30-11-1808 : Bataille de Somosierra (Espagne)

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jacknap1948
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30-11-1808 : Bataille de Somosierra (Espagne)

Message par jacknap1948 » Ven Déc 01, 2023 1:56 pm

30 Novembre 1808 : Bataille de Somosierra (Espagne)



Le 30 Novembre 1808, la Bataille de Somosierra (Espagne) s'est déroulée dans les Gorges de Somosierra au Nord de Madrid entre les troupes Françaises de Napoléon I° et les Forces Espagnoles du Général Benito de San Juan.

Cette victoire Française qui a permis de prendre la ville de Madrid.

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(Tableau - Louis François Lejeune - Peintre Français).



LES AMIS DU PATRIMOINE NAPOLÉONIEN.


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30 Novembre 1808 : Bataille de SOMOSIERRA (ESPAGNE).


La bataille de Somosierra a lieu le 30 novembre 1808 durant la guerre d'Espagne.

Une armée espagnole, en position défensive dans les gorges de Somosierra dans la Sierra de Guadarrama au nord de Madrid, est battue.

Cette victoire permet à Napoléon de prendre Madrid.


Situation avant la bataille

Fin novembre 1808, l'armée française déborde et détruit les deux ailes de l'armée populaire espagnole.

Afin de parachever la reconquête de l'Espagne, Napoléon s'avance sur Madrid avec 45.000 hommes de la Grande Armée.

Afin de défendre la ville, le général Benito de San Juan rassemble une armée faite de miliciens, réservistes et différents régiments réguliers encore sous le coup des précédentes défaites, en tout à peu près 20.000 hommes.

Pour couvrir les nombreuses voies d'approche de la ville, San Juan est obligé de disperser ses forces déjà très inférieures en nombre.

Sous ses ordres, 8.000 hommes sont envoyés à l'ouest pour garder le col de Guadarrama, 3.500 occupent un poste avancé à Sepúlveda.

Il laisse 8.000 hommes et 16 canons sur les hauteurs de Somosierra.


Les gorges de Somosierra

Les gorges du col de Somosierra forment de nombreux lacets le long d'un chemin large de quelques dizaines de mètres seulement.

À chaque lacet de cette route est placée une batterie d'artillerie comptant de deux à trois canons (la dernière batterie, au sommet du col, en compte environ une dizaine selon les estimations d'officiers français), rendant la progression de toute troupe, cavalerie ou infanterie, extrêmement difficile.

La nature du terrain et leur ténacité permettent aux Espagnols de résister dans un premier temps aux attaques françaises.

Au soir du 29 novembre, la brigade postée à Sepulvida repousse une attaque française en infligeant de lourdes pertes aux attaquants, puis échappe à l'écrasante supériorité numérique des Français grâce à la nuit tombante.

Le matin suivant, Napoléon avance son infanterie directement vers le col, pendant que de petits détachements progressent en se dissimulant sur les flancs.

Échangeant des salves de mousquet avec les défenseurs, ils sont repoussés par une défense espagnole très déterminée.

Les Français font malgré tout de lents mais sensibles progrès vers les canons ennemis.


La charge des Polonais

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Charge de Somosierra : les Polonais s'emparent d'une batterie ennemie (peinture de Wojciech Kossak, 1907).

Les forces espagnoles ne pouvant être prises de flanc par des mouvements d'infanterie, Napoléon donne l'ordre au régiment de chevau-légers polonais de charger les Espagnols et leurs batteries d'artillerie retranchées.

Cette décision dont on peut discuter le caractère impitoyable et imprudent fit l'objet d'amples controverses historiques.

On prête à l'empereur d'avoir répondu à ses lieutenants lui disant que cela était impossible : « Comment ? Impossible ! Je ne connais point ce mot là ! Il ne doit y avoir pour mes Polonais rien d'impossible ! » et qui popularisera plus tard l'expression « Impossible n'est pas français ».

Kozietulski rassemble le 3° escadron composé des 3° et 7° compagnies, qu'il commandait en l'absence du chef d'escadron Stokowski, et ordonne la charge sabre au clair.

Accueillis par les balles et la mitraille espagnole qui fauchent par dizaines les chevau-légers, les Polonais, en colonne par quatre, franchissent les batteries successives.

Ils sabrent les servants, en semant leurs morts tout du long de leur charge, parmi lesquels les lieutenants Rudowski, Krzyzanowski et Rowicki.

Seuls quelques chevau-légers atteignent la dernière batterie mais les Espagnols réussissent à la reprendre.

C'est alors que Napoléon engage les autres escadrons polonais et les chasseurs à cheval de la Garde pour soutenir les survivants du 3° escadron.

À l'approche des cavaliers en renfort, les Espagnols qui viennent de reprendre la troisième batterie se débandent rapidement, laissant les Polonais maîtres des canons.

La première charge est conduite par Kozietulski, mais il perd son cheval après avoir pris la première batterie.

C'est à ce moment que le lieutenant Andrzej Niegolewski, en reconnaissance avec ses hommes, le rejoint.

La charge se poursuit sous le commandement de Dziewanowski, et quand il tombe de cheval après la prise de la troisième batterie, par Pierre Krasiński.

La charge contre la dernière batterie est conduite par Niegolewski, dernier officier valide et présent, qui survit presque par miracle quand les Espagnols attaquent les canons de la troisième batterie capturée par les Polonais et les reprennent.

Il reçoit neuf blessures par baïonnette et une à la tête. Andrzej Niegolewski déclara avoir reçu une balle à la tête, mais les documents mentionnent une blessure infligée par sabre.

