Engerau

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Bernard
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Re: Engerau

Message par Bernard » Lun Mai 16, 2022 6:56 pm

LECHEVALIER a écrit :
Dim Mai 15, 2022 6:34 pm
J'ai bien noté que la conduite des voitures du train régimentaire était assuré par des soldats du régiment. J'en suis d’accord, en revanche la composition que vous en donnez me semble limitée au seul état-major régimentaire.
Ce n'est pas ce que dit le règlement de 1792.
Ce règlement parle bien de l'ensemble du régiment.
Maintenant, comme chacun sait, il y a le règlement et la vérité du terrain! :lol:
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LECHEVALIER a écrit :
Dim Mai 15, 2022 6:34 pm
Chaque bataillon disposait en effet d'un chariot à munitions d'infanterie.
C'est marqué où? :?:
LECHEVALIER a écrit :
Dim Mai 15, 2022 6:34 pm
D'autre part les bagages des officiers étaient regroupés dans un chariot afin de laisser les officiers libres de leurs mouvements.
Non. Les officiers disposaient règlementairement de chevaux de bât.
LECHEVALIER a écrit :
Dim Mai 15, 2022 6:34 pm
Par ailleurs un seul chariot de vivandier pour un régiment de 2 à 3.000 hommes me laisse un peu dubitatif.
C'est pourtant bien indiqué noir sur blanc. Et, à priori, gare aux magouilles! Titre 1 article 19.
:D :D :D
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Re: Engerau

Message par Bernard » Mer Mai 18, 2022 10:45 am

Bernard a écrit :
Lun Mai 16, 2022 6:56 pm
LECHEVALIER a écrit :
Dim Mai 15, 2022 6:34 pm
Chaque bataillon disposait en effet d'un chariot à munitions d'infanterie.
C'est marqué où? :?:
:D :D :D
J'ai réfléchi... ⁣ :roll:
Même une simple batterie d'artillerie dispose d'un caisson de munitions infanterie.
Il paraît donc logique, qu'un régiment d'infanterie possède ces caissons.

Lors de la montée en puissance d'un régiment, ces matériels ne devaient pas être sous la responsabilité du Chef de corps/du régiment, d'où le fait qu'ils ne soient pas indiqués sur le bouquin de 1792!
Il devait y avoir un détachement du train d'artillerie/ des équipages à disposition de chaque régiment en temps de guerre qui avait pour charge, en autre, de gérer les munitions d'infanterie au niveau du régiment/bataillon.

Quelqu'un a des idées là-dessus, :?:

J'ai découvert la différence entre un chariot à munitions et un caisson! :)
Chariot = transport en vrac.
Caisson = transport des munitions prêtes à l'emploi.
:D :D :D
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Re: Engerau

Message par Bernard » Ven Mai 20, 2022 8:27 am

J'ai trouvé sur le net un article très intéressant sur l'Autriche orientale à la fin du XVIIIe siècle.
Pour réaliser un village et ses alentours typiques de l'époque.
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Re: Engerau

Message par LECHEVALIER » Ven Mai 20, 2022 7:55 pm

Bernard a écrit
"Non. Les officiers disposaient règlementairement de chevaux de bât."
Réglementairement sans doute mais la réalité était peut-être un peu différente.

Ainsi le règlement provisoire doit être apprécier pour ce qu'il est : une description de l'organisation de l'infanterie au moment même où débute les guerres de la révolution et de l'Empire. En 1792 la France vient de déclarer la guerre à l'Autriche et de proclamer la République. Pour autant l'armée porte encore l'uniforme blanc.et la fleur de lys voisine toujours au bas des retroussis aux cotés de symboles plus républicains.

Le train régimentaire d'infanterie tel que définit par le règlement provisoire reste donc emprunt des pratiques de l'ex-armée royale. La révolution qui permet désormais aux roturiers d'accéder à l'épaulette ne tient compte ni de la naissance ni de la fortune des officiers et si la solde d'un colonel (rebaptisé chef de brigade) lui permet de disposer d'un équipage de guerre, celle des officiers subalternes ne leur permet pas le même train de vie.

L'officier étant retenu par le devoir auprès de sa compagnie, s'il dispose d'un cheval de main ou d'un animal de bât, il doit alors trouver quelqu'un pour le conduire et s'en occuper. Les officiers issus de l'aristocratie s'attachaient autrefois les services d'un domestique. Les officiers sans fortune ne pourront faire de même.

