1° et 2 -12-1870 : Bataille de LOIGNY (EURE et LOIR).

Modérateurs : Staff Forum, Modérateur temporaire

Avatar de l’utilisateur
jacknap1948
Messages : 4004
Inscription : Jeu Jan 22, 2009 6:32 pm
Localisation : 93 + 83 + 22

1° et 2 -12-1870 : Bataille de LOIGNY (EURE et LOIR).

Message par jacknap1948 » Ven Déc 01, 2023 2:01 pm

1° et 2 Décembre 1870 : Bataille de LOIGNY (EURE et LOIR).



Les 1° et 2 décembre 1870 de durs combats ont lieu à Loigny (Eure et Loir).

La Bataille voit s'affronter dans la plaine de Beauce, les Armées Françaises et Allemandes.



LES AMIS DU PATRIMOINE NAPOLÉONIEN.


_______________ _______________ _______________ _______________ _______________


Bataille de Loigny

La bataille de Loigny, ou bataille de Loigny-Lumeau-Poupry, s’est déroulée en Eure-et-Loir, au nord d’Orléans, avec des combats sur le territoire des communes de Terminiers, Loigny, Lumeau et Poupry, à 15 km de Patay, le 2 décembre 1870 à la fin de la guerre franco-allemande de 1870.

Cet affrontement, qui opposa trois corps de l’armée de la Loire à l’armée du grand-duc de Mecklembourg, annonce la fin de la campagne de la Loire et la défaite finale de la France.


Armée de la Loire

Après la capitulation à Sedan de l'armée impériale, permettant l'avancée des troupes allemandes au sud de Paris, l’armée de la Loire est formée par le Gouvernement de la Défense nationale avec des troupes hétéroclites non aguerries de régiments de mobiles territoriaux et de volontaires.

Au nord d'Orléans en novembre 1870, sur un front de 80 kilomètres, elle aligne six corps d'armée, dont les XV°, XVI° et XVII° corps au centre et à l'ouest. Elle fait marche vers Paris afin de forcer les Prussiens à lever le siège de la capitale.

Le 9 novembre, par un effet de surprise, elle parvient à forcer le passage à un corps d'armée bavarois en reprenant au passage la ville d’Orléans lors de la bataille de Coulmiers ; mais sa progression ne reprend qu’à la fin novembre, par la volonté de son général, Louis d’Aurelle de Paladines, de réorganiser ses troupes et de compléter leur formation militaire ; et encore la reprise des opérations n’est-elle entreprise que sous la pression constante du gouvernement, emmené par Léon Gambetta.


Le contact

Le 20 novembre 1870, la II° armée du prince Frédéric-Charles, rendue à sa liberté de manœuvre par la reddition de Metz puis la capitulation de Sedan, prend position sur la ligne de Pithiviers–Montargis (IIIe et Xe corps d'armée), laissant le IX° corps d'armée allemand en réserve à Angerville.

La masse de l’armée de la Loire ayant pris position sur l’axe Orléans-Paris, le prince ordonne le regroupement des III° et IX° corps d’armée sur les hauteurs dominant Toury. Puis ces forces regroupées reçoivent l’ordre du prince de fondre, via Beaugency, sur l’aile gauche des Français.

Les Français progressent à présent vers Paris sur un front de 80 kilomètres, les divisions les unes à côté des autres.

Le 28 novembre, le X° corps d’armée prussien est accroché mais parvient à stopper l’avance ennemie à Beaune-la-Rolande, forçant l’aile droite de l’armée de la Loire à se reformer en forêt d’Orléans. Pour éviter une contre-attaque de ces forces, le centre allemand, constitué des XV° et XVI° corps, pivote sur la droite en direction de Pithiviers.

Mais le 1° décembre 1870, la 1° division bavaroise, bousculée à Villepion par le XVI° corps d'armée français, doit se replier.

Ayant cependant localisé ainsi le gros de l'aile gauche de l'armée de la Loire, le groupe d’armées du grand-duc de Mecklembourg reçoit l’ordre de contre-attaquer le 2 décembre.

Le front allemand comprend : à l’aile droite, la 4° division de cavalerie du prince Albert de Prusse et le I° corps d'armée bavarois du général von der Tann ; au centre, la 17° division prussienne d'Infanterie, et à l’aile gauche, la 22° division d’Infanterie et la 2° division de cavalerie du comte de Stolberg.

Sur ordre du général d’Aurelle de Paladines, le XVI° corps d'armée du général Chanzy prend position sur les hauteurs de Terminiers, suivi du XVII° corps du général de Sonis, parti de la lisière Nord de la forêt d’Orléans ; le XV° corps du général des Pallières se dirige à droite vers Poupry via Artenay.

