20-01-1878 : Les Russes aux portes de Constantinople.

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jacknap1948
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20-01-1878 : Les Russes aux portes de Constantinople.

Message par jacknap1948 » Sam Jan 20, 2024 7:18 am

20 janvier 1878 : Les Russes aux portes de Constantinople.



Le 20 janvier 1878, les Russes s'emparent de la ville d'Andrinople (aujourd'hui Édirne), à 200 km de la capitale turque, Istamboul.

Le tsar Alexandre II se voit bien près d'accomplir un rêve séculaire : entrer dans la «deuxième Rome» (Constantinople) et réunir celle-ci à la «troisième» (Moscou), dans une communauté orthodoxe.

Mais, devant l'opposition des Anglais, il va devoir en rabattre et accepter un compromis au congrès de Berlin, la même année.


Le rêve oriental de la Russie.

Les Russes sont entrés en guerre le 27 avril 1877 pour soutenir les peuples slaves des Balkans dans leur révolte contre le sultan.

Pris de peur, le sultan demande sans tarder l'arrêt des hostilités.

Dans le village de San Stefano, dans la banlieue d'Istamboul, les plénipotentiaires signent un traité le 3 mars 1878 qui instaure une Grande Bulgarie indépendante, du Danube à la mer Égée.

Le sultan cède aussi au tsar une partie de l'Arménie (Kars et Batoum) et également la Dobroudja, région du bas-Danube que la Russie échange aussitôt avec la Roumanie contre la Bessarabie méridionale.

Avec ces nouvelles amputations, qui suivent l'indépendance de la Grèce et l'autonomie de la Serbie, la Turquie perd la plus grande partie de ses dernières colonies d'Europe.

Le tsar impose un protectorat de fait sur les peuples balkaniques et peut rêver d'une prochaine annexion de Constantinople, la «deuxième Rome».


Arbitrage au congrès de Berlin.

Le triomphe sans nuance contrarie l'empereur autrichien François-Joseph I° et surtout le Premier ministre britannique Benjamin Disraeli, qui craint que la Russie n'entrave bientôt la route des Indes et le canal de Suez.

Londres menace Moscou d'une guerre.

Le chancelier allemand Bismarck saisit l'occasion pour se poser en arbitre des relations internationales.

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Il propose l'ouverture d'une conférence internationale.

Celle-ci se tient à Berlin du 13 juin au 13 juillet de la même année.

Elle prépare le complet démembrement de l'empire ottoman en reconnaissant l'indépendance de la Serbie, du Monténégro, de la Roumanie.

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Mais, au grand mécontentement des Russes et des Bulgares, la Bulgarie est obligée de réduire ses prétentions territoriales et n'obtient qu'un statut d'autonomie.

Elle proclame néanmoins son indépendance pleine et entière le 4 octobre 1878, de façon unilatérale.

La Bosnie-Herzégovine est d'autre part placée sous administration autrichienne et Chypre sous administration britannique (la Bosnie-Herzégovine sera elle-même annexée par l'Autriche le 5 octobre 1878).

La France, là-dessus, proteste et obtient pour son compte la promesse d'un protectorat sur la Tunisie, une province ottomane très largement autonome.

Trois ans plus tard, ce protectorat deviendra effectif, mais il entraînera l'Angleterre à mettre la main sur l'Égypte dès l'année suivante.

Après cette première guerre des Balkans, le dépeçage de la Turquie d'Europe est en bonne voie.

Plus que jamais, celle-ci mérite le qualificatif d'«homme malade de l'Europe» que lui a donné le prince Alexandre Gorchakov, chancelier d'Empire et ambassadeur du tsar à San Stefano...

Dans le traité de Berlin sont contenus en germe les motifs de dissensions qui, faute d'être surmontés, vont entraîner l'Europe dans la Grande Guerre en 1914.

Joseph Savès.



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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).



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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

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