisson à munitions.
LECHEVALIER a écrit :
Sam Mai 07, 2022 4:31 pm
Chaque batterie, à pied comme à cheval dispose d'un fourgon de munitions d'infanterie destinée à l'auto-défense du personnel de la compagnie d'artillerie et de la compagnie du train affectées à cette division d'artillerie. Je gage que la consommation doit être des plus réduite mais le réapprovisionnement ne s'opérant pas au même parc que pour les munitions d'artillerie, il est normal qu'elle dispose d'un fourgon distinct.
Je ne le savais pas! Le caisson de munitions serait pour eux-mêmes!
Alors uniquement les artilleurs puisque le personnel du train n'est pas armé.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

J'ai trouvé la composition du train régimentaire! :D
Ceci pour un régiment à 3 bataillons.

Image
1 voiture à 2 ou 4 roues pour le colonel;
Idem pour le chirurgien-major;
2 charriots à 4 chevaux pour porter les effets de remplacement à l'usage des soldats;
1 charriot à 4 roues avec 4 chevaux pour le vivandier;
1 voiture à 4 roues avec 4 chevaux en commun entre le boulanger et le boucher.
"Les voitures et les charriots seront marqués du numéro du régiment, et de celui à qui ils appartiendront, ou de l'usage auquel ils sont destinés."

Total: 6 charriots par régiment + de nombreux chevaux de bât (officiers, autres vivandiers et blanchisseuses).

Ceci m'amène deux réflexions:
- J'ai toujours un doute que le train des équipages s'occupe du train régimentaire...
- Aucun caisson de munitions n'est mentionné dans le train régimentaire, je pense que les munitions étaient plutôt gérées au niveau divisionnaire.
Et là effectivement, c'est le train des équipages qui devait s'en occuper.
:D :D :D
Dernière édition par Bernard le Sam Mai 14, 2022 10:26 am, édité 1 fois.
Être et durer!

Avatar de l’utilisateur
Bernard
Messages : 1500
Inscription : Ven Mai 12, 2017 11:25 am
Localisation : MOSELLE

Re: Engerau

Message par Bernard » Sam Mai 14, 2022 10:26 am

Présentation de la 3ᵉ Compagnie du 7ᵉ Régiment d'artillerie à pied commandée par le Capitaine Gardien.
2 sections légères de 4, 1 section lourde de 8 et 1 section d'obusiers.
Image
La compagnie est en mouvement

Image

Image

Image
Le Lieutenant Varnier commande la compagnie du train d'artillerie associée.
:D :D :D
Être et durer!

LECHEVALIER
Messages : 440
Inscription : Dim Sep 02, 2012 7:35 pm

Re: Engerau

Message par LECHEVALIER » Dim Mai 15, 2022 6:34 pm

Je reviens sur les caissons à outils pour lesquels j'ai sans doute commis une erreur.

Les deux caissons à outils auxquels je faisais référence, sont illustrés
- page 64 du n°23 du livret « officiers et soldats de l'artillerie » publié par Histoire & collections.
- page 77 de la brochure « artillerie : système Gribeauval du Club Français de la Figurine Historique. C'est ce dernier qui est qualifié de « caisson à gros outils ».

En les comparant ils me semblent trop semblables pour croire qu'il s'agisse de deux matériels différents. Il n'existerait donc en définitive qu'un seul type de caisson à outils. Mea culpa.

Autrefois commercialisé par Wesfalia, le meilleur modèle que j'ai trouvé en 28 mm est aujourd'hui vendu par Black Hussard miniature.

https://blackhussarminiatures.de/produk ... ie-caisson

J'ai un gros doute concernant la roue de secours à l'arrière qui ne figure ni sur les représentations ni sur la description que j'ai de ce matériel. On peut imaginer qu'il s'agit là d'un bricolage de l'arme du train ne souhaitant pas être tributaire d'autrui en cas de roue brisée.Abondance de bien ne nuit pas. Il sera plus facile aux puriste d’ôter cette roue que d'en ajouter une.

Le chariot à munitions d'infanterie est quant à lui un peu déconcertant dans la mesure où il ressemble à une bétaillère, dotée d'un plancher à clair voie dont les barreaux seraient un peu bas pour convoyer du fourrage.

Là encore le plus beau modèle à l'échelle 28 mm est proposé par Black Hussard

https://blackhussarminiatures.de/produk ... bile-forge

Il transporte une forge mobile. C'est étonnant car le système Gribeauval dispose déjà de deux forges. L'une datant de 1765 reposant sur un plateau doté d'un essieu et d'un attelage de deux chevaux en limonière. L'autre datant de 1784 utilisant un avant train et un timon semblable à celui des pièces d'artillerie et des caissons à munitions. C'est d'ailleurs ce dernier modèle qui avait la préférence de l'inspecteur général de l'artillerie.

https://www.oldgloryminiatures.com/prod ... rod=FXE-23

https://www.oldgloryminiatures.com/prod ... rod=FXE-18

Je n'ai trouvé que des représentations à vide du chariot de munitions d'infanterie de sorte que je ne sais si les munitions étaient en caisses et les cartouches déjà prêtes à l'emploi ou non. Est-il possible qu'il transporte des tonnelets de poudre, des balles et du papier pour que les artilleurs s'occupent à la veillée à confectionner des cartouches ? C'est peu probable.

