Il y a 70 ans aujourd'hui, 3 juillet 1940, Churchill demande une dernière fois à la flotte française ancrée en Algérie (prés d'Oran) de rejoindre les Forces Françaises Libres de De Gaulle en Grande-Bretagne. La petite flotte anglaise, dépêchée vers la base de Mers El Kébir, essuie un nouveau refus : la Marine Française veut rester fidèle à Pétain dans sa majorité. Les anglais tirent. 1300 marins français périssent. De nombreux bateaux sont coulés; bateaux qui ne tomberont pas dans les mains d'Hitler.
Le 8 novembre 1942, quand les allemands envahiront la Zone Libre de la France (partie Sud), ce sont les marins français qui saborderont leurs navires.
L'ordre qui fut donné ce jour là ne fit pas l'unanimité loin s'en faut:
De nombreux marins anglais comme français refusèrent d'exécuter les ordres ou faisaient exprès de rater leur cibles.
Cet épisode tragique pour les marins français et anglais m'a amené à une question philosophique:
Dans des moments comme celui-ci, peut-on distinguer le choix du coeur comme celui de la raison ?
Continuer la lutte contre l'envahisseur allemands ou rester fidèle au gouvernement de Pétain ?
Mers El Kébir
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Re: Mers El Kébir
Très bonne question à laquelle il n'est pas aisé de répondre. Dans "Fortune de France" de Robert Merle, un Huguenot se pose le même genre de question : combattre pour sa religion (protestante) contre le roi, ou servir son roi contre ses coreligionnaires ?
Robert Merle conclut :
"Dans une affaire qui mettait en jeu des devoirs contraires, quel que fût le parti auquel on s'arrêta, on ne pouvait que se sentir ensuite dans son tort".
Je crois que c'est valable également pour Mers El Kébir !!!
Robert Merle conclut :
"Dans une affaire qui mettait en jeu des devoirs contraires, quel que fût le parti auquel on s'arrêta, on ne pouvait que se sentir ensuite dans son tort".
Je crois que c'est valable également pour Mers El Kébir !!!
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Re: Mers El Kébir
Après mes nombreuses lectures, voilà quelques éléments d'analyse sur Mers-el Kébir :
- 1° pour les Anglais la flotte française, qui n'avait pas participé aux combats et restait puissante (voir site ci-dessous) ,avec des sous-marins, croiseurs et cuirassés en nombre, et pouvait être une menace
http://www.secondeguerre.net/articles/n ... ex.html#fr
- 2° pour les Français, avec l'arrivée de Pétain semble s'installer un "brouillard" où chacun essaye de trouver ce qu'ils cherche. Pour certains c'est la croisade contre le communisme, pour d'autre la collaboration, pour d'autres encore notamment dans l'armée française, le régime de Vichy n'est qu'une occasion de préparer la revanche, mais rapidement, ils prennent conscience de leur désillusion. Mais à ce moment-là, pour beaucoup la guerre est finie et De Gaulle, lorsqu'il est entendu n'est qu'un "agitateur".
- 3° la solution pour les Britanniques était de neutraliser la flotte française envoyée en Méditerranée avant qu'elle rejoigne les forces italiennes et allemandes ou que l'Axe récupère les bâtiments. on pourrait penser qu'un débarquement massif britanniques avec prise de contrôle des bâtiments et des équipages aurait été une solution "acceptable" pour Vichy face à l'Allemagne , malheureusement nous ignorons le contenu des relations entre Vichy et l'Angleterre, surtout dans les premiers mois.
