Silex & Baïonnette : simuler les combats de 1700 à 1840

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Thierry Melchior
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Re: Silex & Baïonnette : simuler les combats de 1700 à 1840

Message par Thierry Melchior » Mer Avr 06, 2022 10:38 am

Reprenons le texte de cet article anglais cité précédemment :
« … les éléments suivants doivent être présents dans tout wargame amusant.
• Rythme rapide - les mécanismes doivent être simplifiés.
• Beaucoup de mouvement
• Beaucoup de tirs et de destructions
• Réalisme historique
Il y a une tension évidente entre les trois premiers points et le dernier et un équilibre doit être trouvé. Cet équilibre dépend beaucoup des goûts personnels. Cependant, je maintiens que réaliste ne signifie pas nécessairement lent et ennuyeux. Des mécanismes de jeu imaginatifs et élégants devraient permettre un jeu rapide qui donne des résultats réalistes.
 »

Je continue dans les « mécanismes de jeu imaginatifs et élégants » ! :wink:

Je pense que « Rythme rapide » et « Beaucoup de mouvement » fonctionnent ensemble, il faut minimiser le temps passé à déplacer les figurines (donc pas de jeu en simultané) et faire en sorte qu'une unité qui avance ne soit pas arrêtée si son moral est bon, c'est pour ça que j'ai créé le « test de confrontation » !
Ce genre de test moral existe depuis longtemps mais je l'ai simplifié en diminuant le nombre de facteurs et en permettant à l'unité de faire son mouvement complet si elle gagne la ou les confrontations, ainsi, bien que le jeu soit en mouvements alternés par brigades pour éviter les « quiproquos » (ironie bien sûr :mrgreen:) du jeu en simultané, ce n'est pas parce qu'elle a avancé en premier qu'une unité est sûre de garder le terrain conquis !

Exemple :
L'unité ennemie A avance d'un mouvement complet (pendant que sa brigade manœuvre) de A1 à A2.
Puis le bataillon B avance à son tour et s'arrête à distance de confrontation de l'ennemi (B1 à B2).
Le bataillon B gagne le test de confrontation, il achève son mouvement (B3) en poussant l'unité A (A3) qui est battue.
La poussée des figurines est mécanique il n'y a pas de mêlée, dans la réalité l'unité A se sauve avant d'être contactée !
Le tour suivant l'unité A jouera en premier et s'éloignera de B (en repli, retraite ou déroute suivant les circonstances et le résultat du test de confrontation).

Image
« Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots. »
Jean Jaurès, Ve Congrès socialiste international, Paris, 1900
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Re: Silex & Baïonnette : simuler les combats de 1700 à 1840

Message par Thierry Melchior » Sam Avr 16, 2022 2:42 pm

Suite au sondage et aux remarques faites, j'ai réfléchi et vais ajouter les points suivants.

Un bataillon à moitié ou moins de son effectif ne peut plus attaquer l'ennemi ; il doit passer en deuxième ligne et sera retiré de la table dès qu'il sera formé et placé derrière une unité amie.
De même, un escadron aux deux cinquièmes ou moins de son effectif ne peut plus attaquer l'ennemi ; il doit passer en deuxième ligne et sera retiré de la table dès qu'il sera formé et placé derrière une unité amie.
Les figurines de l'unité ainsi ôtées de la partie ne compteront pas lors du calcul des points de Victoire.

Merci aux personnes qui ont répondu au sondage car elles m'ont aidé dans ma réflexion. 8)
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Re: Silex & Baïonnette : simuler les combats de 1700 à 1840

Message par Thierry Melchior » Dim Mai 08, 2022 5:57 pm

Livre sur l'ordre perpendiculaire français (tactique copiée par les autres nations après leurs défaites).
« Études sur la tactique », par M. Grivet…, page 41
D'autres livres traitent de l'ordre perpendiculaire français (voir ci-dessous).
Il ne me reste plus qu'à trouver comment simuler cette tactique sur la table de jeu ! :?

