Le sous-lieutenant Antoine Foulon a été :
Nommé sous-lieutenant au feu
Décoré de la légion d’honneur pour faits de guerre exceptionnels
L’avant dernier officier de gendarmerie tué en Espagne
Il est l’officier de gendarmerie :
Le plus glorieux
Le plus cité à l’ordre de l’armée ( 7 fois )
Le plus cité au livre d’or de la gendarmerie ( 7 fois )*
Il sera :
Le premier officier de l’Empire tué à l’ennemi à donner son nom à une promotion de l’EOGN.
Sources : livre d’or de la gendarmerie
La gendarmerie française en Espagne et au Portugal (campagnes de 1807 à 1814) ; capitaine MARTIN ; Imprimerie-Librairie Léautey ; Paris, 1898.
BIOGRAPHIE :
Né à Paimpont, canton de Plélan-le-Grand ( Ille-et-Villaine ) le 12 septembre 1770 de Pierre Foulon et de Jeanne Masse.
1791 : Corps de troupe :
1er août 1791 : 48ème régiment d’infanterie de ligne : soldat
1792 : Armée du Rhin :
11 juin 1794 : 62ème demi-brigade d’infanterie de ligne : canonnier
25 mars 1796 : 1er bataillon de Seine inférieure : canonnier
1797 : Armée de l’Ouest :
3 novembre 1797 : 3ème compagnie d’artillerie ( formation de Brest ) : canonnier
25 août 1799 : 3ème compagnie d’artillerie ( formation de Brest ) : fourrier
1800 :gendarmerie nationale puis impériale :
3 juillet 1800 : 5ème division, compagnie du Maine-et-Loire : brigadier
1er janvier 1810 : 5ème légion, compagnie du Maine-et-Loire : maréchal des logis
1810 : Campagne d’Espagne :
21 janvier 1810 : 4ème légion de gendarmerie de l’armée d’Espagne : maréchal des logis
5 et 6 mai 1810 : combats de Durango. Il se met à la poursuite, à pied, d’une bande de bandits avec quelques gendarmes. Serrée de près, elle se disperse mais il parvient à s’emparer, durant la nuit, de 5 d’entre eux, armés jusqu’aux dents. Conduits à Mondragon, ils sont fusillés et leur corps est pendu au bord de la route.
14 juillet 1810 : il part à la poursuite de la bande de Barbara, forte de 150 hommes. Foulon la poursuit avec 100 gendarmes, car il commande la gendarmerie à pied du 1er escadron, les deux sous-lieutenants étant en congé de convalescence. Il les poursuit de place en place ( Elorrio le 15 juillet, Zalla le 16 juillet ).
17 juillet 1810 : Il les combat à Gordojuela où il les surprend et les met en fuite. Il les poursuit jusqu’à Valmaseda, puis jusqu’à Mercadillo où ils font jonction avec la bande de Ortis. Pourtant, ils s’enfuient par le val de Mena, abandonnant 4 chevaux et les bagages de la bande de Barbara.
Août 1810 : Foulon, déjà proposé au grade de sous-lieutenant par le général Buquet, part à la recherche de 14 hommes de la bande d’Ybarra, munis de cartes de sûreté. Il en arrête 7. Quelques jours plus tard, il s’empare d’un prêtre chef de bande et de 5 de ses hommes.
27 août 1810 : il capture lui même le chef de bande Amoroso alors que celui-ci rançonnait des mûletiers. Ils sera fusillé le lendemain matin, après avoir fait connaître l’endroit où étaient cachés les vases sacrés dérobés à l’église de Ceberio.
Foulon était aussi fin que brave : marchant en avant de sa colonne pendant la nuit, il se vit accosté par un paysan qui le prit pour un chef de guérilla. L’entretenant dans cette idée en lui parlant espagnol, il obtint d’utiles renseignements qu’il mit aussitôt à profit.
