Des amis viennent à la maison et veulent s'essayer à la peinture de miniatures.

Malgré des figurines et un terrain encore inachevés, on en profite pour faire un jeu : les Français sont en retraite en mai 1940, un QG en fuite a abandonné des documents importants sur la place d'un village, et ordre a été transmis par TSF aux unités encore combattantes des environs d'aller les récupérer. "Par TSF, les cons ! fulmine le lieutenant de Sterniac, ils ne savent pas que toutes nos transmissions sont captées par les boches ?" et effectivement, quelques minutes plus tard, une voix nasillarde se fait entendre dans le poste : "Pas la peine de vous fatiguer, cochons de Français, on fient prendre les documents !". Sterniac ne peut compter que sur deux groupes de combat d'infanterie à 12 hommes chacun, et sur une équipe de mitrailleuse hotchkiss. Avec un peu de chance, il sait qu'il pourra aussi avoir le soutien d'un char lourd B1 bis. En face, le lieutenant Dütter, pour qui c'est le premier engagement au feu, dispose d'un Panzer III, de trois groupes de combat de 10 hommes, d'une équipe lance-flamme et d'un mortier moyen

Les Français commencent par positionner rapidement la mitrailleuse dans une maison qui donne sur l'ouest de la place du village, afin d'interdire l'accès aux documents et de fixer l'ennemi.

Un groupe d'infanterie gagne une autre maison mitoyenne pour soutenir la mitrailleuse.

L'envahisseur, inexpérimenté, commet alors une bévue de débutant, il envoie son blindé à pleine vitesse sur la place afin d'avoir la mitrailleuse dans sa ligne de mire.

"Préparez-vous à tirer !" hurle le chef de char.

Au même moment, l'équipe mortier allemande arrive sur le flanc nord.

Elle déclenche un tir visant les mitrailleurs français. Celui-ci, encore mal ajusté, se perd dans la nature.

Mais voici que déboule du flanc sud un char B1 bis, ravi de l'aubaine de pouvoir prendre le Panzer III de trois quart arrière. Dütter se mord les doigts et comprend qu'il a commis une erreur stratégique en faisant débouler son tank en premier, il aurait dû positionner toutes ses troupes avant de faire intervenir le panzer sans l'exposer.

Sûr de lui, le Français fait feu de ses deux canons, mais manque, car ses tirs sont imprécis à cause de son déplacement !

Les Allemands reprennent confiance, et un groupe de combat se rue dans la cour arrière d'une maison à l'est de la place. Les documents sont à portée d'une course ! Il suffirait que le panzer détruise le B1 et que le mortier fixe la mitrailleuse française pour pouvoir gagner.

La tension est à son comble, bientôt, le panzer pourra tirer, il commence à faire tourner sa tourelle pour ajuster son tir sans bouger. De plus, un groupe lance-flamme allemand entre en jeu pour aller menacer le B1, même s'il reste encore loin.

Le lieutenant de Sterniac sait que l'issue de l'engagement se joue ici, et il se rue avec un groupe d'infanterie dans les ruelles de l'ouest du village pour aller appuyer le blindé français.

"Grouillez-vous les gars, je sais qu'on n'a pas d'armes anti-tank, mais le soutien moral, ça compte aussi, et si le B1 tombe je ne donne pas cher de notre peau !"

Déjà le panzer III fait feu. "Klong !", le tir touche, mais ricoche sur le blindage épais de la fine fleur de la cavalerie cuirassée française.

Enragée, l'équipe mortier tire, visant à nouveau le bâtiment qui abrite la grosse mitrailleuse française. Le projectile se rapproche de la cible, mais ne l'atteint toujours pas.

Soudain, "Chtouunnng !", l'obusier du B1 fait mouche dans le réservoir latéral du panzer qui s'enflamme instantanément.

"Chartier, vous avez vu ce mortier qui nous avoine à droite du château, nettoyez-moi ça !" "Compris caporal !"

"Tac tac tac tac", malgré le couvert partiel offert par les grilles du château, l'équipe allemande finit déchiquetée. Dütter, démoralisé, se dit qu'il n'aurait pas dû sécher autant de cours à l'école de guerre, et sachant qu'il ne peut plus gagner, se retire en laissant l'objectif aux mains de l'ennemi.
