Bonjour Pilum,
Bon, après quelques heures passées dans ma bibliothèque…
pilum a écrit :1) Quelle était la différence d'emploi entre carabiniers et cuirassiers français ?
À mon humble connaissance, il n'y a pas de différence d'emploi.

Les deux sont de la cavalerie lourde :
– réserve donc soutien des troupes placées en première et deuxième ligne ;
–
élimination de la cavalerie adverse (leur vraie mission) ;
– exploitation, c'est-à-dire poursuite et destruction de l'ennemi en repli, retraite, déroute ou fuite – peu importe le terme pourvu qu'il puisse être pris de flanc ou de dos !
L'utilisation comme cavalerie de rupture est un pis-aller, je n'en parlerai pas ici.
Les carabiniers ont un recrutement en hommes et en chevaux et un équipement, plus « soignés » que les cuirassiers, ils sont vraiment l'élite de la cavalerie lourde (même si leur premier engagement en 1813 peut nous en faire douter), voir le site :
http://napoleonistyka.atspace.com/Frenc ... eir_horses 8
pilum a écrit :2) Apparemment, les carabiniers étaient armés de la… carabine.

À l'origine, les carabines n'étaient pas rayées, ce nom désignait seulement un type d'arme à feu à canon lisse comme les autres.
• En 1615, il avait été décidé d'adjoindre à chaque compagnie de cavalerie légère une « bande » – ou peloton – de carabins commandés par un lieutenant. Armés d'une carabine – d'où leur nom – plus légère, plus précise et plus maniable que l'arquebuse, ces carabins devaient être des tireurs d'élite, ce qui vexait les chevau-légers et les incita à abandonner leurs trop encombrantes arquebuses et à adopter des mousquetons.
• Le 16 mai 1635, toutes les compagnies (équivalent des pelotons d'infanterie) françaises de carabins forment un régiment, les étrangères un second régiment.
(deux extraits de « La cavalerie au temps des chevaux » du colonel Dugué Mac Carthy)
À l'époque qui nous intéresse ils sont armés de fusils « longs » (comme ceux des dragons ou de la Marine) ou courts (plus courts que ceux des dragons, donc). Je crois me souvenir qu'en 1813 (et 1814 ?) ils n'en auront plus (comme les cuirassiers) pour cause de pénurie de fusils dans l'infanterie.
pilum a écrit :2)…
Évidemment la plupart des règles 1er empire grand-tactiques et opérationnelles, voire tactiques, ne prennent pas en compte le feu de la cavalerie.
Comment une règle tactique 1er empire doit-elle tenir compte du feu de cavalerie, notamment celui des carabiniers ?
Je prends exemple sur les règles sur la Renaissance qui tiennent comptent du feu de la cavalerie, sans que cela ne choque personne.
Les règles tactiques que je connais tiennent compte du feu de la cavalerie.

La cavalerie pouvait attendre une charge à l'arrêt et tirer une salve, tout comme l'infanterie, pour stopper la cavalerie ennemie… mais ça ne marchait pas toujours !
La cavalerie envoyait des tirailleurs sur le champ de bataille… même les grenadiers à cheval (voir mes dernières lectures) !
La cavalerie française est équipée (attention : ça varie en fonction des époques et des types) de fusil de dragon ou de mousquetons (peut-être de carabines rayées pendant la Révolution, mais quelques hommes ou juste les sous-officiers, de mémoire).
Donc, une règle tactique peut tenir compte du feu de la cavalerie : le facteur feu sera moins puissant que celui de l'infanterie, la portée sera moins importante et, notamment pour les cuirassiers, le facteur feu n'existera pas à certaines époques, c'est tout.
pilum a écrit :3) D'une façon générale, quelles sont les unités de cavalerie de la période 1er empire qui utilisaient le plus le feu ?
La cavalerie légère tiraillait et faisait des feux de salve, les dragons tiraillaient aussi et démontaient pour tirer lors d'escarmouche, notamment en Espagne.
La cavalerie lourde, du fait de son utilisation, tirait très rarement (éventuellement si un régiment était bloqué dans un défilé par de l'infanterie ennemie, en tout cas c'est pour ça que Napoléon leur donnera un fusil de dragon ou un mousqueton – en 1810 de mémoire).
T'ai-je bien répondu, Pilum ?