4 au 25 septembre 1810 : il repart à la poursuite de la bande de Barbara, commandée par son adjoint Roco. Il les surprend à l’hermitage de San-Juan, au dessus de Céanuri, après de pénibles marches dans les montagnes. Ils prennent la fuite abandonnant 11 chevaux et 15 fusils. Foulon les poursuit et 4 d’entre eux sont capturés dont deux déserteurs italiens qui sont fusillés. Après 3 semaines de poursuite, il dut ramener ses hommes à Bilbao, leurs souliers n’ayant plus de semelles.
4 octobre 1810 : Il part à la recherche de Roco et du Pastor, qui devaient se trouver à Deva. Informés, ceux-ci changent leurs plans mais les gendarmes parviennent quand même à capturer un blessé et un des lieutenant du Pastor. Foulon, à coup de marches forcées de jour comme de nuit, les rattrape à la Puebla-de-Aulestia et les attaque. Ils prennent la fuite en abandonnant 5 tués, de nombreux blessés et 3 chevaux. Un déserteur français est fusillé et son corps pendu, avec un écriteau indiquant son infamie.
octobre 1810 : Citation au livre d’or de la gendarmerie (combats de Durango, combats de Gordojuela et de Valmaseda, capture du chef Amoroso & poursuite de la bande de Barbara )
10 décembre 1810 : Foulon , à la tête d’un détachement, encercle de nuit les demeures de partisans dans le village de Mercadillo et surprend un officier de la guérilla armé qu’un gendarme parvient à neutraliser. Il refuse de parler lors de son interrogatoire et est passé par les armes, son corps pendu à un arbre.
Le général Avril appréciait d’une façon particulière l’activité et le dévouement complet du maréchal des logis Foulon. Aussi la colonne où se trouvait ce sous-officier était toujours organisée de façon à ce que le commandement lui échût de droit. Fin 1810, le nouveau gouverneur décida de changer cette façon de procéder. De suite, les résultats ne furent plus les mêmes et le général Buquet se plaignit ouvertement au ministre de ce procédé préjudiciable au service. On revint à l’ancien usage. Ainsi, ce sous-officier avait su créer par sa bravoure, son intelligence et son activité, une situation toute spéciale et se rendre presque indispensable.
11 au 16 janvier 1811 : 2ème combats de Gordojuela . A la tête de 45 gendarmes, il attaque 150 espagnols des guérillas de Ortis et Pinto et les chasse de leurs positions. Il les rattrape à nouveau le 16 et les bouscule à nouveau.
fin janvier 1811 : Le village d’Orozco est rançonné par 18 brigands. Il les surprend avec sa colonne et les disperse, en tuant plusieurs.
30 janvier 1811 : Il surprend une guérilla dans les environs de Mercadillo et les met en fuite. Ils abandonnent 3 tués, dont peut-être leur chef, et 6 chevaux..
janvier 1811 : citation à l’ordre de l’armée d’Espagne (2ème combats de Gordojuela )
le général Buquet cite Foulon " comme s’étant distingué dans cette affaire "
18 février 1811 : Avec 80 gendarmes, il parcourt la campagne pour empêcher la guérilla de recruter les paysans qui font déjà défaut pour les moissons. Ayant été assuré que les jeunes gens se débanderaient au premier coups de feu, il partit à la poursuite des guérillas malgré son infériorité numérique. Arrivé à Caranza, il se trouve face aux 800 hommes des bandes de Renovalès et de Trapaga, fortement retranchées. Il engagea le combat et après 5 heures de fusillade, il dût renoncer à l’offensive, les espagnols tentant de le déborder pour lui couper la retraite. Arrêtant avec succès ces mouvements, il se replia sur Valmaseda.
février 1811 : Citation au livre d’or de la gendarmerie (combats d’Orozco, combats de Mercadillo & combats de Caranza)
17 avril 1811 : Il part à la tête de 39 gendarmes à la poursuite du chef Ugarte vers Valle-de-Oquendo. Le 19, il tombe sur les bandes d’Ugarte et de Mazartegui. A la tête des 23 gendarmes les plus proches, il les charge à la baïonnette et les met en fuite. Les espagnols abandonnant tués, blessés, bagages et munitions ainsi que 4 prisonniers dont 2 officiers.
