01-01-1959 : Fidel Castro s'empare du pouvoir à Cuba.

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jacknap1948
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01-01-1959 : Fidel Castro s'empare du pouvoir à Cuba.

Message par jacknap1948 » Lun Jan 01, 2024 8:18 am

1° janvier 1959 : Fidel Castro s'empare du pouvoir à Cuba.



Dans l'euphorie de la décolonisation, l'année 1959 s'ouvre sur la fuite d'un dictateur corrompu et méprisé, Fulgencio Batista et le triomphe d'un jeune guérillero romantique, rieur et barbu.

Cela se passe à Cuba, la « perle des Antilles », une île tropicale évocatrice de tous les plaisirs de la terre.

La prise de pouvoir de Fidel Castro, au terme d'une campagne-éclair de deux ans, offre l'espoir d'un nouveau départ de l'Amérique latine, un espoir bien vite trahi.

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Fidel Castro après sa prise de pouvoir (1959)


Parcours inattendu d'un enfant de la bourgeoisie

Fils d'un riche planteur cubain d'origine espagnole, Fidel Castro fait des études de droit et se marie avec la fille d'un avocat proche de Fulgencio Batista, l'homme fort du pays.

Le jeune Fidel Castro se lance avec fougue dans l'action politique, mû par la haine de l'impérialisme américain.

Avec une centaine de partisans, il attaque le 26 juillet 1953 la caserne de Moncada, à Santiago-de-Cuba.

C'est un fiasco sanglant, il est condamné à 15 ans de prison mais libéré dès 1954 à la faveur d'une amnistie.

Il se réfugie avec son frère Raul au Mexique où il fonde le « Mouvement du 26 juillet » et rencontre Ernesto Guevara, un jeune médecin argentin surnommé le Che (l'Homme).

Comme Raul, ce dernier se déclare marxiste-léniniste et confesse sa proximité avec l'Union soviétique mais il n'arrive pas à faire partager ses opinions par Fidel.

Dès le 2 décembre 1956, Fidel Castro revient clandestinement à Cuba à bord d'un petit bateau de fortune, le Granma, avec 81 compagnons au total.

Une semaine plus tard, traqués par l'armée cubaine, ils ne sont plus que douze.

Comme les apôtres ! Ils prennent le maquis et sont rejoints par de jeunes dissidents. C'est alors le début d'une longue marche triomphale.

Les « barbudos » sont plusieurs milliers pour le coup de grâce final, la fuite de Batista, le 1° janvier 1959.


Un caudillo marxiste-léniniste

Très vite, par souci de justice sociale, Fidel Castro lance une vaste réforme agraire.

Puis il nationalise les plantations de canne à sucre, dont la moitié appartiennent à des groupes étasuniens.

Pour manifester son indépendance à l'égard de son très puissant voisin, il a aussi le front de rétablir des relations diplomatiques avec l'Union soviétique.

C'est plus que n'en peuvent supporter les États-Unis, le président Dwight Eisenhower décrète un embargo et interdit aux entreprises américaines et alliées de commercer avec Cuba.

La menace est sérieuse, Castro connaît comme tout un chacun les précédents de l'Iran et du Guatemala dont les gouvernants ont été renversés par la CIA (les services secrets américains) pour avoir voulu retrouver leur indépendance économique : Mossadegh en 1953 et Arbenz en 1954.

Pour échapper à leur sort, il n'a d'autre choix que de se jeter dans les bras de son nouvel allié.

Devenu une base avancée de Moscou à 150 km de la Floride, son régime suscite l'effroi aux États-Unis.

Après le fiasco du débarquement de la baie des Cochons et la crise des fusées, qui fait craindre une guerre nucléaire,

Cuba passe sous l'entière dépendance de l'URSS dont Castro devient le représentant auprès de tous les rebelles du tiers monde.

Six décennies plus tard, les désillusions sont immenses mais le régime castriste se maintient envers et contre tout, dans l'ombre de son chef nonagénaire.

Nostalgie aidant, le vieux dictateur s'offre même le luxe de recevoir des hommages du monde entier, y compris du pape et du président américain !

En Amérique latine, où l'on espérait que la démocratie l'emporterait enfin sur le caudillisme (des dictatures sociales conduites par des chefs militaires), on voit émerger une nouvelle forme de caudillisme portée par des disciples de Fidel : Ortega au Nicaragua, Morales en Bolivie, Chavez au Venezuela.



Une semaine d'Histoire du 1° Janvier 2024 au 7 Janvier 2024 avec Herodote.net
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).



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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

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