Le plan d'attaque français conduit les 2° et 3° divisions du XVI° corps du général Chanzy à marcher au matin du 2 décembre depuis Terminiers contre la ligne de front de Loigny à Lumeau, avec la 1° division tenue en réserve et la division de cavalerie du général Michel couvrant leur aile gauche.


Affrontements à Goury et Loigny

La bataille du 2 décembre 1870 commence vers 9 h, avec l’assaut des 1° et 2° divisions, formant le centre et l'aile gauche du XVI° corps, contre les Bavarois retranchés autour du château de Goury (entre Loigny et Champdoux), qui venaient juste de s’emparer de la place.

Dans le même temps, la 1° division bavaroise du général von Dietl, la 4° division de cavalerie du prince Albert de Prusse et la brigade de cuirassiers bavarois (général von Tausch) ont pris position de Tanon (Tillay-le-Péneux) à Baigneaux, avec pour objectif Terminiers, pour couper la retraite du corps Chanzy.

La 17° division d'infanterie prussienne est à Lumeau avec son artillerie qui soutient ainsi les Bavarois : Lumeau est le verrou de la bataille par l'efficacité de l'artillerie prussienne à contenir les charges françaises.

Les Bavarois, encore sous le coup des combats des jours précédents, sont néanmoins bientôt débordés par un ennemi supérieur en nombre, et se replient en désordre. À Beauvillers, la 2° division bavaroise ne parvient à arrêter les Français qu’avec peine.

Sur le point d’être vaincu par l'aile gauche du XVI° corps, le grand-duc de Mecklembourg ordonne alors à la 17° division du général von Tresckow, en position sur Lumeau, de galoper pour attaquer l’aile droite du 16e corps.

Néanmoins, vers 11 h 30, une contre-attaque des Bavarois entre Beauvillers et le Château de Goury parvient à repousser la 1° division de l’amiral Jaureguiberry sur Loigny, et met en difficulté l'aile gauche française. Durant tout l'après midi jusqu'à 19 h, les combats de l'aile gauche française font rage autour et dans le bourg de Loigny, d'Écuillon à Fougeu.

L’attaque allemande simultanée sur deux ailes droite et gauche finit par provoquer un risque d’encerclement du XVI° corps, qui obtient l'appui des XV° et XVII° corps. Le général Chanzy, en dégageant son aile droite, laisse plusieurs bataillons allemands refermer l’étau sur Terre-Noire, ce qui conduit au repli vers Terminiers et Villepion, puis à la retraite ordonnée à partir de 15 h.

Après plusieurs tentatives infructueuses, la 33° brigade du général Hugo von Kottwitz finit par s’emparer de Loigny puis, en deux heures, arrête les ultimes assauts du XVII° corps protégeant l'aile gauche de l'armée française.

N'ayant pas reçu l'ordre de retraite, deux bataillons du 37° régiment de marche de la 1° division du XVI° corps, retranchés au cimetière de Loigny, résistent. À cinq heures, les zouaves ayant dû battre en retraite Loigny tout entier se trouva comme dans un cercle de troupes allemandes.

Au sud, le passage était fermé ; et d'ailleurs, les commandants du 37° ne songeaient qu'à une défense désespérée. Les 90° et 76° régiments de la division Treskow, maîtres de la route de Terminiers comme du chemin de Lumeau, se retournent alors vers le village. (...) Vers sept heures, presque tout ce qui restait des deux bataillons était prisonnier.


Les combats de Lumeau

La 3° division, aile droite du XVI° corps d'armée français et dirigée par le général Morandy, partant de Sougy à quatre heures du matin le 2 décembre 1870, vient s'établir à Terminiers. Puis, elle se met en mouvement de Terminiers vers Lumeau.

Côté allemand, le grand-duc de Mecklembourg, qui commandait en chef, avait résolu de faire un effort au centre vers Lumeau (...) pour couper le général Chanzy (XVI° corps d'armée) du général Martin des Pallières (XV° corps d'armée).

Certes, les Bavarois quittent Lumeau à six heures du matin, se repliant sur Bazoches-Les-Hautes et Tillay-le-Péneux et Goury. Mais c'est vers neuf heures que le combat s'est engagé : la 17° division prussienne envahit brusquement le bourg de Lumeau.

De neuf heures à quinze heures, la 3° division du général Morandy effectue trois assauts de Terminiers vers Lumeau, sur un front allant de Domainville, Auneux, Lumeau, Neuvilliers à Écuillon, avec des combats devant Lumeau parmi les plus meurtiers de la bataille.