- Une gravure contemporaine d'Albrecht Adam* représentant un fourgon durant la campagne de Russie est reproduit page 693 du livre d'Alain Pigeard « L'armée napoléonienne » paru aux éditions Curandera. Comme l'impose le règlement la bâche porte l’inscription de son affectation : « 106 ème régiment 1er bataillon ». La légende précise que l'équipage réduit à deux chevaux est conduit par un soldat du train des équipages.

- La même gravure est reproduite en pages 80 et 81 du hors série n°21 de la revue Napoléon 1er consacré à l'infanterie napoléonienne par Vincent Bourgeot et Alain Pigeard. Le texte qui l'accompagne est ainsi rédigé : « Il y a à la suite de l'armée des fourgons qui sont répartis dans le train des équipages ; au niveau d'une division, on compte un fourgon régimentaire d'ambulance, cinq pour les vivres et un pour la comptabilité. Pour chaque régiment il existe trois fourgons placés à la suite pour le transport de la caisse, des papiers, de la pharmacie et des malles des officiers et à coté des fourgons d'ambulance spécifiques ».

- Ce fourgon qualifié d'ordinaire est également représenté page 120 du hors série n°1 de la revue « Soldat » de Ludovic Letrun et Jean-Marie Mongin sous la dénomination de fourgon à bagages.

- Un fourgon semblable est enfin dessiné page 79 du volume 23 de la série « officiers et soldats de l'artillerie » édité par Histoire& collections, toujours de Ludovic Letrun et Jean-Marie Mongin. Au dessous on peut lire « Divers fourgons suivent les régiments de la Grande Armée, pour le transport des bagages des officiers ou des vivres ou encore les outils du parc. Ces fourgons sont attelés à 4 chevaux et conduits par deux soldats du corps ».

https://www.google.com/imgres?imgurl=ht ... QF6BAgCEAY

Ces quatre informations issues de deux sources différentes m'amènent à penser que :
- ils existent bien une ou plusieurs voitures affectées à chaque bataillon d'infanterie
- cette voiture ne peut être confondue avec le chariot de munitions type Gribeauval
- dénommée fourgon, il sert au transport des bagages
- ces bagages seraient bien ceux des officiers du bataillon
- un même fourgon présent à l'état-major du régiment est affecté à la même mission pour le personnel
officier et sous-officier supérieur qui le compose.

A raison de trois officiers par compagnie, dix huit par bataillon un fourgon suffira alors tout juste pour le transport de leurs bagages. On peut envisager que plusieurs fourgons soit dévolus à la tâche.

Les indications concernant la composition de l'attelage et la conduite de ce fourgon peuvent paraître contradictoires. Rien n'est moins sur car nous avons déjà vu s'agissant d'une même voiture (en l’occurrence la forge de campagne) qu'elle pouvait être attelée tantôt à deux tantôt à quatre chevaux et ce au sein d'une même unité. Concernant la conduite de l'attelage il faut avoir à l'esprit que le train des équipages fut créé le dernier après le train d'artillerie et du génie. Avant cela les équipages relevaient de sociétés privées puis des soldats du corps. L'accroissement du nombre de bataillons du trains des équipages correspondu sans doute à l'accroissement des effectifs de l'armée mais aussi au nombre et la diversité des missions qui leur furent progressivement confiés. Ainsi les fourgons d'abord confiés à des entrepreneurs privés puis à des soldats du corps furent-ils par la suite confiés aux conducteurs du train des équipages ? Cette hypothèse me semble raisonnable.

