08-10-1361 : Combat de MACAIRE contre le chien d'AUBRY de MONTDIDIER.

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jacknap1948
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08-10-1361 : Combat de MACAIRE contre le chien d'AUBRY de MONTDIDIER.

Message par jacknap1948 » Dim Oct 08, 2023 9:01 am

8 octobre 1361 : Combat entre MACAIRE et le chien d'AUBRY de MONTDIDIER.



Ordonné par le roi Jean.

Aubry de Montdidier, passant seul dans la forêt de Bondy, fut assassiné et enterré au pied d'un arbre.

Son chien resta plusieurs jours sur sa fosse, et ne la quitta que pressé par la faim. Il vient à Paris chez un intime ami du malheureux Aubry, et par ses tristes hurlements semble vouloir lui annoncer la perte qu'ils ont fuite.

Après avoir mangé, il recommence ses cris, va à la porte, tourne la tête pour voir si on le suit, revient à cet ami de son maître, et le tire par son habit, comme pour lui marquer de venir avec lui.

La singularité de tous les mouvements de ce chien, sa venue sans son maître qu'il ne quittait jamais, ce maître qui tout d'un coup avait disparu ; tout cela détermina à suivre ce chien.

Dès qu'il fut au pied de l'arbre, il redoubla ses cris en grattant la terre, comme pour faire signe de chercher en cet endroit : on y fouilla, et on y trouva le corps du malheureux.

Quelque temps après, il aperçoit par hasard l'assassin, que tous les historiens nomment le chevalier Macaire ; il lui saute à la gorge, et l'on a bien de la peine à lui faire lâcher prise ; chaque fois qu'il le rencontre, il l'attaque et le poursuit avec la même fureur.

L'acharnement de ce chien, qui n'en veut qu'à cet homme, commence à paraître extraordinaire ; on se rappelle l'attachement qu'il avait toujours marqué pour son maître, et en même temps les preuves de haine que Macaire avait souvent données contre Aubry.

Quelques autres circonstances augmentent les soupçons.

Le roi instruit de tous les discours qu'on tenait à ce sujet, fait venir ce chien qui paraît tranquille jusqu'au moment où apercevant Macaire au milieu d'une vingtaine d'autres courtisans, il tourne, aboie, et cherche à se jeter sur lui.

Dans ces temps-là on ordonnait le combat entre l'accusateur et l'accusé, lorsque les preuves du crime n'étaient pas convaincantes : on nommait ces sortes de combats jugements de Dieu, parce qu'on était persuadé que le Ciel aurait plutôt fait un miracle que de laisser succomber l'innocence.

Le roi, frappé de tous les indices qui se réunissaient contre Macaire, jugea qu'il échéoit gage de bataille, c'est-à-dire, qu'il ordonna le duel entre le chevalier et le chien.

Le champ-clos fut marqué dans l'Ile Notre-Dame, qui n'était alors qu'un terrain vague et inhabité. Macaire était armé d'un gros bâton ; le chien avait un tonneau percé pour sa retraite et ses relancements.

On le lâche ; aussitôt il court, tourne autour de son adversaire, évite ses coups, le menace tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, le fatigue, et enfin s'élance, le saisit à la gorge, le renverse et l'oblige à faire l'aveu de son crime, en présence du roi et de toute la cour.

Ce combat était peint sur une des cheminées de la grande salle du château de Montargis.



LA FRANCE PITTORESQUE
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).



Image
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

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