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par Joachim Pax » Ven Mars 12, 2010 12:10 pm
Surtout, c'est faire fi d'une considération majeure. les batailles ne changent pas le cours de l'histoire. Soit, Napoléon aurait pu gagner à Waterloo. Et après? Le congrès de Vienne est réuni, les Coalisés ont les moyens de coordonner leurs actions, la France est exsangue. La guerre se serait juste prolongée un peu plus et la défaite était peu ou prou inscrite.
Il faut se méfier de nous-mêmes. Nous sommes passionnés par l'histoire militaire, ses aspects, les uniformes, l'armement, les effectifs des bataillons, etc. Il y a aussi, l'économie, la géopolitique, le poids moral et financier des conflits, les questions culturelles, religieuses. Nous voyons tout par un prisme. Comme l'écrivait Mark Twain, je crois, "si le seul outil dont vous disposez est un marteau, pour vous, tous les problèmes sont des clous."
Prenons un autre cas : la guerre de Sécession. L'Union l'a livrée avec une main dans le dos. Le sud ne pouvait pas gagner cette guerre. La démographie, l'économie, la situation internationale, tout cela rendait une victoire du sud hautement improbable. Et une bataille ne change pas le cours de l'histoire, qui s'inscrit toujours et encore dans la longue durée. Si Alexandre s'empare de l'empire de Darius, ce n'est pas parce qu'il l'a battu à Gaugameles, mais parce que l'empire perse est vermoulu, divisé, finissant.
Les batailles sont des épisodes.
Je ne suis pas méchant, Marquise,
Mais vous savez, j'aimais beaucoup
Tous ces amis qui, sous la bise,
Ce soir ne craignent plus le loup.