Message
par corybantes » Mer Nov 17, 2010 12:03 pm
Je joue à NPOW depuis presque 6 ans, en comptant l'interruption de trois années dûe à mon séjour outre mer.
Je socle à l'unité : 3 socles par unité.
Je peins actuellement du russe 1812 en 28 et je socle aussi à l'unité. J'ai bien pensé socler individuellement chaque fig. Finalement, les socles NPOW étant peu grands (15mm : 3 X 1,5 - 28mm : 6 X 3), je me suis dis que je pourrais tout de même les utiliser pour d'autres règles en me servant de sous socle.
NPOW est pour moi une règle simple sans être simpliste, courte, facilement assimilable, ludique. Le côté historicité est moindre que dans d'autres règles qui privilégient cet aspect.
De toutes façons, je ne connais pas de règle qui ait trouvé le compromis idéal. Les aigles se joue à la figurine, Grande Armée à la division je crois. L'ami Thierry Melchior a écrit sa propre règle basée, sauf erreur de ma part, sur tout ou partie du règlement de l'époque. On peut citer aussi DBN, les 3 couleurs, Lasalle, etc ...
A mon avis, le choix d'une règle reste du domaine de la sensibilité propre à chaque joueur. NPOW me convient car elle est courte, facile d'accès. Je n'ai pas envie de me cogner des centaines de pages avant de pouvoir penser bouger la moindre figurine. De même, je n'ai pas envie de devoir consulter 15 tableaux avant de jeter un dé pour m'apercevoir que je ne viens de faire qu'1/2 perte sur l'unité en face de la mienne. C'est vrai que je caricature, à dessein d'ailleurs. Je trouve d'ailleurs que je ne suis pas le seul à rechercher d'abord le côté ludique, même si j'aime beaucoup jouer avec des unités historiques, pouvoir les mettre en carré ou en colonne d'assaut. alors NPOW fait l'impasse, puisque nous jouons au niveau d'un corps d'armée, sur le déploiement des tirailleurs (qui reste toutefois représenté par la capacité de tirer avec un facteur moindre) par exemple. Mais les mises en carré, les colonnes d'assaut sont présentes par exemple aussi. J'aime aussi parler uniforme sans pour autant hurler au sacrilège si mon adversaire met sur la table une armée française 1815 avec un régiment en blanc. Dans mes listes d'armée, j'essaye dans la mesure du possible de mettre les régiments ayant participé à telle ou telle bataille. J'ai monté en 15mm l'armée coalisée de la bataille de la souffel ; je suis allé chercher chez Nafziger l'odb correspondant. Je devrais donc avoir une armée assez proche de ce qu'elle était historiquement. De même je peins du russe 1812, bataille de Polotsk en août ; je me suis servi de Nafziger pour peindre les bons régiments.
NPOW est notamment basée sur la qualité du commandement et "l'écriture" des ordres. Je mets ce dernier point entre guillements car le terme écriture est mal adapté ; il suffit en fait de tracer une flêche par unité sur le plan, d'indiquer le ou les objectifs à prendre de même que l'attitude de ladite unité sur la feuille d'ordre. Ca prend 10 mns à tout casser.
La qualité du commandement est représentée par l'attribution d'un dé à chaque général. Ce dé sert à donner des ordres, à en recevoir de nouveaux pour les appliquer ensuite, à rallier ses troupes.
Ainsi, nos amis russes se voient dotés souvent de d4. Il est clair alors que le piètre qualité du commandement rendra leur armée peu mobile. De même, la capacité des généraux russes à donner de nouveaux ordres ou à en recevoir est plus faible.
Le dé permet à mon sens d'éviter l'effet "omnipotence" et "téléphone portable", le premier permettant au CinC de tout voir et le second de donner de nouveaux ordres dans la seconde à un subordonné à l'autre bout du champ de bataille. Ainsi, le CinC doit dépenser un certain nombre de points de commandement pour envoyer un nouvel ordre, ce nombre de points augmentant avec la distance entre l'expéditeur et le destinataire. Ce dernier devra dépenser 2 PC pour recevoir et comprendre ses nouveaux ordres, qu'il ne pourra appliquer qu'au tour suivant. Tout ceci représente donc la capacité de chaque général à bien comprendre ce qu'on lui demande. On sait tous que les généraux n'étaient aussi doués les uns que les autres, ou faisaient preuve parfois d'initiatives malheureuses : Murat qui charge à Heilsberg avec 9000 cavaliers, transformant ainsi ce que Napoléon voulait être un simple engagement en véritable bataille qui coûtera à la grande armée 10000 hommes.
Pour rester chez les russes, le piètre commandement est un handicap. Toutefois, leurs troupes sont plus fortes que les autres. J'ai joué polonais à Lyon avec un commandement bon, donc une armée plus manoeuvrière. Ca ne m'a pas empêché de rebondir avec deux divisions sur une seule russe ...
Il faut noter cependant la possibilité de prendre un officier d'état major qui peut prendre sous son commandement direct une ou plusieurs unités. De même, le CinC peut donner ses points de commandement à ses subordonnés. Ceci ajoute un peu de mobilité.
Il n'en reste pas moins que toute armée a ses chances. Je rappelle que le joueur a sa part sur la table.
Le défaut de NPOW reste ses listes d'armée qui ne sont pas terribles.
La tendance depuis pas mal de temps est de ne jouer qu'avec des listes historiques. Ceci est suivi de près par l'excellent joueur Didier Rohas qui révise ces listes avec des odb historiques. C'est beaucoup mieux d'ailleurs à mon sens.
Corybantes, aka Bertrand dans la vraie vie.