Prologue :
Quelque part en Europe, vers 1815 …
La division du général Wilkinson est aux fraises. Dernier de sa promotion à l’école des officiers et arrivés à son poste plus par complaisance que par talent, le général Harold Wilkinson c’est vue confier la difficile tache de protéger un coté de l’armée coalisée que Wellington lui-même jugeait « indispensable pour occuper ce boulet de Wilkinson mais totalement sans importance au niveau stratégique». Wilkinson est donc là … sans réel but, cherchant le meilleur moyen de briller aux yeux de ses supérieurs (et accessoirement le coin a fraise dont on lui avait parlé).
A quelques lieux de là …
La division du général Erwan Bic (un breton … manque d’imagination) tournait en rond. Jouissant de la même réputation de son homologue britannique, le général Bic était placé sur les arrières de l’armée de Napoléon avec l’importante mission de … « ne surtout prendre aucune initiative pour le bien de la France ». Murat dira de lui, en priver, que c’était le seul Français qui aurait mérité d’être Anglais », ce qui en dit long sur l’estime que lui portait le reste de ses collègues.
Mais l’histoire sait faire preuve d’un sens de l’humour qui lui est propre et d’erreur de navigation en erreur de navigation, la division Bic se retrouva dans les alentours immédiats de celle de Wilkinson.
Du haut d’une colline, Wilkinson n’est revenait pas ! Des Français ! Enfin il allait prouver qu’il n’était pas le vilain petit canard … mouton de l’armée anglaise. Ni une ni deux, il envoya ses ordres à ses subalternes (fait du même bois que lui … ce n’était pas un hasard si sa division avait une réputation boiteuse) : Les Français ne doivent pas passer !
Pendant ce temps, les régiments français avances, sans se douter du danger qui les guette. La bataille qui suit n’est jamais rentrée dans l’histoire …

Les Français entre sur le champs de bataille.
Tout ce passe bien pour les premiers éléments Français qui s’empare rapidement du croisement devant le premiers village et continu de progresser vers celui-ci et les petits bois qui le borde. Les choses changent alors qu’un boulet tiré depuis la redoute qui se trouvait dans le village arrache la tête d’un des tirailleurs qui marchait paisiblement à l’avant d’une des deux colonnes. Boulet rapidement suivit d’une pluie de balles provenant du village et des bois, tiré par les tirailleurs britanniques dont la mission était de ralentir au maximum la colonne des bouffeurs de grenouilles. Immédiatement (et malgré son incompétence notoire), Bic comprit la situation. Les anglais sont là et ils doivent probablement protéger quelque chose. Il faut forcer le passage, prendre les deux villages qui bordent la route et continuer vers le nord. Napoléon sera fier de moi se dit-il. Et c’est tout la division qui, comme un seul homme, se jette en avant.

Les anglais sortent du bois. Une seule option s’offre aux français : Aller de l’avant, faisant honneur à la tradition de l’ancienne chevalerie française en piétinant les habits rouges !!!
Au fur et à mesure que les français progressent, le feu des tirailleurs anglais effectue sa funeste tache, fauchant d’autres tirailleurs. Par contre, du coté de la batterie légère, les servant semble avoir sauté tout les cours de balistique ou oublié de mettre les balles dans les boites à mitrailles puisque les tirs se révèlent assez décevant. Les Français poursuivent gaillardement leur avance, malgré les pertes, poussées par le général Bic lui-même. Leur supériorité numérique n’y fait rien, sauf provoqué un embouteillage au niveau du croisement empêchant la cavalerie de contourner l’obstacle et l’artillerie de se déployer. La situation s’aggrava même (pour mon plus grand plaisir) quand, sortant du petit bois à gauche du village, un régiment ma cavalerie légère anglaise provoqua encore plus de pagaille sur la route.Wilkinson se réjouissait de la situation, lorsque contre toute attente, sans avoir subit la moindre perte et devant les baïonnettes d’un régiment de ligne français, les tirailleurs qui tenaient la droite du village décidèrent de plier bagages, malgré les hurlements de rage de leurs officiers. La redoute fut emportée dans le même temps, laissant seul les éléments qui tenait le village. Loin de se démonter, ceux-ci tinrent leur position, infligeant de lourdes pertes aux français, mais finirent par plier sous le nombre. Le seul survivant de ce sanglant accrochage fut un officier qui attrapa un cheval qui trainait par là et s’en fut sans plus de regret récolter la gloire qui lui était due. Pendant ce temps, la cavalerie légère qui avait tenté de tournée les lignes françaises se trouva nez à nez avec le reste de la division qui faisait son entrée sur le champ de bataille et tourna la bride pour rejoindre la seconde ligne Britannique.

Le village tient bon face à la marée bleu.