avril 1811 : Citation au livre d’or de la gendarmerie (combats de Valle-de-Oquendo )
20 juillet 1811 : 4ème légion de gendarmerie de l’armée d’Espagne : sous-lieutenant ( nommé au feu )
26 septembre 1811 : lors des combats de la Valmaseda contre la bande de Campillo, avec 100 gendarmes, il s’est emparé avec 100 gendarmes d’un plateau tenu par 300 guerilleros puis, avec l’aide de l’infanterie de ligne, de la ville de Valmaseda défendue par 600 espagnols.
septembre 1811 : Citation au livre d’or de la gendarmerie ( combats de Valmaseda )
5 décembre 1811 : 2ème combats de Gordojuela ( après un corps à corps furieux, il tue d’un coup de sabre un déserteur allemand de haute taille, revêtu de son uniforme ).
12 décembre 1811 : Après une marche de nuit, il surprend le chef de bande Ansotegui à Muntividar et l’oblige à fuir en abandonnant 6 tués, des armes et des chevaux.
24 décembre 1811 : Foulon est à la tête de la colonne qui traque le chef Campillo. Alors qu’il reconnaît le pont du village de Somorostro, il est aperçu par les sentinelles. Il charge à la tête de ses 100 gendarmes et bouscule les 400 espagnols retranchés dans le village. Ils fuient par le parc du château, poursuivis pendant 2 lieues par les gendarmes et les fantassins français. Ils laissent sur le terrain 30 tués dont 2 officiers, 80 blessés, 3 prisonniers, 12 chevaux. Un déserteur du 8ème escadron enrôlé par Campillo est fusillé sur le champ comme traître à la patrie.
décembre 1811 : Citation à l’ordre de l’armée d’Espagne ( combats de Muntividar )
" Foulon est la terreur des bandes " général Buquet
décembre 1811 : Citation au livre d’or de la gendarmerie ( combats de Gordojuela )
13 janvier 1812 : Alors qu’il parcourt le pays pour empêcher les enrôlements, il se rend à Céanuri pour tenter de surprendre les guérillas de Muguartéguy et du curé Ellorguy. Il poursuit et capture lui-même un sous-lieutenant porteur d’un passeport du général Mendizabal tandis que ses 4 cavaliers sont abattus par les gendarmes.
18 janvier 1812 : Citation à l’ordre de l’armée d’Espagne (combats de Somorostro)
" cette brillante affaire a été dirigée par le brave Foulon qui ne sort jamais sans faire de mal à l’ennemi. Je réclame la bienveillance de l’Empereur pour cet officier " général de division Dorsenne
20 février 1812 : A Orozco, alors qu’il recherche les bandes de Pinto et Muguarteguy avec 117 gendarmes, il attaque et repousse 600 ennemis en marche pour le surprendre puis profitant du fait qu’il fuyait en abandonnant leur tués sur le terrain, à la tête de 7 gendarmes à cheval, il a chargé 80 cavaliers espagnols qui couvraient la retraite .
février 1812 : Citation au livre d’or de la gendarmerie ( combats d’Orozco )
mars 1812 : Chevalier de la légion d’honneur pour faits de guerre exceptionnels . La demande du général Buquet était accompagnée de ces simples mots : " Foulon est la terreur des bandes "
14 avril 1812 : l’adjudant-commandant Froment désirant attaquer les bandes de Muguarteguy, Pinto et Pastor réunies à Orduña, il fut obligé de passer à l’attaque avec les seules troupes du sous-lieutenant Foulon car l’ennemi l’avait décelé avant l’arrivée de ses deux dernières colonnes. Les quelques brigands sortis furent culbutés, la porte de la ville enfoncée. Les espagnols l’ayant reconnu, ils fuirent en grand désordre par la porte opposée et furent poursuivis jusqu’à Peña-de-Orduña.