Je ne suis pas parvenu à retrouver le passage des mémoires dans lesquels un sous-officier subalterne récemment promu adjudant ou sous-lieutenant relate son plaisir à ne plus devoir porter son barda. Il pouvait désormais le déposer dans le fourgon prévu à cet effet. Peut-être un membre de ce forum pourra le retrouver ?
Bernard a écrit
J'ai découvert la différence entre un chariot à munitions et un caisson!  
Chariot = transport en vrac.
Caisson = transport des munitions prêtes à l'emploi.
Le nouveau Larousse illustré dictionnaire universel encyclopédique édité en 1901 sous la direction de Claude Augé donne les définitions suivantes :
« - Charette : voiture à deux roues munie d'un brancard simple ou double et de deux ridelles dont on se sert pour le transport des fardeaux
- Chariot : voiture à quatre roues avec des ridelles ou une caisse, servant à porter des fardeaux.
Admin. Mili. Fourgon pour le transport des bagages, des munitions et des blessés. Chariot de batterie, sorte de voitures que les batterie traînent à leur suite et qui sert à transporter des outils, des objet de rechange, du harnachement ect.
- Caisson : grande caisse placée sur un train à quatre roues et destiné au transport des munitions de guerre. ENCYCL. Art militaire. Le caisson est est une voiture militaire fermée, destinée au transport de divers objets mais plus spécialement des munitions de campagne, à la suite des troupes. Pour éviter la dégradation il faut les arrimer avec des soins particuliers dont Gribeauval fut le premier à se préoccuper. Il fit substituer aux voitures de modèles irréguliers, dont on se servait pour porter séparément la poudre et les boulets, un caisson convenablement aménagé pour recevoir les munitions confectionnées. »

Ce qui distingue le caisson est donc la présence d'un couvercle qui en protégeant la poudre des intempéries permet le transport de « coups complets » immédiatement disponibles. L'aménagement intérieur de celui-ci, divisé en sections, permet de leur conserver leur intégrité en dépit des aléas du transport. De même la voiture fermée du génie transportant les outils munie d'un couvercle est appelée caisson.
Bernard a écrit
Donc 2 caissons à outils de type différent et un caisson à munitions.
A ce sujet je pense avoir tiré au clair le problème des voitures transportant les outils. Il en existe bien deux modèles :
- L'un est le chariot à ridelles destiné au transport des munitions d'infanterie mais chargé alors de 250 outils à pionniers divers que avons déjà évoqué l'an dernier.**
- L'autre voiture est un caisson, appelé par les uns caisson à outils et par d'autres caisson à gros outils mais comme indiqué précédemment il s'agit bien du même modèle.
Bernard a écrit
C'est pourtant bien indiqué noir sur blanc

Par la loi du 30 avril 1793 la convention avait cru régler la situation des femmes à l'armée. Dans les faits, ce sont les commandants en chef de chaque armée qui au travers d'un ordre du jour doivent rappeler les dispositions de la loi et l'adapter à la situation présente. J'ai déjà cité l'ordre du jour de Junot du 17 octobre 1807 concernant l'armée du Portugal. En 1797 le général Bonaparte lui même alors commandant l'armée d'Italie rendit une suite d'ordres du jour destiné à régler la situation des vivandières, des cantinières et des blanchisseuses.

- 8 germinal An V (28 mars 1797) « il ne sera souffert aux demi-brigades que le nombre de vivandières prescrit par le règlement de campagne... »
- huit jours plus tard, 16 germinal An V «  il ne doit avoir à la suite des corps que le nombre de cantinières et de blanchisseuses fixé à l'ordonnance... »
- 21 fructidor An V « toutes les femmes resteront au dépôt hormis le nombre accordé par la loi qui devront être munies d'un nouveau brevet signé du général de division et scellé de son cachet au chiffre ».

Mais c'est en vain qu'il essaiera de limiter le nombre de femmes aux armée, nommé premier consul il prendra un nouvel arrêté toujours dans le même but****. Devenu empereur il ne semble pas être parvenu à être obéi de ces dames. C'est alors à Berthier de tenter d'y mettre bon ordre, sans plus de succès d'ailleurs.

C'est fou comme le grand homme ne parvenait pas à se faire obéir des femmes. non ? :shock:



*Albrech Adam est un peintre bavarois du XIX° siècle. Dessinateur attaché au bureau topographique de l'armée d'Italie, il participe en 1812 à la campagne de Russie au sein de l'état-major du IV° corps commandé par le vice-roi Eugène de Beauharnais. Il va alors croquer sur le vif des scènes de vie militaire qui constituent un fond documentaire parfaitement authentique. Il s'agit là et c'est assez remarquable pour être souligné d'une source primaire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Albrecht_Adam

** Cette précision figure page 76 de la brochure du CCFH consacré à l'artillerie et au système Gribeauval ainsi que page 81 du livret n°23 de Soldat et officiers de l'Artillerie.

*** Le décret du 28 messidor An XII (17 juillet 1804) leur accorde l'accès gratuit aux hôpitaux militaires en temps de guerre au même titre que les soldats.

