Normands en Sicile

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clint-50
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Normands en Sicile

Message par clint-50 » Sam Août 01, 2009 4:45 pm

bjr à tous les pousseurs de figs, :D
j'envisage de "monter" 15 mm plomb, une armée normands en Sicile liste N°180 de la règle l'art de la Guerre avec comme général en chef Roger de Guiscard 1061-1072 AP JC.
Je recherche de l'aide habituelle pour trouver : doc, liens internet, quelles figs etc...... :idea:
C'est une période que je ne connais pas de trop car au départ j'étais parti sur une armée guillaume le conquérant mais j'ai envie d'exotisme, merci d'avance et ludiquement à tous. :mrgreen:
VAE VICITS

cruchot
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Re: NORMANDS EN SICILE

Message par cruchot » Sam Août 01, 2009 8:15 pm

Roger de Guiscard 1061-1072 AP JC.
D'abord c'est Robert de Hauteville dit Guiscard (l'avisé en langue normande), ok je gonfle :mrgreen:
Selon les campagnes, son armée est très composite mais la base est celle de Guillaume en 1066 sans les bretons ou alors en clandestins :wink: . En Sicile, on peut trouver des troupes musulmanes, tout comme du Seldjoukide contre les byzantins (les normands construisaient basiliques et abbayes pour museler le pape sur le reste de leurs actions : "Diex Aïe" le cri de guerre des normands est la christinisation du "Thor Aïe" de Rollon (alias Robert 1er).

A propos des Hauteville, qui peut m'aider sur l'éthymologie des noms normands se terminant en "ville" (il ya un PAC :mrgreen: ), j'avais un super bouquin sur la chose :D paumé dans les déménagements :( . Et une tringle à rindeaux pour "Ouistreham" :lol: :lol: (l'ethymologie cardinale saxone étant très contestée sachant que le bled a une église du Xème)
"Il est tout aussi impossible de décrire une bataille que de décrire un bal" Wellington

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Behaine
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Re: NORMANDS EN SICILE

Message par Behaine » Dim Août 02, 2009 12:25 pm

Chalut Clint,
Je joue moi-même des italiens, et peux donc recevoir comme renforts alliés des normands.
Je te balance un lien, par contre c'est plutôt axé normands en Italie et moins en Sicile (qui a été longtemps Sarasine), mais c'est assez complet pour l'histoire des normands en méditerranée.
- La conquête de la Sicile.
Après un conflit sévère opposant ROBERT et ROGER (qui se résout par le partage à parité de leur souveraineté sur chaque place calabraise), nos deux compères vont se lancer dans une conquête conjointe de la SICILE dont l’écrasante victoire de CERAMI sur une armée arabe bien supérieure en nombre marque une étape décisive (1063). Ce sera toutefois l’oeuvre principale de ROGER dont l’action sera facilitée par "Betumen" (IBN ATH THUMAH en lutte intestine contre l’émir d’AGRIGENTE) et les Grecs du Val Demone. Devant à multiples reprises rejoindre ses possessions continentales pour mater les rebellions épisodiques des barons normands et achever la conquête des Pouilles, ROBERT liquide en quelques mois la présence grecque vieille de plus de cinq siècles en Italie du sud en prenant BARI (1071) abandonnée par un empire d’Orient qui subit revers sur revers contre les Turcs sur ses frontières orientales et dont l’armée est anéantie en Arménie.
Les mains libres, il peut alors rejoindre ROGER en SICILE : PALERME tombe le 7 janvier 1072 après 5 mois de siège. Au synode de MELFI, ROBERT conserve le titre de duc de SICILE et reçoit l’administration de PALERME et MESSINE tandis que ROGER reçoit la jouissance du reste de l’île, « conquise ou à conquérir ».
Il faut relever dès maintenant les traits originaux de cette conquête :
Contrairement à la situation rencontrée en POUILLES et en CALABRE, les Normands trouvent en SICILE un pouvoir structuré, servi par un personnel de fonctionnaires compétent et discipliné.

Cathédrale Sainte-Marie de Palerme.
Ils en tirent aussitôt profit avec le plus grand pragmatisme, d’autant que leur infériorité numérique leur impose la prudence. Le modus vivendi conclu après la prise de PALERME est exemplaire à ce sujet et démontre que la conquête n’a pas pour but d’éradiquer la présence des musulmans, contrairement aux théories des historiographes. Les musulmans conservent le droit de pratiquer leur religion et d’être librement administrés et jugés par des magistrats de leur confession et de leur choix. L’empreinte chrétienne ne se manifeste que par la conversion en églises de plusieurs mosquées (cf. Ste Marie de PALERME) et la constitution de plusieurs diocèses dans le Nord est de l’île, concessions aux intérêts de l’église de Rome qui vise au rétablissement de son autorité en Sicile : quelle différence avec l’intransigeance fanatique des croisés en terre sainte !