Les tirailleurs anglais se font la malle, sans avoir eu de perte.
Réorganisée et libre de ses mouvements, la glorieuse armée française et Bic reprirent leur marche en avant. Comme le dira plus tard Wilkinson « là, ça a commencé à sentir le pâté ».
Face à l’avancé française, la batterie lourde, dissimulé dans le village au nord révéla sa position en tuant un grand nombre de lignards du régiment de tête. Au même moment le régiment de léger qui avait remonté à fond train le champ de bataille comme un fêtard se rendant aux toilettes un lendemain de cuite arrivait dans le village et fut rallié par Wilkinson en personne qui lui promit les pires atrocités (comme seul les anglais savent le faire) si jamais il ne se reprenait pas vite. Une fois cette tache achever, Wilkinson, réconforté par l’arrivé des ses deux derniers régiments de réserves, mit en marche ce qui lui restait de troupe sous la main dont, de fier Highlanders, unité d’élite qui c’était retrouvés affecté dans sa division suite à une erreur d’aiguillage. Les ordres sont simples : Verrouiller le nord du champ de bataille et renouveler l’embouteillage du début de la bataille pour tailler en pièce les français à coup de mitraille. Le gout du sang dans la bouche, les Français se ruèrent en avant, sans faire plus de cas des boulets et balles qui pleuvaient sur leurs rangs ni du chant de mule à l’agonie qui s’élevait des rangs des hommes jupettes, probablement couvert par les hurlements de Bic qui depuis le début de la bataille, fleurerai avec le danger en première ligne.

La ligne des hommes en jupette qui verrouillent le village. En Bas à droite, Wilkiinson hurle sans résultat qu'il déteste le son de la cornemuse et les cuisses de grenouilles.
Le choc fut rude est dans les deux camps, on rendait coup pour coup sans que chacun ne réussit à prendre l’avantage sur l’autre. Il y eu de grands moments que l’histoire aurait surement retenue si elle ne regardait pas ailleurs a ce moment. Un régiment de léger français chargea sabres au clair la batterie du village et malgré la mitraille l’emporta. La gloire fut de courte durée, puisque les feux croisés des régiments du village et du bois sur l’aile gauche réduisirent de façon drastique ses effectifs, ne laissant qu’un malheureux cavalier et l’officier commandant qui durent vite retraiter face à l’arrivé de deux régiments de cavaleries lourdes anglaises.
Du coté britannique, le régiment de cavalerie légère qui avait fait volte face depuis le centre de la table pour rejoindre la second ligne chargea telle le 22éme de cavalerie du Capitaine Stark un régiment français qui tenta de former un carré mais qui fut tout de même forcé de reculer face à la tornade rouge. Là aussi, la gloire fut de courte duré, puisque les vaillants cavaliers de sa majesté furent lacérés par la mitraille française et les survivants piétinés aussi proprement que possible par la cavalerie lourde française.
A l’extrême droite du dispositif britannique, la première ligne fient dans son froc alors qu’un régiment de cavalerie lourde français se tourna vers lui, bien décider à lui faire passer le gout du pudding. Déjà bien éprouver par deux assauts français, les hommes de Wilkinson n’en épaulèrent pas moins résolument leurs fusils attendant de pied ferme les centaures de France.
Le sol trembla un instant, la salve partie … un ange passa … et le commandant de la cavalerie française vida sa selle, un jolie troisième œil venant de lui apparaitre au milieu du front. Sous la surprise, les cuirassiers français en oublièrent de massacrer les « English » qui, sans perdre de temps, baïonnettes aux canons se mirent en marche, droit vers l’ennemi …

Les anglais font preuve d'un stoïcisme à toute épreuve face à la charge de la grosse cavalerie française. Si c'est un peu flou ... c'est normal, à la guerre, on bouge beaucoup.
Epilogue :
L’histoire ne retint pas cette bataille, parce que comme préciser plus haut, ce jour là, elle regardait ailleurs. Malgré une détermination à toute épreuve et des baïonnettes plus longues que celle des britanniques, les régiments de la division Bic avaient remonté la route et repousser les Anglais du général Wilkinson jusque dans leurs derniers retranchement mais ne purent les en déloger pour prendre la partie nord la route. Est-ce que cela aurait changé le cours de l’histoire ? Bic aurait t’il remplacer Grouchy au moment le plus théâtrale de l’épopée Impériale ? Plus tard, sous la tente de Wellington, alors qu’une estafette lui rapportait la victoire de Wilkinson, celui-ci aurait déclaré : « J’espère qu’il aura pensé aux fraises … »
et voilà. Merci à fouyou d'avoir fournit table, décors et figurines pour cette belle partie (la première de 2011)

Si l'histoire se répète, c'est que la première fois, personne n'écoutait.
"Croa croa" fait le Corbeau.