Édition :
Attention à ne pas prendre pour argent comptant tout ce qu'écrit l'auteur, les Français sont magnifiés et la description des batailles notamment en Espagne ne tient compte ni de la géographie des lieux ni des circonstances exactes !
———

Considérations sur la tactique de l'infanterie en Europe / par le général Renard,…
Actuellement je décortique la page 33 et les suivantes !
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Re: Silex & Baïonnette : simuler les combats de 1700 à 1840

Message par Thierry Melchior » Lun Déc 19, 2022 5:58 pm

Après plus de sept mois d'interruption je reprends mes lectures (après avoir repris du poil de la bête !)

Voici donc un extrait de :
Les souvenirs du général Paulin (1792-1876)
Que l'on peut trouver ICI !

Friedland (le chapitre VIII commence page 62).
Page 66
« Le canon tonnait déjà, et cependant l'Empereur avait annoncé au maréchal qu'il n'arriverait qu'à midi. Sa Majesté voulait que les Russes fussent engagés à fond devant Friedland, de manière à ne pouvoir reculer devant la grande bataille qu'elle méditait. C'est pour cela qu'il fallait tenir ferme devant eux, avec des forces bien inférieures. Mais ces forces, c'était Lannes qui les commandait ; Lannes, qui joignait alors à l'ancienne impétuosité du chef de la 105e demi-brigade d’Italie la bravoure calme du capitaine consommé. Napoléon était sûr que Lannes et ses troupes ne tromperaient pas son attente et lui permettraient, par leur vigoureuse attitude de parcourir en sécurité l'immense défilé de la forêt qu'il avait à traverser pour venir déboucher sur le champ de bataille.
Seul et maître de mes mouvements jusqu'à l'arrivée du général Bertrand, que je devrais rejoindre aussitôt, je profitai de la circonstance pour bien examiner la position des différents corps de troupes de l'ennemi et me donner le plaisir de voir à mon aise, et selon mes inspirations, le commencement d'une grande bataille.
 »
On peut penser que les souvenirs du premier paragraphe ont été complétés par des livres déjà parus au moment de leur rédaction.

« Des milliers de tirailleurs, tant à pied qu'à cheval, agissaient des deux côtés, comme à une immense chasse. Ce prélude, pendant lequel les généraux opposés s'étudient et tâchent de deviner leurs projets, marche souvent à l'aventure, mais décide parfois, néanmoins, du plan d'attaque définitif. »
« Ce préludemarche souvent à l'aventure, mais décide parfois, néanmoins, du plan d'attaque définitif. » Ici, l'expression prélude désigne l'« immense chasse » que se livrent les milliers de tirailleurs.
Vous aurez remarqué que les tirailleurs sont aussi bien à pied qu'à cheval, il ne parle pas de fourrageurs !

« Dans ces feux à volonté, les balles sifflent souvent à vos oreilles et viennent avec un petit bruit sec s'enterrer à vos pieds, lorsqu'elles ne vous atteignent pas, car on est à ce jeu presque toujours ajusté. Les coups arrivent de devant, de droite et de gauche. Il suffit de voir l'agilité, le tact et le sang-froid des soldats français pour affirmer qu'ils n'ont pas d'égaux dans ce genre de combat, où tout l'intérêt d'un émouvant spectacle se joint aux émotions des chances de mort. Il n'y a pas un trou, une dépression de terrain où ne se blottisse le fantassin. Là, immobile, il charge son fusil avec précaution, prend son temps, et quand il a bien ajusté, tire avec la presque certitude que sa balle ira au but ; les bouquets d'arbres, les pans de murailles, les broussailles, les fossés, tout est bon comme abri pour ces petits soldats des compagnies du centre dont, en ligne, on ne donnerait pas deux liards. Là, ils sont tenaces ; on les dirait cloués au terrain. Mais aussitôt que la cavalerie, qui longtemps a couru çà et là, entreprend une charge sérieuse pour ramasser toutes ces mouches qui piquent, ces nombreux essaims épars jusque-là se pelotonnent, quittent leurs cachettes au pas de course pour se replier sur les petites éminences, et alors, aussi réguliers et compacts qu'ils avaient été disséminés et sans ordre, ils arrêtent dans sa course cette cavalerie qui, par expérience, sait bien que les balles du petit fantassin savent l'atteindre avant que son grand sabre ait pu le toucher. »
Tout est dit et par un témoin oculaire qui plus est ! Une règle de simulation comme S&B se doit de représenter l'efficacité des tirailleurs lors de cette « chasse » et les mouvements qui en découlent. Dans la réalité la cavalerie (en ordre serré) ne chassait pas les tirailleurs aussi facilement que dans les règles de jeu.