**** L'arrêté du 7 thermidor An VIII (26 juillet 1800) autorisait les corps à avoir à leur suite des vivandières et des blanchisseuses dont le nombre ne devait pas dépassé 4 par bataillon ou 2 par escadrons.

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Re: Engerau

Message par Bernard » Lun Mai 23, 2022 11:03 am

LECHEVALIER a écrit :
Ven Mai 20, 2022 7:55 pm
Bernard a écrit
"Non. Les officiers disposaient règlementairement de chevaux de bât."
Réglementairement sans doute mais la réalité était peut-être un peu différente.
Vous m'avez convaincu! :lol:

J'ai trouvé ceci sur le net: https://levainbio.com/cb/crebesc/les-ca ... e-lempire/
"Restons, dans le simple caisson d’infanterie.
Deux caissons en service par bataillon.
Celui du pain regroupant de par cette appellation les « Vivres »et celui du bataillon affectées au transport des effets militaires en priorité ceux des officiers. Par régiment d’infanterie, on arrive a avoir jusqu’a 16 caissons toute utilité confondu."

Ici, il parle même d'un caisson de vivres par bataillon! Tous ces chariots/caissons étant gérés au niveau régimentaire.

Je vais étudier tout cela, le train régimentaire m'intéresse!

Pour les munitions d'artillerie, je me suis fait un pense-bête.
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Pour les munitions d'infanterie, je pense que c'est le train des équipages qui s'en occupe du début jusqu'à la fin.
Mais je n'en suis pas sûr...
:D :D :D
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Re: Engerau

Message par LECHEVALIER » Lun Mai 23, 2022 4:10 pm

J'avais déjà parcouru le site du Centre de recherche et d'étude de la boulangerie et de ses compagnonnages. Je le trouve bien conçu et les illustrations sont bien choisies.

La gravure représentant les deux caissons est instructive à plus d'un titre. A l'instar des gravures d'Albrech Adam, elle semble avoir été dessinée sur le motif. Les caissons de vivres et d'ambulance ont des couvercles arrondis tandis que ceux de l'artillerie sont à section triangulaires. Le commentaire indique que le boulanger et le boucher partage bien le même caisson comme vous le précisiez plus haut. Les inscriptions réglementaires figurant sur les couvercles sont particulièrement intéressantes. Le symbole présent sur le couvercle du caisson de vivres pourrait être celui du régiment d'artillerie à pied de la garde (deux canons croisés surmonté d'une grenade enflammée).

Concernant le caisson d'ambulance, il est destiné au transport du matériel utile aux médecins et chirurgiens. Il ne doit pas être confondu avec les ambulance de Percy et de Larrey destinées au transport des blessés. Le livret n°10 Officiers et soldats de la Garde impériale d'Histoire & collections précise qu'il renferme deux matelas, six brancards de sangles, une caisse d'instrument de chirurgie, 50 kg de charpie et 100 kg de linge de pansement (s'appuyant sur une lettre adressée en 1805 par le chirurgien-aide major Thuriot directement à Napoléon dans laquelle il se plaint entre autre du fait qu'il n'existe qu'un seul fourgon par régiment d'infanterie de ligne).

Leur conduite d'abord confiée aux ouvriers d'administration échoira au train des équipages à partir de 1811 et en particulier au 17° et 18° bataillon dédiés au transport du service de santé. Contrairement aux ambulances peintes en ocre jaune les caissons d'ambulance sont peints en brun moyen. En revanche je n'ai pas d'indication concernant la couleur du caisson de vivres (pains & viandes).

https://imagesdesoldats.fr/fr/service-d ... -1815.html

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Re: Engerau

Message par Bernard » Mer Mai 25, 2022 2:59 pm

Image
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Re: Engerau

Message par Bernard » Mar Mai 31, 2022 8:39 am

J'ai récupéré les effectifs du 3e chevau-légers autrichien. :D
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6 escadrons (3 divisions) de 12 figurines + les officiers supérieurs = 77 figurines!

