03-07-1940 : Attaque de Mers el-Kébir (Algérie).

Modérateurs : Staff Forum, Modérateur temporaire

Avatar de l’utilisateur
jacknap1948
Messages : 4012
Inscription : Jeu Jan 22, 2009 6:32 pm
Localisation : 93 + 83 + 22

03-07-1940 : Attaque de Mers el-Kébir (Algérie).

Message par jacknap1948 » Lun Juil 03, 2023 6:20 am

3 juillet 1940 : Attaque de Mers el-Kébir (Algérie).



Le 3 juillet 1940, la Royal Navy attaque la flotte française amarrée dans la rade nord-africaine de Mers el-Kébir, près d'Oran.

La brutalité de l'attaque (1.297 morts chez les marins français) réveille en France une anglophobie latente.

C'est une aubaine pour les partisans d'une cohabitation avec l'occupant allemand.

Une semaine plus tard, le 10 juillet, l'Assemblée nationale issue des élections de 1936 et du Front populaire vote à une écrasante majorité les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Joseph Savès.

Image


La flotte française ne doit pas devenir allemande.

Seuls à faire face aux nazis, après l'armistice franco-allemand du 22 juin 1940, les Anglais craignent non sans raison que la flotte française, puissante et réputée, ne soit un jour réquisitionnée par les Allemands.

Cela même si la convention d'armistice prévoit le désarmement des navires dans leur port d'attache.

Le Premier ministre Winston Churchill décide en conséquence de s'emparer de tous les navires de guerre français à sa portée.

C'est l'opération «Catapult».

Dès le 2 juillet 1940, par des ruses diverses ou par la menace, des officiers britanniques montent à bord des navires français amarrés dans leurs ports, à Portsmouth et Plymouth.

Capturés, les marins et officiers se voient proposer de rejoindre de Gaulle.

La plupart refusent, par fidélité au gouvernement légitime, et se font rapatrier.

Les Anglais excluent de s'en prendre aux navires français amarrés à Toulon, car leur attaque est risquée et d'autre part inciterait les Allemands à occuper ce port, pour l'heure épargné.

L'escadre amarrée dans la rade de Mers el-Kébir, en Algérie, paraît davantage à leur portée.


Churchill affiche sa détermination.

Churchill doit résister dans son propre cabinet de guerre à ceux qui, tel Lord Halifax, conservent l'espoir d'amadouer Hitler !

Le Premier ministre voit donc dans l'attaque de Mers el-Kébir un double avantage :
- D'une part enlever aux Allemands toute chance de s'emparer des navires ;
- D'autre part - le plus important sans doute à ses yeux - briser tout espoir d'accommodement avec le Führer et ses douteux comparses de Vichy.

Le 3 juillet au matin, l'amiral britannique James Somerville se présente devant la rade de Mers el-Kébir, à la tête d'une puissante flotte de guerre.

Peu confiant dans l'issue des négociations, il fait miner l'entrée de la passe par ses avions de l'aéronavale.

Là-dessus, un plénipotentiaire se rend auprès de l'amiral Gensoul et lui propose soit de suivre les Anglais, soit encore de se réfugier dans les Antilles, soit à la rigueur de se saborder.

Cependant que les discussions s'éternisent, les Anglais captent un message de l'amiral Darlan au vice-amiral Gensoul : le chef de la marine française lui fait savoir que les escadres de Toulon et d'Alger se portent à son secours !

Les négociations s'interrompent aussitôt et le plénipotentiaire regagne la flotte anglaise, à l'abri derrière la jetée qui protège le port.

Vers 17 heures, les Anglais ouvrent le feu sur l'escadre, composée de puissants et prestigieux croiseurs ou cuirassés : Dunkerque, Strasbourg, Provence, Bretagne, ainsi que de 15 torpilleurs, 6 sous-marins etc.

Coulé à la troisième minute du combat, le Bretagne entraîne près d'un millier de marins dans la mort.

Au bout d'un quart d'heure, le tir cesse mais les avions anglais reviennent à la charge le 6 juillet et endommagent gravement le Dunkerque.

Le Strasbourg et trois contre-torpilleurs réussissent entre-temps à s'enfuir et regagner Toulon, suivis quelques semaines plus tard du Provence et du Dunkerque.

Ces navires vont en définitive se saborder avec le reste de la flotte le 27 novembre 1942 pour échapper cette fois aux Allemands.


Alexandrie et Dakar aussi.

L'opération «Catapult» a plus de chance à Alexandrie, en Égypte, où l'amiral Godfroy accepte l'ultimatum de l'amiral Cunningham et fait désarmer ses navires sur place, sous contrôle britannique.

Deux ans plus tard, ils entreront dans la guerre aux côtés des Alliés.

À Dakar, le cuirassé Richelieu est endommagé dans la nuit du 7 au 8 juillet 1940 par des avions qui ont décollé d'un porte-avions britannique.

Le 23 septembre suivant, il répondra par des coups de canon au général de Gaulle, qui avait tenté d'entrer dans le port à bord de navires alliés en vue d'obtenir le ralliement du Sénégal à la France libre...



Une semaine d'Histoire du 3 Juillet 2023 au 9 Juillet 2023 avec Herodote.net
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).



Image
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

Répondre

Revenir vers « L'agenda de l'oncle Jacques »