Malgré sa résistance jusqu'à quinze heures, la division Morandy est partiellement anéantie, face à l'artillerie de la 17° division prussienne, et à l'assaut allemand combiné de la 17° division prussienne et de la 22° division prussienne, arrivée à midi.

Le général Morandy, comprenant toute l'importance d'empêcher la jonction de la 17° division prussienne avec le I° corps bavarois (présent de Goury à Beauvilliers en face d'Écuillon et Loigny), parvient à maintenir ses régiments, surpris par la brusque arrivée de l'ennemi ; son artillerie prend position à Domainville et à Neuvilliers et cherche à déloger l'ennemi de Lumeau.

Quatre batteries de la 17° division prussienne, de concert avec 3 batteries bavaroises postées en avant et à gauche de Goury, ripostent avec beaucoup d'énergie : le 40° régiment de marche et le 71° régiment de mobiles, frappés de front et d'écharpe, sont assez éprouvés. Après une canonnade d'une demi-heure, l'infanterie française attaque Lumeau ; nos soldats atteignent déjà les premières maisons du village, lorsque les Allemands reçoivent d'importants renforts.

La 22° division prussienne, arrivée à Baigneaux, n'a devant elle qu'une faible portion de notre XV° corps ; son chef s'empresse de diriger vers Auneux la 44° brigade avec 6 batteries d'artillerie, pour venir en aide à la 17° division, et le bataillon de chasseurs, resté à Baigneaux, rallie sa division à Lumeau.

Le combat est engagé sur toute la ligne d'Auneux-Neuvilliers à la ferme d'Écuillon et continue pendant près de deux heures; nos soldats se sont avancés au sud-est de Lumeau et se maintiennent dans un pli de terrain, le long de la voie romaine, depuis un moulin jusqu'au village, mais la supériorité du feu de l'artillerie allemande ne leur permet pas de faire le moindre progrès.

Le général von Treskow, jugeant alors l'attaque suffisamment préparée, lance sa division sur les régiments du général Morandy et les repousse de tous côtés.

De onze heures à une heure, la division Morandy supporte la bataille. Puis elle plie partout. Décimée près de Neuvilliers par la puissante artillerie adverse, la division du général Morandy ne peut soutenir le feu nourri des Prussiens. Une de nos batteries, postée en avant de Neuvilliers, est même surprise et enlevée par un escadron de uhlans : six pièces et sept caissons tombent entre les mains de l'ennemi4. »

La 22° division prussienne accélère aussi son mouvement sur Auneux : la 44° brigade pénètre dans ce village et nous fait beaucoup de prisonniers. Le général Morandy fait cependant tenter une contre-attaque, mais notre infanterie ne peut dépasser Domainville et Neuvilliers.

L'artillerie allemande s'établit au moulin à vent d'Auneux. Supérieurs en nombre et en artillerie, les allemands avancent jusqu'à Domainville.

Avec un taux d'attrition très élevé, la division Morandy recule de Neuvilliers vers Terminiers. Du haut du clocher de Terminiers, Chanzy eut le spectacle de cette retraite (de l'aile droite du XVI° corps).

En vain Chanzy met-il en ligne deux pièces de 12, pour protéger, dans sa retraite, la division Morandy (...) les Prussiens fondent sur les canons et les enlèvent.

Heureusement, le général d'Aurelle avait, à la demande du général Chanzy, mis en mouvement dès le matin, la division Peytavin du XV° corps pour appuyer l'opération du XVI° (...) et attirer de son côté les efforts de l'ennemi. »

Vers une heure de l'après midi, la 43e brigade de la 22° division prussienne d’infanterie, arrivée à Lumeau, combat à Auneux, prend Domainville, Milhouard et Mamerault et poursuit au sud de Poupry contre une brigade du XV° corps d'armée français venu d'Artenay.

Les Prussiens établissent des batteries d'artillerie à Milhouard et Mamerault. La 3° division dirigée par le général Morandy est forcée de se replier en désordre de Neuvilliers et reculant même jusqu'aux Échelles et Terminiers. Chanzy (avec quelques troupes de la 2° division) place une batterie de 12 sur la crête (de) Terre-Noire : on suspend ainsi la poursuite des Prussiens.

Vers quinze heures, « le XV° corps (divisions Peytavin et Martineau), après avoir repoussé les forces qu'il avait devant lui, se portait sur Mamerault et Domainville.

Le général Morandy, rassemblant alors les débris de sa division, essaya de profiter de cette diversion inattendue pour reprendre l'offensive (en vain).

L'ensemble du XVI° corps se replie alors sur la ligne Terminiers-Villepion puis organise sa retraite vers Sougy.

