04-07-1806 : Défaite des FRANÇAIS à Maida (Italie).

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jacknap1948
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04-07-1806 : Défaite des FRANÇAIS à Maida (Italie).

Message par jacknap1948 » Mer Juil 05, 2023 1:49 pm

4 Juillet 1806 : Défaite des FRANÇAIS à Maida (Italie).



Le 4 Juillet 1806 : Défaite des Troupes Françaises face au Corps de Stuart à Maida, et insurrection de la Calabre.



LES AMIS DU PATRIMOINE NAPOLÉONIEN.


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Profitant de la longueur du siège de Gaëte, qui occupe le gros des troupes françaises engagées dans le royaume de Naples, les Anglais décident de débarquer dans le Sud-Ouest de l'Italie en Calabre.

Ils confient au Major Général Sir John Stuart, le commandement d’une force d’intervention d'environ 5.000 hommes.

L’expédition de Stuart arrive dans la baie de Saint-Eufémia le 30 juin et débarque, sans opposition, le 1° juillet.

À la fin de la journée, une forte houle se lève, qui empêche un débarquement rapide des munitions et des vivres : Stuart ne peut plus compter sur l’effet de surprise, du moins pas complètement.

Le général Reynier, côté français, en profite pour regrouper encore plus de forces face à l’Anglais (5.690 fantassins, 328 cavaliers, 373 artilleurs).

Celles-ci se composent de deux bataillons du 1° léger et de deux bataillons du 42° de ligne, commandés par le général Compère, tandis que le général Digonet est à la tête de deux bataillons du 23° de ligne, de deux bataillons de Polonais et d’un bataillon de Suisses.

Ce même 3 juillet, Stuart reçoit des informations contradictoires, selon lesquelles les Français se concentrent sur la rivière Lamato, près de la ville de San Pietro di Maida.

Il monte à cheval pour aller reconnaître le terrain, avec son état-major.

Sous-estimant les forces françaises ce soir là, Stuart ordonne à 350 de ses hommes de tenir la plage, le reste de ses forces devant se préparer à une attaque matinale des positions françaises.

Lorsque le jour se lève, ce 4 juillet, les forces anglaises s’avancent en deux colonnes parallèles dans la plaine s’étendant entre la plage et la rivière Lamato.

Le plus près de celle-ci se trouve la brigade Kempt (35° léger et diverses compagnies), suivie de Cole, tandis que du côté de la plage avance la brigade Acland et celle d’Oswald derrière elle.

Chaque brigade est accompagnée de batteries légères (sur des mules), les batteries lourdes suivant la colonne d’Acland.

Les forces anglaises sont appuyées, de la mer, par l’Apollo, accompagnée de deux bâtiments de moindre importance.

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Portrait du général Reynier.

La marche en avant n’est pas sans difficultés.

De nombreuses patrouilles de cavalerie se montrent, et la plaine est remplie de nombreuses broussailles et de sable, rendant le déplacement des canons particulièrement difficile.

De sorte que, la chaleur et le déplacement des canons aidant, c’est une infanterie épuisée qui traverse les rues de Lamato, avant d’entrer dans la plaine de Maida.

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Carte de la bataille.

Durant de temps, Reynier (il se croit à cet instant inférieur en nombre) est loin d’être resté inactif : pendant la marche des Anglais sur Lamato, son infanterie a quitté ses bivouacs, sur la partie haute de la plaine de Maida.

À 8 h 45, il a rappelé sa cavalerie et il s’avance, confiant de pouvoir « jeter six ou sept mille Anglais dans la mer »

Lorsqu’ils entrent dans la plaine de Maida, les Anglais continuent d’avancer, Kempt à droite, à côté d’Acland, suivi par Cole. Un peu en arrière du centre, Oswald est en réserve.

La cavalerie et l’artillerie attelée françaises sont désormais en action, cette dernière échangeant ses tirs avec l’artillerie anglaise.

Il y a peu de dommages, mais les mouvements incessants, soulevant une grande quantité de poussière, et la fumée des canons cachent la marche de l’infanterie française.

Sur la droite, Kempt déploie ses Corsican Rangers et la compagnie légère du 20th au-delà du Lamato, afin de nettoyer quelques bosquets, mais ils sont repoussés par l’infanterie que Compère a dissimulé à cet endroit, afin de tourner la droite anglaise.

Le 20th perd son capitaine, est en grande difficulté, mais se maintient jusqu’à l’arrivée des flanqueurs du 35th, qui repoussent les Français en désordre.

Cette action est suivie d’une charge des Corsican Rangers, qui se sont ralliés, et peuvent ainsi rejoindre leur place sur la droite de Kempt.

La cavalerie française se dirige maintenant sur la gauche anglaise, ce qui a pour effet de dissiper la poussière et de révéler aux Anglais les Français qui se dirigent vers eux, en échelon par la gauche.