personnellement, je déplore le refus de la Marine française de rallier les alliés à mers-el Kébir ainsi que le sabordage de la flotte plutot qu'une fuite vers l'AFN ou vers les colonies. Mais on peut faire la même critique aux Français en Syrie et en AFN lors des actions alliées sur ces deux fronts. Cependant, il est prbable que toute action des Français en faveur des alliés en Méditerranée aurait signifié une occupation immédiate de l'ensemble du territoie avec de graves conséquences sur les populations et les mouvements de résistance se constituant en zone libre. Je pense également que les conflits internes aux forces françaises "libérées" n'ont pas facilité les choses (Guiraud - De Gaulle). Etant donné les moyens dont elles disposaient les forces armées françaises même seulement constituées par les forces "professionnelles" représente des forces considérables au niveau numérique et qualitatif (notamment un grand nombre d'équipages de navires et d'avions).
pour moi ces deux événements ne sont qu des gâchis sans nom
- 1° pour les Anglais la flotte française, qui n'avait pas participé aux combats et restait puissante (voir site ci-dessous) ,avec des sous-marins, croiseurs et cuirassés en nombre, et pouvait être une menace
http://www.secondeguerre.net/articles/n ... ex.html#fr
- 2° pour les Français, avec l'arrivée de Pétain semble s'installer un "brouillard" où chacun essaye de trouver ce qu'ils cherche. Pour certains c'est la croisade contre le communisme, pour d'autre la collaboration, pour d'autres encore notamment dans l'armée française, le régime de Vichy n'est qu'une occasion de préparer la revanche, mais rapidement, ils prennent conscience de leur désillusion. Mais à ce moment-là, pour beaucoup la guerre est finie et De Gaulle, lorsqu'il est entendu n'est qu'un "agitateur".
- 3° la solution pour les Britanniques était de neutraliser la flotte française envoyée en Méditerranée avant qu'elle rejoigne les forces italiennes et allemandes ou que l'Axe récupère les bâtiments. on pourrait penser qu'un débarquement massif britanniques avec prise de contrôle des bâtiments et des équipages aurait été une solution "acceptable" pour Vichy face à l'Allemagne , malheureusement nous ignorons le contenu des relations entre Vichy et l'Angleterre, surtout dans les premiers mois.
personnellement, je déplore le refus de la Marine française de rallier les alliés à mers-el Kébir ainsi que le sabordage de la flotte plutot qu'une fuite vers l'AFN ou vers les colonies. Mais on peut faire la même critique aux Français en Syrie et en AFN lors des actions alliées sur ces deux fronts. Cependant, il est prbable que toute action des Français en faveur des alliés en Méditerranée aurait signifié une occupation immédiate de l'ensemble du territoie avec de graves conséquences sur les populations et les mouvements de résistance se constituant en zone libre. Je pense également que les conflits internes aux forces françaises "libérées" n'ont pas facilité les choses (Guiraud - De Gaulle). Etant donné les moyens dont elles disposaient les forces armées françaises même seulement constituées par les forces "professionnelles" représente des forces considérables au niveau numérique et qualitatif (notamment un grand nombre d'équipages de navires et d'avions).
pour moi ces deux événements ne sont qu des gâchis sans nom
Re: Mers El Kébir
Il ne faut pas oublier un aspect important, c'est qu'un militaire a un devoir d'obéissance envers ses supérieurs, quelque soit son grade. Que se soit pour les troupes du levant ou bien les navires basés à Mers-el-Kébir ou Toulon (Là, il y avait d'autres paramètres qui entraient en compte) , passer du coté Allié, c'était déserter.
Si certains on eu le courage de sauter le pas, ils savaient qu'ils seraient considéré comme des traitres par leurs pairs et leur hiérarchie. Si aujourd'hui une telle attitude nous semble "naturelle", à l'époque, il fallait un sacré courage pour la prendre, c'était tirer un trait sur sa carrière, sa famille et comme avenir, l'exil sous un autre uniforme.
Si certains on eu le courage de sauter le pas, ils savaient qu'ils seraient considéré comme des traitres par leurs pairs et leur hiérarchie. Si aujourd'hui une telle attitude nous semble "naturelle", à l'époque, il fallait un sacré courage pour la prendre, c'était tirer un trait sur sa carrière, sa famille et comme avenir, l'exil sous un autre uniforme.