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Encore un peu de travail... :roll:
:D :D :D
Dernière édition par Bernard le Jeu Nov 17, 2022 10:06 am, édité 1 fois.
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Re: Engerau

Message par Bernard » Mer Juin 01, 2022 11:52 am

Une petite étude personnelle (que je partage avec plaisir) pour essayer de ne pas trop faire de bêtises... :lol:
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Je n'ai pas trouvé de trompette en tenue blanche... :(
:D :D :D
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Re: Engerau

Message par LECHEVALIER » Sam Juin 04, 2022 8:33 pm

Train régimentaire

En recherchant tout autre chose je suis tombé sur les tableaux récapitulatifs du nombre de chevaux réglementairement attribués aux officiers par le décret du 2 février 1813. A l'instar du règlement provisoire de 1792 je pense que ces chiffres ne font qu'entériner la pratique courante, ce qui n'exclut pas les excès toujours possibles de certains.

https://www.abebooks.fr/Tradition-Magaz ... 6424636/bd pages 63, 64 et 65

Ces tableaux accompagnent le textes d'Alain Pigeard et sont sans doute authentiques.

Pour chacun des officiers les tableaux indiquent
1 le nombre de chevaux *
2 Le nombre de voitures **
3 Le nombre de chevaux de selle ***
4 Le nombre de chevaux de trait ****
5 Le nombre de rations de bât *****.

Mon interprétation est la suivante mais je puis me tromper

* il s'agit probablement des chevaux dits de poste (pour les déplacements)
** sans précision, ce peut être un fourgon à bagages, un carrosse, une calèche ou tout autre chariot ou charrette
*** sans doute des destriers (chevaux de bataille)
**** chevaux attelés aux voitures citées plus haut et chevaux de main et puisque ce chiffe est parfois impair et que certains en sont dotés alors qu'ils n'ont droit à aucune voiture
***** correspondant exactement à la sommes des chevaux de poste, de bataille et de trait ou de main.

Le personnel concerné est divisé en quatre sections
1° Maison de l'Empereur
2° État-major général
3° Corps de toutes armes
4° Administration militaire

Je vous passe la maison de l'Empereur qui en dehors des grands officiers et des officiers d'ordonnance ne sont pas aussi bien dotés que l'on pourrait croire

Au sein de l'état-major ;général je relève particulièrement

Maréchal d'Empire........18...2...8...10...36
Général Cdt.en Chef.....18...1...4.....6...28
Lieutenant-général.......10...1...4.....6...20
Général de division........8...1...4.....6...18
Général de brigade.........6...1...4....3...13
…...........................................................
Adjudant Cdt chef d'E.M...4....1...4....3...11
Adjoint d'Etat-Major.......3....0...0....0....3
Aide de Camp Colonel.....4....0...0....0....4
A.de Camp Chef de Bat. ..3....0...0....0....3
Aide de Camp Capitaine...3....0...0...0....3
Aide de Camp Lieut. S/Lt.3.....0...0...0....3

Concernant les régiments qui nous intéresse plus particulièrement

Colonel et major
Inf. Cav. Art. Genie ..... 3....1...2....3....8
Chef de bataillon
- Infanterie .................2....0...0....1....3
- Artillerie, génie .........3....0...0....1....4
- Chef d'escadron..........3....0...0....1....4
Quartier M. T. *
- Infanterie..................1....0...0....1....2
- Cav. Art. Gen. ...........1....0...0....1....2
Adjudants-majors
- Infanterie..................1....0...0....0....1
- Cav. Art. Gen. ...........3....0...0....0....3
Capitaines
- Infanterie + de 50 ans...1....0...0....0....1
- Cav. Art. Gen. ...........2....0...0....0....2
Lieutenant et S/L
- Infanterie + de 50 ans...1....0...0....0....1
- Cav. Art. Gen. ...........2....0...0....0.....2
Train d'artillerie
- Capitaine cdt..............3....0...0....0....3
- Lieut. Adj. Major.........2....0....0....0....2
- Lieutenant et S/L.........2...0....0....0....2


* je suppose qu'il s'agit du quartier-maître trésorier, ses livres de comptes sont sans doute avec les papiers du régiment dans les bagages du régiment. La solde elle, est confiée au payeur général (auprès du Cdt en Chef) et aux payeurs principaux (auprès des divisionnaires) lesquels dépendent tout deux du Ministère de Trésor.

Je ne trouve dans ce tableau aucune mention des vivandières, cantinières et autres blanchisseuses ce qui confirme bien que les dispositions les concernant étaient prises par le commandant en chef au début de la campagne.

