17-05-1809 : Bataille de Linz-Urfahr (Haute Autriche).

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jacknap1948
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17-05-1809 : Bataille de Linz-Urfahr (Haute Autriche).

Message par jacknap1948 » Mer Mai 17, 2023 6:31 am

17 Mai 1809 : Bataille de Linz-Urfahr (Haute Autriche).



Le 17 Mai 1809 a lieu la bataille de Linz-Urfahr (Haute Autriche).

Le Gros de l'Armée Autrichienne de l'Archiduc Charles se trouve sur les hauteurs du Marchfeld, de manière à observer, et défendre tous les points par où Napoléon est susceptible d'effectuer un passage du Danube.



LES AMIS DU PATRIMOINE NAPOLÉONIEN.


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17 mai 1809 – Les combats de Linz-Urfahr.



Ordre de bataille Alliés et Ordre de bataille autrichien
Le gros de l’armée autrichienne, sous les ordres de l’archiduc Charles, se trouve sur les hauteurs du Marchfeld, de manière à observer, et défendre, tous les points par où Napoléon est susceptible d’effectuer un passage du Danube. En fait, le fleuve est surveillé depuis Linz jusqu’à Pressburg (aujourd’hui Bratislava), afin de s’assurer des points de passage du fleuve et de pouvoir, dans le cas d’une offensive sur la rive droite, préparer une tête de pont.

Du coté français, Davout, entouré d’une division de son corps d’armée, a alors son quartier général à Melk. Une deuxième division se trouve à Pöchlarn, une troisième à Sankt-Pölten. Masséna, dont les quartiers sont à Simmering, a porté la division Molitor à Ebreichsdorf. De son coté, le général en chef autrichien observe avec la même attention Jedlersee et Nussdorf, Spitz et l’île Lobau.

Quelques jours avant le passage de Napoléon dans la Lobau, à Kaiser-Ebersdorf, le comte Kollowrat (IIIe corps d’armée autrichien, 18.000 fantassins, 1,400 cavaliers, 50 pièces de canons) reçoit l’ordre d’attaquer les Wurtembergeois de Vandamme qui se trouvent à Urfahr et, là où cela sera possible, d’attaquer la principale ligne d’opération des français. Il s’agit d’inquiéter Napoléon sur ses arrières et d’attirer là une partie de ses forces, alors qu’on se prépare à la grande bataille dans le Marchfeld.

Le 15 mai est une journée de repos, pour des troupes passablement épuisées par des marches continuelles dans le mauvais temps. Le 16, les troupes arrivent à Freistadt, Sommariva en direction de Schwinrd et Walburg, c’est à dire sur la route en direction de Leonfelden, pour soutenir le flanc droit. GM Crenneville s’avance, avec son avant-garde, sur la route de Linz jusqu’à Neumarkt. L’avant-garde des wurtembergeois recule, puis se retire en hâte, à la vue de la tête du corps d’armée autrichien, jusqu’à la tête de pont d’Urfahr, en construction.

Le général Vandamme n’est donc pas surpris de l’attaque qui se prépare et attend d’une heure à l’autre un renfort constitué des saxons de Bernadotte (IXe corps d’armée), qui, partis de Passau le 14 mai, se trouvent déjà près de Linz.

Le terrain au nord d’Urfahr et sur la rive gauche du Danube est un terrain crevassé et boisé de moyenne montagne, qui s’abaisse brusquement sur le fleuve, et dont les moyens de passage sont le plus souvent des chemins forestiers et des routes encaissées. La tête de pont, qui débouche sur une petite vallée, est parfaitement observable depuis les hauteurs avoisinantes, et se trouve alors à moitié terminée.

Une petite vallée, large d’environ un quart d’heure, et long de cinq, partagée en plusieurs morceaux par des fossés, des buissons, des palissades et des villages, entourée de montagnes, s’étend au delà de Urfahr le long du Danube. Une petite colline juste à la sortie de ce faubourg, sur laquelle les troupes saxonnes avaient été placées en plusieurs unités, de façon à facilement repousser toutes les attaques, offrait en même temps une vue sur l’ensemble de la vallée. (Rühle von Lilienstern)

Cette tête de pont de Linz-Urfahr constitue alors un élément important du système général de protection de la ligne de communication de l’armée d’Allemagne. Vandamme a reçu des instructions précises pour sa mise en oeuvre. Elle devra comprendre trois lignes de défenses, formées, de l’extérieur vers l’intérieur, d’abatis et de maisons crénelées, de retranchements, de murs et maisons garnis de créneaux.

