Je suis très dubitatif concernant la présence d'un sergent-sapeur au sein des régiments d'infanterie, quel que soit d'ailleurs le nombre de bataillons entrant dans la composition de celui-ci.
Les termes du décret du 18 février 1808 sont clairs et ne font aucunement mention d'un sous-officier de sapeur au sein des régiments d'infanterie.
J'ai pourtant cherché dans plusieurs ouvrages la représentation d'un tel uniforme.
J'ai trouvé une foultitude de sapeurs et de caporaux-sapeurs qui du fait de l'originalité et de la luxuriance de leurs uniformes eurent naturellement les faveurs des dessinateurs de l'époque. De tous les ouvrages que j'ai consulté deux font mention d'un sergent-sapeur. Celui du commandant Bucquoy qui présente un sergent-sapeur du 57°de ligne (carte n°96 du volume consacré à l'infanterie) repris d'ailleurs par André Jouineau. Ce dernier propose également un sergent-sapeur du 63° de ligne. (n° 17 de la revue Soldat - infanterie de ligne 1812 1815) C'est celui que vous avez posté.
Si un tel sous-officier existe, il ne pourrait appartenir à l'un des bataillons puisque le décret limite à quatre le nombre de sapeurs, mais peut-être figurer sur les rôles de l'état-major du régiment. Or tout indique au contraire qu'un tel poste n'existe pas dans la composition du petit comme du grand état-major régimentaire.
Par ailleurs, lors du défilé du régiment, les sapeurs, en nombre pair, sont sur deux rangs. Si un tel sous-officier existait, il serait logiquement placé à droite du premier rang, or il n'apparaît pas dans le dispositif de défilé tel que nous le connaissons.
Alain Pigeard donne sans doute la solution dans son livre 'l'armée napoléonienne » page 510.
« Par tradition les sapeurs ouvrent la marche, ils défilent toujours devant le tambour-major, sur deux rangs. Les sapeurs sont commandés par un caporal-sapeur qui bien souvent a le grade de sergent-sapeur ».
Ainsi il apparaît que le sergent-sapeur et le caporal-sapeur ne font qu'un. C'est le simple désir des colonels de donner un peu plus de lustre à leur tête de colonne qui est responsable de cette confusion.
Le document sur lequel vous vous êtes basé fait état de quatorze sapeurs pourtant l'article 5 du décret du 18 février 1808 que vous citez vous-même précise bien que les sapeurs sont au nombre de quatre par bataillon et que c'est un caporal issu de ceux-ci qui les commande.
Pour moi le nombre de sapeurs dans un régiment se limite donc à quatre par bataillon, dont un caporal, portant dans certains régiments (mais pas tous) le galon de sergent.
P.S. Ce serait pas mal qu'avec la reproduction de textes et d'images vous précisiez l'origine de vos sources, cela nous aiderait à vous répondre.