Je sais que vous teniez beaucoup à vos chevaux de main. Dites vous que vous ferez une singulière économie en attachant à la suite de vos régiments et de vos bataillons un unique fourgon à bagages qui vous évitera aussi d'encombrer inutilement vos champs de bataille.

Un bonheur ne venant jamais seul, il se trouve que Old Glory en propose un.

https://www.oldgloryminiatures.com/prod ... rod=FXE-28

A l'approche de la fête des pères ….

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Re: Engerau

Message par Bernard » Mar Juin 07, 2022 8:38 am

LECHEVALIER a écrit :
Sam Juin 04, 2022 8:33 pm
Train régimentaire

En recherchant tout autre chose je suis tombé sur les tableaux récapitulatifs du nombre de chevaux réglementairement attribués aux officiers par le décret du 2 février 1813. A l'instar du règlement provisoire de 1792 je pense que ces chiffres ne font qu'entériner la pratique courante, ce qui n'exclut pas les excès toujours possibles de certains.
Moi, j'avais ça pour le décret du 22 février 1813.
Image
Dans mon tableau, on parle plutôt de chevaux de selle, de trait et de bât.
Les chevaux de selle étant utilisés pour les déplacements et/ou la bataille.

Je note que rien n'est indiqué pour les officiers subalternes ayant moins de 50 ans.
Il devait donc effectivement y avoir un chariot par bataillon pour leurs impédimentas.
LECHEVALIER a écrit :
Sam Juin 04, 2022 8:33 pm
Un bonheur ne venant jamais seul, il se trouve que Old Glory en propose un.

https://www.oldgloryminiatures.com/prod ... rod=FXE-28
Inutile d'attendre la fête des pères!
Je les ai déjà! :mrgreen:
Image
D'ailleurs, j'ai un petit modèle et à priori un grand modèle (ceux de droite)?
Je vais les introduire à la suite de mes régiments d'infanterie.
Les tables de jeu, avec uniquement les troupes combattantes, sont d'une tristesse... :?
:D :D :D
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Re: Engerau

Message par LECHEVALIER » Mar Juin 07, 2022 8:14 pm

Dans le hors série n°21 de Tradition magazine page 63 Alain Pigeard fait référence au décret du 2 février 1813. référence JM1813/1 p.33*
Dans l'armée napoléonienne paru aux éditions Curandera Alain Pigeard toujours, cite page 703 le décret du 22 février 1813
Est-il possible qu'ils aient eu deux décrets traitant du même sujet à vingt jours d'intervalle. Je crois plus probable qu'il s'agisse d'une erreur de typographie de Tradition magazine.

Ce qui m'interroge ce sont les différences que je relève dans ces divers tableaux. Pas au niveau des chiffres mais de l'entête des colonnes.

Tradition magazine
- Chevaux
- Voitures
- Chevaux de selle
- Chevaux de trait
- Rations de bât

l'armée napoléonienne
- Chevaux de selle
- Voitures, fourgons
- Chevaux de trait
- Chevaux
- Rations de fourrage

Votre tableau
- Chevaux de selle
- Chevaux de trait
- Chevaux de bât
- Voitures

Dans les trois tableaux les chiffres sont les mêmes mais les colonnes disposées dans un ordre différent Dans le tableau que vous me soumettez je note par rapport aux deux premiers tableaux :
- une inversion entre les chevaux de selle et les chevaux tout court.
- une inversion entre les chevaux de trait et les chevaux de selle
- une inversion entre les chevaux de bât et les chevaux de trait
L'absence des rations de bât ou de fourrage sans grande importance puisqu'il s'agit toujours de la sommes des divers chevaux

Je crois votre tableau plus juste que les deux miens. Le nombre de chevaux de trait est systématiquement un multiple de deux ou quatre correspondant au nombre de chevaux attelés à chaque voitures.
Toutefois, les chevaux dit de bât sont plus probablement des chevaux de main permettant à son propriétaire d'être suivi au plus près de son nécessaire de campagne (vêtements et linge de rechange, vivres de précaution et domestiques).
Les chevaux dit de selle regroupent donc les chevaux de bataille, « de poste »** et de parade.