Il est probable que l’affaire d’Ebelsberg et la marche rapide de l’Empereur sur Vienne auront fait changer ces dispositions (offensive de l’archiduc Charles sur Linz). Cependant, il convient de se mettre en mesure contre tout ce qui est vraisemblable et possible, c’est-à-dire contre une attaque de vive force sur les troupes qui sont sur la rive gauche `hauteur de Linz. Les ouvrages de la tête de pont, dans l’état où ils sont, seraient d’une faible défense et la prudence voudrait qu’en cas d’attaque par des forces majeures, on fit replier les troupes pour se borner à défendre les principales maisons qui sont sur la rive gauche (3e ligne de défense) et couvrent les routes de Bohème. (Davout à Vandamme)

Les wurtembergeois placés dans les retranchements de la rive gauche sont protéger, sur la rive droite, par un autre régiment. Des piquets d’observation sont établis aussi loin que Steyeregg et Ottensheim, pour pouvoir être averti de l’avance des autrichiens.


Les forces en présence
Kolowrat organise son attaque en trois colonnes.

La première, sous les ordres de FML Sommariva, est formée de 10 bataillons d’infanterie (Peterwardeiner, 5e chasseurs, Colloredo-Wenzel, Würzburg, Landwehr), de deux escadrons de cavalerie (Uhlans Meerveldt) et de deux batteries, et doit tourner l’aile gauche de l’ennemi.
Sommariva rassemble ses troupes à 9 heures le 17, à Neu-Helmonsöd, s’avance par Lichtenberg et le long du Höhenkamm jusqu’à Pöstlingberg, pour attaquer la tête de pont par Hagen. Cette colonne est forte de 4.400 fantassins de ligne, 1.700 soldats de la Landwehr et 200 cavaliers.

La deuxième colonne – au centre et en fait la colonne principale – sous les ordres du FML Vukassowich, et au sein de laquelle se trouve Kollowrat, est constituée de 10 bataillons d’infanterie (Peterwardeiner, 6e chasseurs, Manfredini, Karl Schöder, Württemberg), 8 escadrons de cavalerie (Uhlans Meerveldt, hussards Hesse-Combourg) et 4 batteries, au total environ 7.000 hommes et 830 chevaux. Elle doit, par Gallneukirchen, faciliter l’avance de la première, et distraire l’attention de l’ennemi, en l’attirant sur Dornach et Katzbach.

La troisième colonne, sous les ordres du FML Saint-Julien, est constituée de 6 bataillons d’infanterie (Kaunitz, Landwehr), 2 escadrons de cavalerie (Hussards Hesse-Combourg) et 2 batteries, au total 2.360 hommes de la ligne, 1.600 fantassins de la Landwehr et 200 chevaux. Leur tâche : avancer de Neumarkt sur Mauthausen, forcer l’ennemi à envoyer des troupes dans cette direction, et par là même l’affaiblir à Linz.

Dispositions astucieuses, mais peu pratiques et pour lesquelles les forces des différents colonnes sont inappropriées. Les autrichiens croient en effet n’avoir à faire qu’à Vandamme, et ne se doutent pas que Bernadotte se trouve déjà à Linz. Le fait que la marche de ce dernier, d’Efferding à Linz, n’a pas été prise au sérieux sur la rive gauche, montre à quel point le 3e corps a été négligeant dans sa surveillance du fleuve.

Le GM Oberndorf forme la réserve générale, avec 6 bataillons de Landwehr, à Götschka, au croisement des routes de Linz et de Mauthausen. L’attaque est prévue pour 4 heures de l’après-midi, lorsque Sommariva annonce qu’il quittera Neu-Helmonsöd vers midi, et arrivera entre 4 et 5 heures à Pöstlingberg. La colonne principale agira en conséquence.

Si l’on considère les forces des différentes colonnes et l’ensemble des forces que Kollowrat dirige contre les 10.000 wurtembergeois, à Linz, on voit que ce ne sont pas moins de 20.490 fantassins (13760 de ligne, 5.500 Landwehr) et 1.230 cavaliers, renforcés de 50 canons, qui sont mis en oeuvre. Du moins théoriquement. Car Kollowrat se prive d’une partie de ses troupes, en détachements, réserves, etc., de sorte que ce ne seront, en réalité, que 8.200 fantassins, 1300 cavaliers et 30 pièces d’artillerie qui seront engagés dans la bataille.