15 avril 1812 : Citation à l’ordre de l’armée d’Espagne ( 2ème combats d’Orduña )
" l’intrépide Foulon s’est surpassé dans cette affaire et il mérite plus que des éloges. Si mes deux colonnes en retard avaient été en place, pas un brigand n’aurait échappé" Adjudant-commandant Froment
avril à août 1812 : opérations en Biscaye
12 août 1812 : Dans la nuit du 12 au 13, sur le mont Abril, proche de Bilbao, il attaque avec les gendarmes à pied du 1er escadron la Maison Blanche. Il s’y maintient jusqu'à 6 heures du soir, puis se porte en avant et s’empare du Pont-Neuf qui mène à la ville.
10 août 1812 : Citation à l’ordre de l’armée d’Espagne (opérations en Biscaye)
le général Rey laisse " à la gendarmerie le témoignage précieux de sa satisfaction en faisant l’éloge le plus complet de sa bonne conduite et de sa bravoure. Parmi les braves du 1er escadron, il cite surtout le sous-lieutenant Foulon qu’il considère comme un des meilleurs militaires de l’armée "
30 novembre 1812 : Lors de l’attaque de Durango par le général Mendizabal, il convainc le colonel Bord d’opérer une sortie à l’arrivée des renforts du général Rouget et, bien qu’affaibli par la maladie, enlève une forte position ennemie.
5 décembre 1812 : Citation à l’ordre de l’armée d’Espagne ( 2ème combats de Durango )
le général de division Thiébault cite " comme s’étant particulièrement distingué le sous-lieutenant Foulon qui se précipita partout où il y avait le plus de danger ".
22 mars 1813 : Pendant la reconnaissance de Castro par le général Clausel, il prend poste avec 35 gendarmes à pied dans une maison à 60 mètres des murs. L’artillerie et le feu des 3 bricks embossés près de la côte ne purent l’en déloger. Rappelé par ses supérieurs, il charge à la baïonnette 100 espagnols qui tentent une sortie pour l’empêcher de se retirer et les repousse dans Castro.
mars 1813 : Citation au livre d’or de la gendarmerie ( combats de Castro )
10 avril 1813 : Il meurt au champ d’honneur lors des combats de Bilbao ( province de Biscaye ) où 1200 français défendent la ville contre les 5000 espagnols du général Mendizabal. Le 1er escadron défendait avec 4 compagnies du 31ème régiment d’infanterie légère le village de Begoña et le plateau de Mellona. L’ennemi, contenu depuis 10 heures du matin, dut faire retraite vers 17 heures. Le sous-lieutenant Foulon, qui voulait contre-attaquer la troupe des fuyards, tomba à l’ennemi en les pourchassant.
avril 1813 : Citation à l ‘ordre de l’armée d’Espagne (combats de Bilbao) :
" le brave sous-lieutenant Foulon voulant, à la tête de ses gendarmes, le poursuivre avec trop de témérité à été victime de son audace. Votre Excellence connaît les services signalés que cette officier n’a cessé de rendre depuis trois ans dans cette province, où il était devenu la terreur des bandes. Sa mort est réellement une perte irréparable. Ce brave officier laisse une famille, et votre Excellence trouvera sûrement juste de solliciter pour elle la bienveillance du gouvernement qu’il a servi avec un si grand dévouement ". Général Rouget
A son intrépidité, le sous-lieutenant foulon joignait une connaissance du pays et des hommes qui le rendait très précieux dans la province de Biscaye, où nous l’avons vu mainte fois se distinguer comme sous-officier et conquérir, à la pointe de l’épée, le grade d’officier et la croix de la légion d’honneur. Craint, mais aussi estimé des habitants, aimé de ses chefs, de ses camarades et de ses subalternes, sa mort fut un deuil pour tous.