22-08-1485 La guerre des Deux-Roses prend fin à Bosworth (Angleterre).

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jacknap1948
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22-08-1485 La guerre des Deux-Roses prend fin à Bosworth (Angleterre).

Message par jacknap1948 » Ven Août 25, 2023 11:01 am

22 août 1485 La guerre des Deux-Roses prend fin à Bosworth (Angleterre)



Le 22 août 1485, le roi d'Angleterre Richard III trouve la mort à la bataille de Bosworth. Son vainqueur devient roi d'Angleterre sous le nom d'Henry VII Tudor, mettant fin à la «guerre des Deux-Roses» qui avait endeuillé le pays et saigné la noblesse pendant 30 ans.[/color]

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André Larané


La guerre des Deux-Roses :

La guerre des Deux-Roses désigne trois décennies de troubles qui ont endeuillé l'Angleterre de 1455 à 1485. Elle est due à l'épuisement du pays au terme de la guerre de Cent Ans et à la folie du roi Henri VI. Elle a quelque ressemblance avec les trois décennies de malheurs provoquées en France par la folie du roi Charles VI, lequel était d'ailleurs le grand-père du roi anglais.

Henri VI de Lancastre, de la guerre de Cent Ans à la guerre des Deux-Roses : Né en 1421, Henri VI de Lancastre est proclamé l'année suivante, à la mort de son père, roi d'Angleterre et de France. La régence est confiée à ses oncles Humphrey, duc de Gloucester, pour l'Angleterre, nommé «Protecteur du royaume», et Jean, duc de Bedford, pour la France.

Mais les succès de Jeanne d'Arc, la mort de Bedford, les imprudences de Gloucester, enfin la réconciliation franco-bourguignonne obligent les Anglais à quitter presque complètement la France. Confronté à des révoltes de plus en plus nombreuses sur le sol anglais, le roi Henri VI, qui dirige lui-même son gouvernement depuis 1437, se réconcilie avec son homologue français, Charles VII. Il épouse en 1445 Marguerite d'Anjou, fille du roi René d'Anjou.

Pieux et consciencieux, Henri VI fonde le collège d'Eton, près de Windsor, ainsi que King's College, à Cambridge. Mais, petit-fils du roi de France Charles VI le Fou par sa mère Catherine de Valois, il ne tarde pas à manifester à son tour des signes de folie.

Sa position se détériore lorsqu'en 1449, le roi de France Charles VII reprend la guerre et reconquiert la Normandie en 1450. La perte de l'Aquitaine en 1453 n'arrange rien.

Sa femme, manifestant une énergie peu commune, le supplée dans la direction du royaume. Elle neutralise Gloucester mais doit bientôt faire face à la rébellion du duc Richard d'York, qui descend comme Henri VI du roi Édouard III.

Deux factions se font jour autour du roi très affaibli : d'une part celle qui soutient Henri VI, menée par le duc de Beaufort, d'autre part celle du duc Richard d'York, prétendant à la couronne. Henri VI et Richard descendent tous deux du roi Édouard III, le premier par son troisième fils Jean de Gand, duc de Lancastre, le second par son quatrième, Edmond de Langley, duc d'York.

Comme le symbole de la maison de Lancastre est la rose rouge, et celui de la maison d'York la rose blanche, on parlera de la guerre des Deux-Roses.


Une guerre à rebondissements :

La guerre éclate pour de bon en 1455, peu après que les Anglais ont été chassés d'Aquitaine. Elle prendra le nom de guerre des Deux-Roses, en référence à la rose rouge des Lancastre et à la rose blanche des York.

Dans un premier temps, Henri VI est battu et capturé à Saint-Albans le 22 mai 1455 par le duc Richard d'York et son allié, le comte Richard de Warwick. Contraint et forcé, il reconnaît Richard d'York pour héritier mais Marguerite ne l'entend pas ainsi. Elle mène ses troupes à la bataille. En 1460, à Wakefield, elle vainc le duc Richard d'York et celui-ci trouve la mort au cours de la bataille.

