15-01-1894 : Reddition du roi du Dahomey Béhanzin.

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jacknap1948
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15-01-1894 : Reddition du roi du Dahomey Béhanzin.

Message par jacknap1948 » Lun Jan 15, 2024 10:04 am

15 janvier 1894 : Reddition du roi du Dahomey Béhanzin.



Le 15 janvier 1894, le roi Béhanzin se rend aux Français.

C'en est fini du royaume d'Abomey, aussi appelé Dahomey (aujourd'hui Bénin).

Pendant près de trois siècles, ce royaume du golfe de Guinée a joui d'une réelle prospérité grâce à la traite négrière, razziant des esclaves dans les contrées voisines et les vendant aux négriers européens.

La fin de la traite négrière, y compris illégale, l'a conduit à se reconvertir partiellement vers l'huile de palme, désormais très prisée en Europe, par exemple pour la fabrication du savon de Marseille.

Le souverain utilise ses réserves d'esclaves pour la récolte et la production de cette nouvelle richesse.

Il accorde aussi en 1843 un monopole de fait au commerçant marseillais Régis installé dans le port d'Ouidha...


Naissance d'un État négrier

Au début du XVIIIe siècle, la demande d'esclaves de la part des commerçants européens se fait pressante.

Elle nourrit un fructueux commerce sur la côte guinéenne, sachant que la vente d'un captif assure six années de revenu à un vendeur africain.

Le roi d'Abomey va devenir un intermédiaire majeur dans ce commerce après la conquête de deux royaumes esclavagistes, Allada et Ouidah.

Il va fonder un véritable État négrier dirigé par l'ethnie des Fons et alimenter le commerce triangulaire par des razzias chez les populations périphériques.

Le royaume va ainsi atteindre son apogée sous Kpengla (1774-1789), qui érige la traite en monopole royal.

Ses successeurs vont pâtir du mouvement abolitionniste apparu en Europe et tenter de réorienter leur commerce vers le marché africain lui-même...


Ultimes résistances

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Béhanzin (1844-1906), roi du Dahomey en exil à Blida (Algérie)

Fils et successeur du roi Gléglé (ou Glé-Glé), Béhanzin devient roi du Dahomey en 1889.

Il hérite d'une puissante armée de plus de 15 000 soldats, y compris un corps d'élite féminin !

Un Français qui a été fait prisonnier par Béhanzin raconte ainsi : « La seconde ligne se compose d'amazones sur trois rangs serrés, entourant comme d'un cercle immense le trône même du roi... Elles sont là quatre mille guerrières, gardes du corps du monarque, immobiles sous leurs chemises de guerre, le fusil et le couteau au poing... Aussi solidement musclées que les guerriers noirs, leur attitude est aussi disciplinée et aussi correcte, alignées comme eux au cordeau. Il y a loin de cette discipline, de cet ordre, aux hordes sauvages et barbares que l'on s'imagine » (L'Illustration, 26 juillet 1890).

D'abord connu sous le nom de prince Kondo, Béhanzin signe dès son avènement un traité avec les Français auxquels il reconnaît la possession des villes portuaires de Cotonou et Porto-Novo.

Mais lui-même ne tarde pas à dénoncer le traité et assiéger Porto-Novo.

La contre-offensive menée sous les ordres du général Alfred Dodds le chasse de sa capitale, Abomey, qu'il abandonne après avoir incendié son palais.

Il fait enfin sa reddition. Il est envoyé en exil en Martinique puis en Algérie.



Une semaine d'Histoire du 9 Janvier 2024 au 15 Janvier 2024 avec Herodote.net
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).



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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

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