Compère en tête : 1° léger et 42° de ligne (2.800 hommes), ayant à leur droite la brigade suisse de Peyri et les Polonais (1.500 hommes), et le 23° léger de Digonet (1.250 hommes) encore plus à droite, rejoint par la cavalerie française et l’artillerie.

Les deux armées se rapprochent l’une de l’autre en silence, troublé par le seul bruit des canons.

Remarquons ici que les Français, ici, s’avancent non pas en colonne, mais en ligne.

Les Anglais, comme à l’habitude, sont sur deux lignes, les Français sur trois.

Lorsque les soldats de Compère et de Kempt sont à environ une centaine de pas l’une de l’autre, elle s’arrêtent et s’adressent plusieurs volées, qui semblent être à l’avantage des Anglais, qui reçoivent rapidement l’ordre de reprendre leur marche en avant.

On atteint ici un point largement discuté par les historiens.

Kempt, s’apercevant que ses hommes sont gênés par leurs manteaux, qu’ils portent en bandoulière, les arrête un instant, alors qu’ils sont à environ 70 pas des Français, leur donnant l’ordre de s’en débarrasser.

Le premier rang se retourne, pour passer cet ordre à ceux qui suivent et les Français comprennent ce mouvement comme un début de retraite.

Compère passe alors devant le front de ses hommes, en criant : « Cessez le feu ! Cessez le feu ! Chargez !”

Débarrassés de ce qui les encombrait, les Anglais, en fait, continuent d’avancer.

Kempt leur ordonne « Halte ! Attendez mon ordre ! Laissez-les arriver plus près !”

Lorsque les Français sont à moins de 30 pas, Kempt ordonne : “Feu ! Charge à la baïonnette ! ».

La première ligne française fait brusquement demi tour, entraînant avec elle la presque totalité du 1°léger de Compère.

Lui-même, malgré son courage, est rapidement submergé.

Les Anglais poursuivent les Français jusqu’à Maida, où ceux-ci se rallient enfin, leur tuant ou leur capturant près de 900 hommes, n’en perdant de leur côté qu’une cinquantaine.

Pendant ce temps, le 42° de ligne (brigade Compère) et la brigade Acland sont arrivés au contact.

Les Français sont les premiers à faire feu, sans effet, mais les Anglais font feu de leurs deux lignes et chargent, repoussant leurs adversaires.

Ceux-ci parviennent toutefois à se rallier, couvrant la gauche de Reynier, désormais exposée, ainsi que la seule route de repli, et soutenant les brigades situées á leur gauche.

Les Polonais et les Suisses de Peyri avancent maintenant pour arrêter l’avance d’Acland.

Mais les Suisses, en uniformes rouges, sont pris par les Highlanders pour le régiment de Watteville, ce qui leur permet d’envoyer une volée meurtrière à brûle pourpoint.

La surprise est grande parmi les Anglais, qui, cependant réagissent rapidement, et réussissent par leur feu à repousser les valeureux Suisses, permettant à la brigade Acland, bien que très atteinte, de continuer d’avancer.

Reynier n’a désormais plus que le 23° léger (1.250 hommes), sa cavalerie ainsi que son artillerie attelée, qui n’a pas encore été engagés, avec lesquels il compte maintenant attaquer la gauche d’Acland.

L’avance de la brigade Cole, qui se présente, en carré, sur l’extrême gauche anglaise l’en empêche.

Il est désormais contraint à la défense et rassemble le 23° léger sur une légère pente, appuyé par sa cavalerie.

Il envoie en avant des compagnies légères et de la cavalerie.

Il parvient ainsi à repousser Cole sur la défensive, dont les munitions s’épuisent et la fatigue commençant à se faire sentir.

La gauche anglaise est alors en mauvaise posture.

La situation va être rétablie par l’envoi, par Oswald, de la réserve sur la droite de Cole, et l’arrivée tardive du 20th foot (colonel Ross), qui s’attaque aux tirailleurs français sur le flanc gauche de Cole, puis, pivotant sur la droite, ouvrant un feu dévastateur sur le 23° léger, complètement isolé.

L’issue de la bataille ne peut plus désormais faire de doute.

Reynier concentre ses forces autour du 42° de ligne, avant de couvrir sa retraite avec sa cavalerie et des tirailleurs.

Heureusement les Anglais sont à court de cavalerie, sans quoi peu de Français s’en seraient sortis.

La bataille de Maida est maintenant terminée.

Inexplicablement, Stuart retourne sur la plage et reste inactif pendant deux jours, avant de se décider à envoyer la brigade Oswald en avant pour s’emparer de Monte Leone.

Le 21 juillet, le fort de Scylla capitule.

Il est aussitôt occupé par des troupes anglaises fraîches, tandis que le reste de l’armée anglaise réembarque pour la Sicile.



HISTOIRE DU CONSULAT ET DU PREMIER EMPIRE.
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).



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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

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