De son coté, Vandamme dispose, avant l’arrivée de Bernadotte, d’environ : 6.000 fantassins :la totalité de l’infanterie wurtembergeoise, à l’exception du régiment Kronprinz (1333 hommes), six compagnies Herzog Wilhelm (1065), 1.300 cavaliers : la totalité de la cavalerie wurtembergeoise, 3 escadrons de hussards saxons, 1/2 escadron de chevaux-légers Klemens, 30 pièces d’artillerie : les deux batteries attelés wurtembergeoises, 6 batteries à pied (4 sur la rive droite, 2 dans la tête de pont), 2 batteries saxonnes.


La bataille
La colonne principale s’avance de Gallneukirchen à 15 h 30. L’avant-garde (Crenneville – tous les bataillons, 2 escadrons) marche à pas redoublé, par Katzbach, sur l’avant-garde des wurtembergeois et les repousse même hors de Dornach, faisant quelques prisonniers. Pendant ce temps, le gros des troupes prend position entre les routes de Freidstadt et Neu-Helmonsöd, et dirige son aile droite sur les hauteurs, d’où l’on apercoit très bien l’église Sainte-Madeleine, dans la vallée.

Vandamme a placé ses troupes en plusieurs lignes, au nord, sur les hauteurs de Sankt-Magdalena et à l’est, à et autour de Katzbach, d’Urfahr.
Il attend calmement l’attaque, car Bernadotte est déjà là. On peut déjà apercevoir de fortes colonnes : ce sont les Saxons, qui arrivent rapidement de Linz, n’y ayant laissé qu’une brigade.

Kollowrat, dans ces conditions, préfère attendre, car on ne voit pas encore la colonne de Sommariva, qui doit attaquer les positions clé de l’adversaire. Alors qu’une attaque rapide aurait gêner l’ennemi dans son déploiement, et l’aurait rejeter dans la tête de pont, si ce n’est dans le fleuve. L’attente de l’attaque de la première colonne coûte un temps précieux.

Il est bientôt 18 h 00, Bernadotte ordonne alors d’attaquer sur Dornach. Crenneville, renforcé du bataillon Karl Schröder, défend âprement le groupe de maisons. Plusieurs fois les attaquants sont repoussés, mais face à la supériorité numérique, l’avant-garde autrichienne doit abandonner cette position.

Bernadotte, qui est arrivé à 7 heures le matin et qui, en sa qualité de maréchal, vient de prendre le commandement général, dirige une colonne sur les hauteurs de Katzbach, une deuxième vers Auhof, au pied de la Magdalenakirche, et une troisième le long du Danube, sur le flanc gauche de Crenneville. Cette action est décisive. Dès ce moment, le mouvement d’enveloppement projeté par Kollowrat a échoué. De plus, il est en infériorité numérique.

Comme la première colonne n’apparaît toujours pas, il tente de se replier derrière le défilé de Gallneukirchen. Pour contenir les avant-postes de la colonne qui se rapproche rapidement, Kollowrat renforce l’avant-garde par un bataillon supplémentaire, forme une réserve sur les pentes du Pfennigberg et de Auhof, et se retire avec le gros des troupes en direction de Gallneukirchen. Il est maintenant 19 h.

Mais Bernadotte attaque également le défilé de Gallneukirchen, que les bataillons Schröder et Manfredini défendent héroïquement. Enfin arrive, mais trop tard, la première colonne de Sommariva, venant de Pöstlingberg. Elle n’a pu transporter ses pièces de canons sur les chemins de montagne impraticables, ce qui a provoqué ce retard.

Bernadotte se rend compte immédiatement que le danger vient de cette direction, stoppe l’attaque sur Gallneukirchen, se met à la tête des Saxons et se hâte avec eux sur Pöstlingberg. Il ne se produit cependant qu’une vive fusillade, sans résultat, jusque tard dans la nuit. Finalement, les Saxons, en surnombre, attaquent les hauteurs tenues par le régiment d’infanterie Wenzel Colloredo et le 5e de chasseurs. Il s’en suit un combat de nuit, très défavorable pour les autrichiens, de sorte que Sommariva décide la retraite sur Neu-Helmonsöd