Concernant vos quatre voitures, les deux plus à droite correspondent aux fourguons à bagages mais ils pourraient s'agir tout aussi bien de la voiture commune au boucher et au boulanger ou encore du fourgon du service de santé mais dans ce dernier cas la couleur devrait être bois foncé. J'ai l'impression que le même voiture pouvait avoir plusieurs emploi. Le chariot à munition est également le chariot à outils et Old Glory l'emploi pour transporter une forge portative dont j'ai retrouvé trace dans les matériels du système Gribeauval initial.
S'agissant des deux voitures de gauche avec leur couvercles triangulaire elles ressemblent furieusement au caisson du génie dit « à gros outils ».

* s'agit-il du Journal de Marche ou de la page de parution dans le Journal le Moniteur; Monsieur G.Boué pourriez vous nous éclairer de vos lumières ?
** destiné à courir l'étape

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Re: Engerau

Message par Bernard » Ven Juin 10, 2022 7:27 pm

gboue a écrit :
Lun Mai 02, 2022 12:51 pm
Soit, Comme Bernard l'écrit c'est un jeu, mais si l'on suit ce que Lechevalier nous propose avec son habituelle expertise, une batterie de six pièces avec un espacement de 10m entre chaque pièce aurait donc un front d'une soixantaine de mètres sur près de 300m de profondeur! Donc comment le représenter dans le jeu ? Doit on interdire toute unité intérférant dans cet espace de communication interne ? Comment figurer cet espace neutralisé ?
Qu'en pensent les rédacteurs de règles ?
Je ne suis pas rédacteur de règles. :?

Mais je pense qu'une bonne façon de représenter la profondeur d'une batterie d'artillerie...
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... c'est de représenter physiquement les trains d'artillerie et les caissons...

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... le joueur sera donc dans l'obligation de prendre en compte cet embêtant facteur! :mrgreen:

J'en profite pour demander: combien de servants dans une pièce de 4, une de 8 et dans un obusier? :?:
:D :D :D
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Re: Engerau

Message par LECHEVALIER » Ven Juin 10, 2022 8:20 pm

Artillerie système Gribeauval édité par le C.F.F.H. page 65

Le service des pièces de Gribeauval était défini par le réglement de 1775, encore imprimé sous l'Empire bien qu'il ne fut plus observé rigoureusement. Le nombre des servants n'était pas toujours respecté et l'usage de la prolonge remplaçait parfois celui de la bricole, justifiant ainsi la suppression de certains servants.
Nous donnons ici le règlement tel qu'il était proposé.
Le service des pièces devait être assuré:
  • pour les pièces de 12 par 15 hommes dont 8 artilleurs
    pour les pièces de 8 par 11 hommes dont 9 artilleurs
    pour les pièces de 4 par 8 hommes dont 5 artilleurs
les servants supplémentaires étaient fournis par l'infanterie voisine.
L'artillerie et le système Gribeauval Officiers et soldats n°23 édité par Histoie & collections

pour les pièces de 12 par 15 hommes dont 8 canonniers
pour les pièces de 8 par 13 hommes dont 8 canonniers
pour les pièces de 6 par 13 hommes dont 8 canonniers
pour les pièces de 4 par 8 hommes dont 5 canonniers
pour l'obusier de 6 par 13 hommes dont 2* bombardiers
* il doit s'agir d'une erreur de frappe le 2 et le 8 étant sur la même ligne il faut lire
"pour l'obusier de 6 par 13 hommes dont 8* bombardiers".
A mon sens il y a une erreur dans la dénomination du personnel:
- les artilleurs représentent l'ensemble des soldats affectés dans l'artillerie
- les canonniers et les bombardiers sont les personnels affectés au service de la pièce
- les servants sont les personnels chargés de la manutention des munitions entre les caissons et les pièces

Naturellement en cas de pertes parmi les artilleurs, tout comme des fantassins sont amenés à se substituer aux servants, des servants en viennent à remplacer les canonniers et les bombardiers au service des pièces.

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Bernard
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Re: Engerau

Message par Bernard » Dim Juin 12, 2022 10:07 am

@LECHEVALIER
Grand merci!
Pour ma bataille, l'artillerie est uniquement basée sur le nombre de figurines de canons.
Aussi, je vais rajouter 2 artilleurs (pour passer à 6) sur les pièces de 8 et sur les obusiers.

Je ne vois pas ce qu'il peut y avoir de mieux qu'un soclage individuel des figurines! :)
Cela permet une souplesse d'emploi qui n'a pas d'équivalent! :mrgreen:
:D :D :D
Être et durer!

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