Concernant les caissons d'artillerie, j'ai trouvé une gravure représentant un « caisson à poudre et à boulets » croqué alors qu'il se trouvait au camp de Dresde en 1813. Comme le caisson à outil, il se démarque du caisson d'artillerie ordinaire par l'absence de caisse à outil à l'avant et de roue de rechange à l'arrière. Les parois sont à caissons sans doute pour renforcer l'ensemble. Sur le couvercle apparaît une pyramide de boulets. Je suppose que ce matériel ne se trouve qu'au parc d'artillerie et que la pyramide de boulets en est le symbole.

J'ai bien noté que la conduite des voitures du train régimentaire était assuré par des soldats du régiment. J'en suis d’accord, en revanche la composition que vous en donnez me semble limitée au seul état-major régimentaire.

Chaque bataillon disposait en effet d'un chariot à munitions d'infanterie. D'autre part les bagages des officiers étaient regroupés dans un chariot afin de laisser les officiers libres de leurs mouvements.

Par ailleurs un seul chariot de vivandier pour un régiment de 2 à 3.000 hommes me laisse un peu dubitatif. Le nombre de vivandiers, vivandières, cantiniers et cantinières a évolué tout au long des campagnes de la révolution et de l'empire. Ce sont les commissaires des guerre qui en avaient la gestion. La marque qui les identifiait et leur accréditation leur était délivrée alors par le divisionnaire. Leur surveillance relevait du général commandant la gendarmerie en qualité de grand prévôt.

Il m'apparaît que le nombre de vivandiers(vivandières) cantiniers (cantinières) a varié dans le temps mais aussi en fonction du théâtre d'opération et des ressources qu'offrait ce dernier. Ainsi en 1807 pour la campagne du Portugal Junot fixa leur nombre à deux par bataillon l'un(e) disposant d'une voiture et l'autre d'un simple animal de bât (âne ou cheval) ainsi que de trois blanchisseuses par bataillon.

Même pour une représentation au 1/10 peut-être jugerez vous possible d'en faire abstraction à moins que vous choisissiez l'une de ces figurines pour meubler un peu plus votre décor.

L'armement des conducteurs du train ne fut sans doute pas la priorité du ministre de la guerre et laissa peut-être à désirer au regard des règlements.
Il est certain que les conducteurs d'équipage eux même n'étaient pas dotés de carabines et avec les premiers revers qui suivirent la campagne de Russie, il est probable qu'ils durent rendre leurs quelques carabines et peut-être aussi leurs pistolets aux unités de cavalerie qu'il fallait d'urgence rééquiper ; mais lors de la création de l'arme du train ceux-ci étaient bien équipés d'armes à feu en atteste la présence d'une giberne fixée à la banderole gauche de leur uniforme.

https://www.bertrand-malvaux.com/fr/p/1 ... selot.html

Avatar de l’utilisateur
Bernard
Messages : 1500
Inscription : Ven Mai 12, 2017 11:25 am
Localisation : MOSELLE

Re: Engerau

Message par Bernard » Lun Mai 16, 2022 7:10 am

LECHEVALIER a écrit :
Dim Mai 15, 2022 6:34 pm
L'armement des conducteurs du train ne fut sans doute pas la priorité du ministre de la guerre et laissa peut-être à désirer au regard des règlements.
Il est certain que les conducteurs d'équipage eux même n'étaient pas dotés de carabines et avec les premiers revers qui suivirent la campagne de Russie, il est probable qu'ils durent rendre leurs quelques carabines et peut-être aussi leurs pistolets aux unités de cavalerie qu'il fallait d'urgence rééquiper ; mais lors de la création de l'arme du train ceux-ci étaient bien équipés d'armes à feu en atteste la présence d'une giberne fixée à la banderole gauche de leur uniforme.
Mais oui! :oops: C'est vrai!
Toutes mes figurines du train d'artillerie portent une giberne. :shock:
Ils devaient, je suppose, être équipés de pistolets dans leurs fontes.
Image
Image

J'ai dû confondre avec leurs homologues autrichiens, qui eux, n'avaient pas d'armes à feu. :wink:
:D :D :D
Être et durer!

LECHEVALIER
Messages : 440
Inscription : Dim Sep 02, 2012 7:35 pm

Re: Engerau

Message par LECHEVALIER » Lun Mai 16, 2022 11:29 am

Dans les commentaires qui accompagnent la planche 180 de son œuvre RIGO indique que chaque bataillon du train d'artillerie dispose de 192 "mousquetons" modèle An IX. A raison de 6 compagnies par bataillon ceci correspond à 32 "mousquetons" par compagnie. Ils armaient les cavaliers escortant les attelages, les conducteurs de ceux-ci étant armés uniquement de deux pistolets placés dans les fontes de la selle et du sabre briquet.
Tout cela est bien sur très théorique mais correspond à ce que pouvait être en début de campagne l'armement de la compagnie.

http://s510684789.onlinehome.fr/cl/am_c ... &id_lang=1

D'autre part, RIGO indique que la dragonne du sabre briquet normalement blanche pouvait être rouge soit en totalité soit à son extrémité. Il formule alors deux hypothèses. Soit ces dragonnes écarlates sont la marque distinctive de la compagnie d'élite, celle qui est attachée à une batterie d'artillerie à cheval, soit elle sont l'apanage des cavaliers d'escorte, quelque soit leur compagnie. Les conducteurs des attelages aurait quant à eux une dragonne uniformément blanche.

Répondre

Revenir vers « Révolution et Empire - Les scenarios et les rapports de bataille »