Après avoir fait construire deux nouvelles forteresses à PALERME afin d’asseoir la présence normande, ROBERT est de retour à MELFI à l’automne 1072. Il semble alors au fait de sa puissance et sur le point d’atteindre les deux objectifs stratégiques qu’il s’est fixés : fédérer sous sa tutelle toutes les possessions normandes d’Italie et acquérir une légitimité internationale en devenant le bras séculier de l’église (un rôle que l’empire franc démembré n’est plus capable de tenir). Pourtant il doit encore réduire l’hydre d’une rébellion renaissante des barons normands, rétablir son autorité dans les Pouilles, affronter le nouveau pape Grégoire VII qui le chasse de la communauté des croyants et prend la tête d’une coalition –qui s’enlise d’ailleurs- contre lui.

Mais le péril, pour la papauté, est passé en peu de temps, du sud au nord, des Normands aux ambitions territoriales d’Henri IV, empereur d’Allemagne, engagé dans la querelle des investitures, excommunié et contraint de faire amende honorable à Canossa.

Grégoire VII est désormais condamné à l’alliance normande. A CEPRANO le 29 juin 1080, en échange d’un serment de fidélité, le pape accepte que ROBERT exerce son pouvoir même sur les terres qu’il détient abusivement (FERMO SALERNE et AMALFI ) et le confirme dans tous ses privilèges et possessions en « considération de sa droiture » !
http://pagesperso-orange.fr/sedlouviers ... rmands.htm

Xavathor
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Re: NORMANDS EN SICILE

Message par Xavathor » Lun Déc 21, 2009 4:00 pm

Pour les fugurines, je te conseille vivement Legio Heroica...tu trouveras là ton bonheur!!! En plus, ils ont une très jolie gamme arabe pour faire les troupes alliées...

De préférence historique, pioche dans la gamme croisade, version précoce. Les chevaliers sont parfait pour du normand! :D

Très belle liste qui me fait aussi de l'oeil!

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Vincent AUGER
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Re: NORMANDS EN SICILE

Message par Vincent AUGER » Lun Déc 21, 2009 4:29 pm

cruchot a écrit :A propos des Hauteville, qui peut m'aider sur l'éthymologie des noms normands se terminant en "ville"
J'ai fait mes études en Normandie dans un village appelé Goderville. A l'époque, l'explication était liée aux villas Gallo Romaines où siègaient les autorités à la fin de l'empire romain. Goderville = Villa de Goder. Hauteville = Villa haute (sur une colline ?)

Au 6ème siècle, le royaume de Soissons, dernier état gallo romain, couvrait toute la future Normandie alors que la Bourgogne et l'Aquitaine étaient déjà tombées sous le joug des barbares. L'influence latine a donc perduré plus longtemps dans cette région.
Dernière édition par Vincent AUGER le Mar Nov 23, 2010 9:26 am, édité 1 fois.
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Aetius
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Re: NORMANDS EN SICILE

Message par Aetius » Lun Déc 21, 2009 4:45 pm

Pour Ouistreham, c'est "le village de l'Est", en opposition à Etreham , "village de l'ouest". Si le suffixe en -ham est anglo-saxon, il y a des doute sur l'origine de la première partie : anglo-saxonne ou germanique.

Pour les ville en -ville, que l'on trouve surtout en Normandie et un peu dans l'est (je crois), il provient du villa latin, qui désigne d'abord le grand domaine agricole et dont la signification glisse avec le temps vers la notion de bourg. On y accole des noms propres, ou des descriptions (adjectifs, typologiques).

Voilà quelques souvenirs de fac, et puis je suis (en partie) de la-bas.
Les chiens galeux, mon maître ne les noie pas, il les fait pendre, et vos cous pourraient bientôt savoir ce que pèsent vos culs...

cruchot
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Re: NORMANDS EN SICILE

Message par cruchot » Dim Déc 27, 2009 2:24 pm

Merci Vincent pour ces précisions.

Le rapport aux us gallo-romain semble cohérent. L'appelation a probablement perduré pour nommer les fiefs tenus par de simples hobereaux (en gros un village, un ou deux hameaux et quelques km²).

Pour Ouistreham, l'étymologie cardinale semble effectivement celle retenue aujourd'hui.
"Il est tout aussi impossible de décrire une bataille que de décrire un bal" Wellington

Higgins
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Re: Normands en Sicile

Message par Higgins » Lun Nov 15, 2010 3:51 pm

Bonjour Clint, en parcourant le forum je retrouve ton fil.

N'arrivant que quelques mois après la bataille ( :D ), je te conseille les bouquins suivants sur la période :

de Pierre Aubé, deux incontournables : "les empires normands d'orient", chez Perrin, et sa bio de "Roger II de Sicile", chez Payot. Roger était le neveu du Guiscard, mais on reste bien dans le contexte.

A lire aussi, pour le fun mais très bien fait, la série des romans "le sang des Hauteville", de Michel Subiela, chez Pygmalion. C'est très bien ficelé, et à ma connaissance la seule série romanesque consacrée au clan Hauteville en Sicile.

Friendly yours,
Higgins

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