Le monument-ossuaire de Neuvilliers commémore les charges de la division Morandy, et notamment le combat où les mobiles de la Haute-Vienne, ceux de la Charente-Inférieure et quelques soldats de la ligne qui faisaient partie du 40e régiment de marche, ont été écrasés.


Le combat de Lumeau-Auneux à Poupry

La 22° division du général de corps d’armée Ludwig von Wittich s’est repliée au matin de nouveau à Baigneaux, et elle reçoit alors l’ordre de prendre position sur Lumeau en appui. Dans sa progression, elle est interceptée par les 2° et 3° division du XV° corps d'armée venues d'Artenay, et l'affrontement qui s'ensuit élargit le front au sud-est.

La 22° division doit obliquer vers la gauche pour faire face et se retranche à Poupry. Dans un premier temps, l'engagement se fait par l'aile gauche française, et oppose la colonne Peyvatin de la 3° division, partie de Dambron, à la 3° brigade de cavalerie allemande.

Dès que le général Wittich apprend la nouvelle, il se précipite au secours de Poupry avec toute sa division en traversant Auneux (hameau de la commune de Lumeau), où son avant-garde (43° brigade) déloge les quelques troupes françaises commises à la garde du village.

Six batteries d'artillerie de campagne de la 43° brigade sont dépêchées vers le sud, à Morale, et bientôt arrêtent les colonnes de la division Martineau, progressant entre Poupry et Autroches, par un feu roulant.

Là, au prix de lourdes pertes, les Allemands repoussent l'attaque française. Vers 16 h 00, les Français lancent un assaut général avec de forts contingents de voltigeurs, détournés de Poupry et de Morale.

Le commandant de la 43° brigade allemande, le colonel von Kontzki, meurt en défendant Poupry ; quant à la 22° division, elle reste retranchée jusqu'à 22 h, et ne reprend position au centre, autour d'Auneux et Lumeau, qu'à l'annonce de la victoire de Loigny.


La route de Paris barrée

Vers 16 h 30, la 2° brigade d'infanterie bavaroise du général von Orff est parvenue à repousser les Français à deux kilomètres environ au-delà de Loigny, la 4° division de cavalerie couvrant son aile gauche ; mais la résistance acharnée des Français empêche un encerclement total.

Le centre français, au sud de Lumeau, ne rejoint l'arrière des XVI° et XVII° corps de l'armée de la Loire qu'avec retard, et ne permet plus de renverser l'issue du combat. À la tombée de la nuit, les troupes allemandes se sont repliées de nouveau, et le champ de bataille se fige sous le contrôle des avant-postes des deux camps.

Sur le front de Poupry, le XV° corps de l'armée de la Loire se retire sur la ligne Artenay-Dambron.


Conséquences

L'armée de la Loire ne peut désormais plus secourir Paris6. Le 3 décembre, la II° armée allemande du prince Frédéric-Charles lance une attaque en masse, appuyée par le groupe d'armées du grand-duc de Mecklembourg, qui s'empare le 5 décembre d'Orléans.

Quoique cette défaite soit essentiellement imputable à l'ordre d'attaque à tout prix de Gambetta, le gouvernement de la Défense nationale accable le général d’Aurelle de Paladines et le démet de son commandement le 6 décembre.


Représentations et commémorations en Allemagne

Cette bataille est notamment représentée par un bas-relief d'Eugen Boermel et de Conrad Freyberg sur le mémorial du Prince-Albert, à Berlin.

On y reconnaît notamment le prince Albert de Prusse en général de cavalerie. Une peinture de Richard Knötel (1857-1914) met également en scène cet affrontement.


Représentations et commémorations en France

Le principal lieu de commémoration réside dans le musée de la guerre de 1870 à Loigny-la-Bataille.

Dès 1873, un monument commémoratif a été érigé à Neuvilliers (commune de Lumeau au sud-est du champ de bataille), rendant hommage aux Mobiles de la Haute-Vienne sacrifiés lors de la charge de Terminiers à Lumeau par la 3° division (général Morandy) du XVI° corps d'armée, tombés sous la mitraille de l'artillerie de la 17° division d'infanterie prussienne devant Lumeau de 9 heures à 15 heures le 2 décembre 1870, afin de dégager les assauts de la 1° division (général Barry) et de la 2° division (amiral Jauréguiberry) à Loigny et Goury.

Il s'agit de l'un des plus sanglants épisodes de la bataille de Loigny, l'ossuaire de Neuvilliers a accueilli les restes de 1.140 soldats morts.



WIKIPÉDIA
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).



Image
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

Répondre

Revenir vers « L'agenda de l'oncle Jacques »