tirailleur et charge de cavalerie

[Siaba]

+1 avec Marc.
Une tactique relativement commune pour les troupes à pieds en ordre dispersé semble avoir été de se coucher au passage d'une charge de cavalerie. Un cheval, si il n'est pas paniqué ou affolé, ne piétinera pas un homme à terre et un cavalier, si il n'est pas équipé d'une lance n'atteindra pas le gars allongé.
Je ne suis pas spécialiste du Napo mais j'avais déjà vu cette pratique dans des récits de combats contre les afghans (où les cavaliers anglais fonctionnent en binome, l'un d'entre eux se servant de sa carabine pour abattre les afghans à terre) et les madhistes (où les hussards anglais se dotent de lances locales). Vu ces pratiques, je pense qu'il devait être relativement risqué pour un cavalier de descendre de cheval afin de s'occupper d'un ennemi allongé.....la phase où il démonte étant un moment où le cavalier doit être assez vulnérable.

Après, concernant la supériorité du cavalier dans un combat à 1 vs 1 contre un fantassin, je dirais que ça tient surtout à l'armement. En 1870, on voit des patrouilles de cuirassiers prussiens tenus à distance par des fantassins français isolés et incapables de s'en prendre à eux vu qu'ils ne sont armés que de sabres et de pistolets.

[Thierry Melchior]

ma petite opinion: un tirailleur surpris en terrain ouvert par un cavalier est un tirailleur mort, sauf s'il s'agit d'un tireur d'élite doublé d'un champion de course à pied

Oui, en même temps un homme qui se laisse surprendre en terrain ouvert par un cavalier il est aveugle, sourd et incapable de ressentir les vibrations du sol !
A-t-on atteint le point Godwin ?

[Michel]

mon raisonnement s'applique dans l'absolu en terrain vaste et découvert, de plus un cheval, meme monté, galope plus vite qu'un homme ne cours généralement

[Siaba]

Et moi qui croyait depuis le début qu'on parlait de combats entre tirailleurs et cavalerie....si, il s'agit de courses, je suis d'accord: le cavalier va plus vite , comme l'ont prouvé les nazis lors des jeux olympiques de 1936 (ça, c'est pour faire plaisir à Thierry et atteindre le point Godwin)

[BMasson]

bonjour,

je vais abonder dans le sens de Thierry et de Jean-Pierre, et me permettre un léger troll en rappelant certains faits historiques ou techniques.

une unité en "tirailleurs" est en fait composée de 3 éléments:
-un premier réellement en ordre dispersé, composé en bi ou trinômes, où l'un ne tire que lorsque l'autre a fini de charger son arme, qui fait le coup de feu, éclaire la voie à son unité mère, etc...
-un deuxième en ordre plus dense, chargé de "nourrir" la ligne de tirailleurs, et de relayer les info vers le l'unité mère.
-un troisième en ordre serré, qui fourni des éléments au deuxième et sert de point de ralliement aux deux autres en cas de menace en ordre serré (menace à son échelle, donc une compagnie d'infanterie ou un peloton de cavalerie)

les trois éléments doivent être assez rapprochés pour que les remplacement soient rapides, et que le replis éventuel soit aisé. Ils sont d'effectifs équivalents.

donc face à un 'hourra' de cosaques, les deux premiers se reforment derrière le troisième. Face à une charge de régiment, le tout se réfugie derrière l'unité mère.

le fait de se coucher est avéré dans toutes les armées, celà permet de limiter les dégâts quand on n'a pas le temps de se replier (quitte à se relever lorsque la cavalerie est passée et à lui tirer dans le dos!).

Ce n'est pas sans conséquences, car si un cheval libre de ses mouvements évitera toujours un homme à terre, un cheval dans une unité "botte à botte" n'a que le choix entre aller tout droit et refuser l'obstacle. Cette solution étant plus dangereuse pour le cheval que la première, il est rare qu'il la choisisse, et va normalement piétiner le pauvre fantassin. Ce dernier a néanmoins en gros une chance sur deux d'être indemne après le passage de l'unité, alors qu'en restant debout, il en a exactement zéro.

pour ce qui est de tirer sur les cavaliers et de penser les arrêter (toujours pour des tirailleurs), c'est peu probable, car:
-un mousquet à poudre noire, avec de la bonne poudre, propre, chargé avec précautions et avec un silex neuf, garde une bonne chance de ne pas partir. Si on rajoute les facteurs de qualité de la poudre, du stress, des salissures et de la détérioration du silex dus aux tirs précédents, du bruit, voir des blessures éventuelles, on chute en dessous de 50% de tir, ce qui pour un binôme fait une balle qui part sur les 2 mousquets

-on passe rapidement sur le manque de précision de l'arme, partiellement rachetée par l'abondance des cibles en face

-ensuite, la balle de mousquet, du fait de sa faible vitesse initiale, si elle touche, a peu de chances de tuer net le cheval en face (tuer le cavalier ne résout rien, car le cheval continue), et une simple blessure, même mortelle à faible échéance, n'empêchera pas ledit cheval de rattraper le fantassin (et paf...)

-ensuite, pour évaluer l'état psychologique du tirailleur avant son feu, il suffit d'aller sur n'importe quel champ de course, de se positionner à côté de la dernière ligne droite lors d'une course de plat, et de s'imaginer avec un copain au milieu de la piste. Les chevaux ne sont qu'une petite dizaine, pas ensemble, pas très gros, et pas entrainés à ça, mais perso, je chercherais plutôt à filer vers les barrières au lieu de viser posément les 500kg de muscles qui me foncent dessus à 4 fois ma vitesse de sprint

[Apa]

Bruno,
tu joues avec L3C, je crois. Je ne connais pas cette règle. Peux-tu m’en dire plus sur la gestion des tirailleurs ?
Merci.

[BMasson]

à L3C les tirailleurs sont difficile à jouer, mais bien menés, ils ont une efficacité redoutable. (certaines mauvaises langues ont prétendu "trop" même)

ils sont déployés sur le front de leurs unités mères, ne doivent pas trop s'en éloigner, et doivent rester en groupe cohérent. Ils ne combattent que par le feu (ou contre d'autres tirailleurs dans un bois à la rigueur). Ils doivent rester à une certaine distance des unités en ordre serré, d'autant plus si c'est de la cavalerie. Ils entretiennent un feu d'usure permanent entre des unités immobiles, et rompent devant l'avance ennemie. Leur meilleure cible est l'artillerie ennemie, puis la cavalerie. Les combats entre tirailleurs se gèrent grosso-modo comme les combats entre ordre dense

Mais c'est une arme à très fort impact psychologique, car les pertes infligées sont souvent ressenties comme "sans contrepartie"

[Korre]

à L3C les tirailleurs sont difficile à jouer, mais bien menés, ils ont une efficacité redoutable. (certaines mauvaises langues ont prétendu "trop" même)

Les mauvaises langues ont raison.