La deuxième charge, composée des 1°, 2° et 4° escadrons du régiment, est conduite par Tomasz Łubieński, qui lui aussi essaya d'en retirer toute la gloire, minimisant le rôle du troisième escadron (alors que Niegolewski essaya de montrer que ce fut lui qui prit les canons).

Les officiers français ont essayé de minimiser l'impact des charges polonaises en prétendant que le succès devait être attribué à l'infanterie française du général François Ruffin.

Pourtant le 13° bulletin de la Grande Armée mentionne le rôle déterminant des chevau-légers polonais.

On doit aussi souligner que la première charge a été capable d'emporter les quatre batteries (même si ce succès fut temporaire et que la dernière batterie fut rapidement reconquise par les espagnols), permettant ainsi à l'infanterie française de pousser son attaque.

La seconde charge a permis de reprendre la dernière batterie et de provoquer un repli en masse de la milice irrégulière espagnole d'Andalousie et de ce fait la retraite de toute l'armée.

Les artilleurs espagnols ont fait preuve d'une bravoure exceptionnelle en choisissant de mourir plutôt que d'abandonner leurs positions.

Pertes "Françaises" : 57 morts ou blessés ;
Pertes Espagnoles : 1.250 morts ou blessés, 3.000 prisonniers.


Suites de la bataille

Le général Benito de San Juan replie rapidement son armée sur Madrid.

Bien que la victoire de Somosierra soit plus précisément le résultat d'une attaque combinée d'infanterie et de cavalerie ; l'infanterie supportant le plus gros du combat ; les rapports ultérieurs, y compris ceux de Napoléon, mettent uniquement l'accent sur la charge polonaise.

Les patrouilles françaises atteignent la banlieue de Madrid le 1° décembre, San Juan tente, sans conviction, de défendre la capitale.

Le 4 décembre, un barrage d'artillerie dévastateur met à mal la défense espagnole.

San Juan capitule avec ses 2.500 soldats réguliers, les 20.000 civils enrôlés sous ses drapeaux se dispersent.

Les Français entrent à Madrid pour la deuxième fois cette année-là.



WIKIPÉDIA
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).



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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

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jacknap1948
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Re: 30-11-1808 : Bataille de SOMOSIERRA (ESPAGNE).

Message par jacknap1948 » Ven Déc 01, 2023 1:57 pm

MarbotsChasseurs a écrit :
Mar Déc 01, 2020 2:38 am
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Ma peinture préférée de la bataille!
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).



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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

LECHEVALIER
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Re: 30-11-1808 : Bataille de Somosierra (Espagne)

Message par LECHEVALIER » Ven Déc 01, 2023 11:54 pm

Il existent de nombreuses citations apocryphes. Celle qui concerne le mot de Napoléon au sujet de l'impossibilité des choses lui est également attribuée trois ans plus tôt à l'occasion du siège de Dantzig. La place tenue par les prussiens, ravitaillée par les anglais semblait bien impossible à prendre. Au terme de sa conquête Napoléon exprima au Maréchal Lefebvre son contentement mais au lieu de le lui annoncer lui même, il dit au Maréchal qu'il lirait plus tard l'expression de sa satisfaction.
C'est ainsi que quà quelques jours de là, à la lecture du Moniteur, Lefèbvre appris qu'il avait été crée 1er duc de Dantzig. Sa femme, blanchisseuse de profession qu'il avait épousée lorsqu'il n'était encore que sergent devint alors duchesse de Dantzig. Ses manières détonaient un peu à la cour. Elle fut plus tard portée à l'opéra par je crois Umberto Giodano puis au théâtre par Victorien Sardon sous le titre de "Madame sans gêne".

Pour en revenir à la bataille de la Somosierra, haut lieu des exploits du régiment des chevau-légers polonais qui attendront encore deux ans avant d'être armée de la lance. Le bulletin de la grande armée est si je puis dire un modèle du genre (en terme de menterie et de propagande). Ce dernier fait en effet mention de la participation du général Montbrun qui pourtant n'en était pas.
A l'ouverture de la campagne, Montbrun était en charge de la division de cavalerie légère qui devait ouvrir la route. Marié depuis peu, il était à Bayonne en compagnie de sa très jeune épouse. Il ne pouvait se résoudre à l'abandonner, seule dans une ville de garnison. Sa sœur devait les y rejoindre mais le mauvais temps, des routes impossibles et les intempéries furent responsables de son retard. Lorsque Montbrun se mit en route ; l'armée avait depuis longtemps franchit les Pyrénées et même atteint Burgos. L'Empereur s’aperçut de son absence que tous jusqu'à Berthier lui avait jusqu'alors dissimulé. Démis de son commandement il tenta d'obtenir audience. Berthier la mort dans l'âme dut l'informer qu'il avait été remplacé.
Le Brave général suivait l'armée en serre file et c'était pité de voir un si grand cavalier réduit à pareilles extrémités. Disgracié aux yeux de l'Empereur, ses rivaux crurent pouvoir en profiter C'est alors que survint la bataille de la Somosierra.

En faisant participer le général Montbrun à cet exploit, l'Empereur faisait taire les intrigants et accordait à Montbrun son pardon. On dit parfois « menteur comme un bulletin ». En première approche c'est vrai, mais pour ceux qui savent lire entre les lignes ces bulletins sont l'expression d'une vérité, celle de l'Empereur.

S'il est bien un général qui participa à la charge, ce fut Ségur. Chargé de porter l'ordre de charger et appréciant en connaisseur le coté suicidaire de la chose il demanda à y participer, « en amateur » attestant ainsi de sa solidarité avec ses frères d'armes polonais. Il fut renversé sous son cheval à la première barricade et survécu. Ce faisant il sauva aussi l'honneur de son nom.

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