« J'avais fait, sur le champ de bataille, la rencontre du commandant Soulage, officier du génie, alors aide de camp du duc d'Istrie. Comme moi il examinait attentivement cette gigantesque partie de barres, en attendant que le grand drame commençât. Son cheval blanc nous désignait aux coups, et les balles pleuvaient autour de nous ; néanmoins, la curiosité nous retint sur cette ligne de combat jusqu'au moment où les masses conduites par l'Empereur commencèrent à déboucher de la forêt de sapins qui, jusque sur le champ de bataille, avait masqué leur marche. Je fus ébloui par cette fourmilière d'hommes, de chevaux, de canons, que vomissaient les routes sortant de l'épaisseur de la forêt. Les débouchés de ces routes émergeant de la sombre verdure d'arbres séculaires semblaient des cratères de volcan crachant des flots infinis de lave aux mille couleurs.
Aussitôt que je vis apparaître l'état-major impérial, je galopai vers lui pour rendre compte au prince Berthier de ma mission de la veille et pour tâcher de rejoindre mon général. Je le retrouvai bien vite.
Le général Bertrand me demanda aussitôt des détails sur ce que j'avais pu observer depuis le matin, tant chez nous que chez les Russes ; mais, s'interrompant tout à coup : « Écoutez, mon ami, les cris de cette jeunesse qui débute aujourd'hui ! Quel heureux présage pour l'anniversaire de Marengo ! Quelle ardeur ! Quel enthousiasme ! » Et en fait, cette ardeur, cet enthousiasme étaient immenses. Un brave petit soldat, à côté de moi, criait à tue-tête, alternativement : « Vive l’Empereur ! » « Bon Dieu, que de soldats ! » « Vive l’Empereur ! » Quelques instants après, on entendait un cri dominant les autres : Marengo ! Marengo !
 »
Du vécu et une belle description !

« Malgré ce bouillant courage, au moment du baptême du feu, notre organisation matérielle semble quelquefois fléchir. L'homme a tout d'abord peur de la mort violente ; il cède à une révolution interne dont il n'est pas le maître, et qui réagit sur les facultés de l'âme. Mais le premier moment passé, la volonté prend le dessus, le bruit du combat, l'exaspération fébrile des sens, la folie des émotions d'horreur et d'admiration, tout cela excite le soldat au dernier degré, et si, à cet instant psychologique, la main d'un manieur d'hommes sait user de l'ardeur qui l'enflamme, rien ne peut lui arracher la victoire.
Cette involontaire débilité du corps, je la remarquai chez nombre de recrues débouchant sur le champ de bataille de Friedland, et cela me mécontenta ; mais cette disposition fâcheuse disparut vite pour faire place au désir de rivaliser avec les plus vieilles moustaches.
 »
Les unités de 1807 ont reçu beaucoup de recrues pour compenser les pertes d'Eylau et autres batailles.

« Les histoires militaires regorgent de récits de la bataille de Friedland, et je ne veux pas ici en raconter les péripéties ; ce serait sortir du cadre tout intime que je me suis tracé, et pourtant la tentation serait grande pour moi, car Friedland est une des batailles que j'aie pu le mieux voir, dont j'aie pu le mieux apprécier l'admirable mécanisme. Mais, comme je l'ai déjà dit, je ne veux rien donner ici qui ne soit absolument personnel.
Dès que j'eus rejoint le général Bertrand, je ne quittai plus l'état-major impérial que pour faire mon service d'aide de camp sur le champ de bataille. Quatre fois déjà j'avais quitté les rangs des officiers d'ordonnance pour aller porter des ordres au maréchal Lannes, vers Posthenen, au maréchal Ney, dans le bois de Sortlack, au maréchal Mortier, à Heinrichsdorf, lorsqu'il m'arriva une aventure assez comique. Le 7e régiment de ligne, avec ses habits blancs à revers de velours noir, venait de supporter une violente attaque des Russes
… »
« Le 7e régiment de ligne, avec ses habits blancs à revers de velours noir… » Voilà un régiment intéressant pour ceux qui aiment la variété !
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