L’article 19 du décret du 18 février 1808 précise que seuls les régiments de ligne disposeront d’une aigle.
https://www.austerlitz.org/fr/bicentena ... rier-1808/
Les régiments de l’infanterie légère sont compris dans le titre du décret et ils seront traités sur le même pied que les régiments d’infanterie de ligne. Faut-il comprendre alors que l’on parle des régiments de "la ligne" ? C’est probable ; pourtant l’article 8 ne fait mention que de compagnies de grenadiers, de voltigeurs et de fusiliers lorsqu’il traite de la nouvelle organisation des bataillons, faisant fi des carabiniers et des chasseurs.
De même que les dispositions prises pour l’infanterie de ligne s’appliquent à l’infanterie légère, il paraît logique que la réduction du nombre d’aigles au sein des régiments d’infanterie touche au même moment et dans les mêmes proportions la cavalerie ; d’autant que les effectifs de leurs unités sont bien moins importants. *
Le décret du 25 décembre 1811 précise dans son article 7 « Un régiment d’infanterie ou de cavalerie n’aura qu’une seule aigle. Un régiment d’artillerie de vingt compagnies n’aura qu’une seule aigle. Les bataillons du train d’artillerie n’auront qu’une seule aigle qui restera chez le premier inspecteur de l’artillerie etc. ... »
L’article 8 précise que lorsque l’actuel emblème sera usé puis tous les deux ans il sera envoyé un emblème du nouveau modèle (celui de 1812 en l'occurrence).
Ce décret pris à l’occasion du changement de modèle de drapeaux et d'étendards, reprend et précise les dispositions déjà en vigueur relatives aux emblèmes et à leur garde.
Concernant la hongroise présente sur la culotte elle est assez commune, au début de l'empire, chez la troupe et dans le corps des sous-officiers, même si avec le temps la pique s’imposera à tous. Les officiers et en particuliers les officiers supérieurs arborent plus volontiers la pique qui leur permet d’afficher de façon plus visible leur grade, pour autant certains officiers subalternes qui n'ont pas ce souci puisqu'ils n'ont qu'un simple nœud préféreront arborer une hongroise sur leur culotte.
Le livret Officiers et soldats des chasseurs à cheval tome 2 de Ludovic Letrun et Jean-Marie Mongin présente un officier subalterne du 12° régiment en tenue d’été portant une culotte de nankin blanc ornée de hongroises. Il provient d’un dessin du colonel Defrance. Un autre officier arbore des nœuds hongrois sur sa culotte verte. Il s’agit d’une reproduction du portrait du lieutenant Duchêne du 16° chasseur daté entre 1800 et 1805.
Je crois qu’au-delà de la nécessité de faire durer les effets le plus longtemps possible, il existe chez les chasseurs à cheval une certaine nostalgie du temps où ils étaient vêtus comme des hussards. Certains régiments tenteront de conserver le plus longtemps possible leurs dolmans et même leurs pelisses en dépit des nouveaux règlements (5° et 27° chasseurs par exemple).
Je ne suis pas surpris que les adjudants choisissent la schabraque de drap que les simples chasseurs avaient à l’origine, même si la schabraque en peau de mouton est à l’usage plus confortable. Je le suis davantage concernant le baudrier porte giberne semblable à celui des officiers. Ce qui me gêne le plus concernant votre hypothèse c’est que, l’attribution de l’épaulette aux adjudants résulte du règlement de 1812 du colonel Bardin.
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C’est ce même règlement qui introduit l’habit veste. Les deux sont donc liés. Ce porte-étendard donné pour la période 1808-1809 porte quant à lui la tenue « à la Kinski » ce qui correspond bien à la période donnée or à cette époque les adjudants avaient pour insigne de grade trois chevrons au bas de leurs manches.
*Il existe une lettre, émanant je crois de Berthier, ordonnant de renvoyer les aigles surnuméraires au ministère de la Guerre mais je ne suis pas parvenu à la retrouver, sa date nous aurait pourtant été bien utile.