Le 10 mai 1940, au moment de l'offensive allemande à l'Ouest, le 51e BCC est déployé dans les bois au nord de Briey. Il y reste jusqu'au 12 juin, jour où lui est donné l'ordre de repli. Les consignes prescrivent un embarquement sur voie ferrée qui doit s'effectuer en gare de Landres. Les chars No. 92 et No. 95 en panne sont rapidement sabotés et abandonnés sur place, à Piennes et à Mainville tandis que le reste du bataillon gagne par la route son point d'embarquement. Un léger retard étant engendré par l'absence de locomotive, c'est seulement le 13 juin 1940 en fin de matinée que tout est prêt pour le départ vers le sud.
Les deux trains nécessaires au transport du bataillon Fournet s'ébranlent à une heure d'intervalle, en début d'après-midi, la première étape doit les mener à Gondrecourt. Le convoi atteint la zone entre minuit et 02 heures du matin, après avoir subi une attaque aérienne. Les chars sont maintenus sur leurs boggies de transport et dissimulés dans les bois de Badonvillers, au nord-est de Gondrecourt, dans l'attente de nouvelles directives. Le 14 juin, en fin de matinée, l'ordre de gagner Neufchâteau arrive de la IIIe armée. Le convoi se remet en route et il parvient dans la localité à l'aube du 15 juin, après avoir été fortement retardé par le désordre dont est alors victime le réseau ferroviaire de la région. L'arrêt à Neufchâteau est de courte durée et, bientôt, la directive est donnée de poursuivre vers Dijon. Le commandant Fournet, une nouvelle fois, organise le départ qui a lieu en début d'après-midi. Arrivés à l'entrée du village de Meuse, à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Bourbonne-les-Bains, les deux trains portant les engins du 51e BCC sont bloqués dans une courbe en déblai de la voie ferrée par un convoi en flamme. Dans l'impossibilité de faire débarquer ses chars pour faire face à l'ennemi, le commandant Fournet prend alors la décision de les saborder pour permettre ensuite aux équipages d'échapper à la capture.
A 19 heures, les tuyauteries d'essence sont sectionnées et des charges explosives mettent fin au périple des derniers chars lourds français. Lorsque les hommes du Panzer-Regiment 10 découvriront, à leur plus grande surprise, les convois abandonnés, seul le 2C No. 99, dont la mise à feu des charges n'a pas fonctionné, sera encore en état. Le commandant Fournet et ses hommes sont ensuite dirigés vers le sud et après quelques péripéties, ils se retrouveront pour la plupart dans le Tarn, près de Carmaux. En juillet, le 51e BCC sera dissout à Castres.
Ainsi s'achève l'histoire du char lourd 2C, apparu trop tard pour participer à la guerre de 1914-18, sa conception dépassée l'a irrémédiablement condamné lors du conflit suivant.
http://www.1939-45.org/articles/fcm2c.htm