La présence de l’ennemi de ce coté pouvaient être inopportune pour maréchal; un bataillon fut également envoyé dans cette direction, avec l’ordre de le repousser. Gravir dans l’obscurité la montagne abrupte et couverte de bois ne fut pas une tâche facile; mais il s’était à peine écoulé dix minutes, qu’il s’éleva, à mi-pente, une vive fusillade, qui monta toujours plus haut, jusqu’à la lisière des bois, et les éclairs des fusils montrait de façon distrayante la marche des combats. Peu à peu, les tirs s’éteignirent et, vers 10 heures, tout était silencieux; les troupes qui avaient été envoyées revinrent dans la nuit, avec la nouvelle que partout l’ennemi était en retraite. (Rühle von Lilienstern).

La troisième colonne s’était avancée jusqu’à Mauthausen, n’avait pas trouvé l’ennemi, contrairement aux prévisions, et s’était retirée sur Neumarkt.

Toutes les troupes durent bivouaquer la nuit dans leurs positions; on envoya en ville, pour se procurer, en abondance, paille, vin et aliments, et je m’y rendis moi-même, avec les chevaux, car je n’était que très légèrement habillé et qu’il n’y avait aucune raison de préférer la belle étole au logement agréable qui nous était attribué. (Rühle von Lileinstern)

Cette attaque manquée coûte à Kollowrat 49 tués (dont deux officiers), 263 blessés (dont six officiers), 455 prisonniers (dont 25 officiers) et 117 disparus. Six pièces d’artillerie sont perdues : elles seront, dans un premier temps, utilisées pour la défense de la tête de pont.

Chez les alliés, on dénombre au total 42 tués (dont 5 officiers), 303 blessés (dont 12 officiers), 47 disparus ou prisonniers (dont 1 officier) se répartissant comme suit :
- chez les Wurtembergeois : 35 tués (dont 5 officiers), 229 blessés (dont 10 officiers), 40 disparus;
- chez les Saxons: 7 tués, 74 blessés (dont 2 officiers), 7 prisonniers (dont 1 officier – le lieutenant von Köckeritz du régiment prince Friedrich August).

Après la réunion des Saxons et des Wurtembergeois – c’est à dire environ 25.000 hommes, Kollowrat se trouve obligé de se retirer sur Freistadt, ne laissant qu’une faible arrière-garde à Neumarkt, sous les ordres de Crenneville. Sommariva laisse deux bataillons et deux escadrons à la sortie du Haselgraben, près de Neu-Helmonsöd. De cette manière les routes venant de Bohême, vers Passau et Linz, sont surveillées. Le général Schneller reçoit l’ordre de se replier, avec 4 compagnies de chasseurs Lobkowitz, 2 bataillons et 2 escadrons de hussards Hesse-Combourg, sur Freistadt.

Lorsque, le 19, Bernadotte avance jusqu’à Neumarkt, l’arrière-garde de Kollowrat se retire sur Freistadt, mais Bernadotte ne tombe pas dans le piège et se contente d’occuper Neumarkt. Schneller se trouvant à Neu-Helmonsöd, renforcé des troupes de Sommariva qui s’y trouvent, sur la route la plus courte vers Linz, il préfère ramener ses troupes de nouveau sur Gallneukirchen. Sommariva en profite pour réoccuper Neumarkt et renforcer cette position par des redoutes.

Pendant ce temps, Kollowrat prépare une nouvelle attaque avec toutes ses forces, par Pöstlingberg, sur la tête de pont d’Urfahr. Pour distraire les Français, Sommariva doit faire diversion sur la route de Budweis. C’est un peu le même plan qu’auparavant. Mais cette attaque surviendra plus tard.
Les Wurtembergeois de Vandamme seront largement récompensés par leur roi. Les chasseurs à cheval Herzog Louis reçevra un étendard d’honneur (Ehrenstandarte) pour la prise d’une batterie autrichienne, et dans un ordre du jour du 18 mai, Vandamme louera le courage de ses troupes.

De son coté, Bernadotte louera l’action des ses troupes : les charges de la cavalerie ayant été, selon lui, « aussi heureuses qu’intrépides » et l’infanterie saxonne ayant « avancé à l’ennemi avec impétuosité, le chassant de toutes ses positions » (rapport de Bernadotte à Napoléon – 18 mai 1809).



NAPOLÉON - HISTOIRE DU CONSULAT ET DU PREMIER EMPIRE.
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).



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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

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