- Premier rebondissement : Le fils du défunt, Édouard, reprend le flambeau de la révolte. Warwick le couronner sous le nom d'Édouard IV et bat les troupes de Lancastre à Townton, le 29 mars 1461. L'ex-roi et sa femme Marguerite se réfugient en Hollande.

- Deuxième rebondissement : Warwick est déchu de sa fonction de chancelier et, en 1467, doit se réfugier auprès de Louis XI en France. Il y retrouve Marguerite d'Anjou avec laquelle il se réconcilie. Il retraverse la Manche avec une armée, chasse Édouard IV et rétablit sur le trône Henri VI en 1470.

- Troisième rebondissement : Édouard IV, avec l'aide du duc de Bourgogne Charles le Téméraire, repasse à son tour la Manche. Il bat Warwick à Barnet le 14 avril 1471. Le «Faiseur de rois» est tué au cours de la bataille. Peu après, le 4 mai 1471, Henri VI est à son tour battu à Tewkesbury. Capturé, il est enfermé à la Tour de Londres avec la reine Marguerite. Son fils Édouard et lui-même finiront assassinés. Triomphant, Édouard IV va passer le reste de son règne dans les plaisirs et moura le 9 avril 1483, à 41 ans seulement.

- Quatrième et dernier rebondissement : Le nouveau souverain est un enfant de douze ans, Édouard V. Il est placé avec son frère cadet Richard sous la tutelle de leur oncle, le puissant duc Richard de Gloucester. Celui-ci, homme sans scrupules, sans doute à l'origine du meurtre d'Édouard IV, les déclare illégitimes et les fait enfermer dans la Tour de Londres. Le 6 juillet 1483, pendant leur sommeil, «les enfants d'Édouard» sont mis à mort.

Le meurtrier se fait proclamer roi par le Parlement sous le nom de Richard III. Il ne va pas jouir longtemps de son crime. Abandonné par le peuple, il doit faire face au débarquement d'une armée conduite par Henri Tudor, héritier des Lancastre. Il est battu et tué à Bosworth deux ans plus tard. Son rival monte sur le trône sous le nom d'Henri VII Tudor.

Ainsi se terminent la guerre des Deux-Roses mais aussi la Maison d'York et la dynastie des Plantagenêts.


Shakespeare, un dramaturge au service des Tudor

Richard III a inspiré à Shakespeare, un siècle plus tard, l'une de ses pièces les plus célèbres et les plus jouées avec cette formule prêtée au roi sur le champ de bataille de Bosworth : «Un cheval ! Mon royaume pour un cheval !».

La tragédie se déroule en cinq actes. Elle débute en 1471 avec la rencontre entre Gloucester (le futur Richard III) et Anne Neville et se poursuit avec le meurtre du roi Henri VI, le meurtre de Clarence, frère du roi Édouard IV, celui des enfants d'Édouard, enfin la bataille de Bosworth.

Shakespeare suggère que Gloucester est à l'origine de toutes ces morts violentes et qu'il a épousé Anne Neville sous la contrainte. Il fait de lui le prototype des tyrans sanguinaires et de son vainqueur Richmond, futur Henri VII Tudor, un homme aimable entre tous. Il est vrai qu'il écrit sous le règne d'Élisabeth 1ère Tudor et se doit de complaire à la dynastie régnante. Sa tragédie Richard III a tous les aspects d'une oeuvre de propagande.


Bibliographie

Pour aller plus loin, on peut lire en français les ouvrages de Paul M. Kendall : Richard III (Fayard, 1979), Warwick, le Faiseur de rois (Fayard, 1981) et L'Angleterre au temps de la guerre des Deux-Roses (Fayard, 1984).



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À mon très grand ami Patrice († 58).
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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

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