La réforme du 18 février 1808 entraîne la réduction à une seule aigle par régiment et prive les bataillons de la leur. Afin que les soldats puissent se repérer ils leur a été attribué un fanion (Décret du 18 février 1808).
Mais les détails n'en sont pas vraiment fixé par le décret du 25 décembre 1811, si ce n'est la couleur, différente selon le numéro du bataillon.
1° bataillon: il a la garde de l'aigle
2° bataillon: fanion blanc
3° bataillon: fanion rouge
4° bataillon: fanion bleu
5° bataillon: fanion vert
6° bataillon: fanion jaune
7° bataillon: fanion violet (décret du 12 février 1812)
Le 19 mars 1812 le directeur général de l'administration précise enfin que ces fanions mesurerons 813 millimètres en tous sens. Ils n'aurons ni franges, ni cravates ni ornements.
Entre 1808 et 1812 les régiments n'ont pas attendu pour doter d'emblèmes leurs bataillons qui, du fait de leurs attributs pouvaient, au grand mécontentement de l'Empereur, introduire chez l'ennemi une certaine confusion et lui laisser croire qu'il s'était emparé d'un drapeau.
Le fanion de bataillon qui apparaît sur l’œuvre de Johann Carl WILCK correspond avec sa forme d'oriflamme à celui que l'on trouve dans la suite de Berka.
https://www.bertrand-malvaux.com/fr/p/4 ... 73-30.html
Là aussi il s'agit d'un fanion de bataillon d'infanterie légère. La forme et les ornements qu'il porte correspondent à cette période intermédiaire où les précisions, données plus tard par le directeur général de l'administration, laissent encore aux chef de corps une grande latitude dans la confection des fanions de bataillons.
Concernant le porte fanion, la lithographie du-manuscrit de Berka lui attribut le grade de sergent, (sans que cela apparaisse clairement). Ceci serait logique si l'on considère que l'aigle régimentaire est désormais aux mains d'un lieutenant et que les précédents emblèmes des bataillons étaient confiés à des sergent-majors. Les épaulettes de couleurs claires, visibles sur l'oeuvre de WILCK pourraient alors correspondre à un sergent de voltigeur, tant il est vrai qu'il n'est pas nécessaire que le porte-fanion soit issu d'une compagnie du centre.
S'agissant des fanions de compagnie qui sont aussi du fait de leur emploi appelé fanion d'alignement rien ne vient régler leur forme et leur disposition de sorte que la plus grande variété règne en la matière. On notera toutefois que ces fanions souvent carrés, parfois en forme de flamme à deux pointes mais toujours de petite dimension peuvent être soit fixés au bout du fusil, soit cloutés à une hampe. Ils reprennent souvent la ou les couleurs distinctives de la compagnie: jaune et/ou vert pour les voltigeurs, rouge pour les grenadiers ou les carabiniers, de couleurs divers pour les compagnies du centre ; ce qui n'exclut pas les couleurs pré-citées. Il n'ont pas de réelle valeur et leurs porteurs (habituellement un sergent) s'en débarrassent aussitôt qu'ils doivent faire usage de leurs armes.
En ce qui concerne la capote elle n'apparaît officiellement qu'à partir du 25 avril 1806. Elle devrait être de couleur beige mais le chef de corps et le conseil d'administration doivent souvent faire avec la ressource locale. La coupe et la couleur de fond des capotes affiche une certaine variété avec des rangées de boutons simple ou double, des parements et des martingales souvent présentes parfois absentes. La dotation des bataillons et de leurs compagnie étant progressif de même que le renouvellement de ces effets il n'est pas surprenant dés lors de trouver des compagnies vêtues de capotes de teintes différentes sans que la nécessite n'ait dicter ces choix.
Cette variété perdurera jusqu'à la première abdication de l'Empereur. La première restauration entraînera avec la réduction des effectifs un retour à l'uniformité des tenues de sorte qu'en juin 1815 pour la dernière fois mais aussi la première, l'Empereur entrera en campagne avec une armée vêtue de capotes uniformes ou presque.
Sources :
L'armée napoléonienne d'Alain Pigeard aux Editions Curandera
L'infanterie napoléonienne Hors série n°21 de la revue Napoléon 1er