12-09-1213 : Bataille de MURET.

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jacknap1948
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12-09-1213 : Bataille de MURET.

Message par jacknap1948 » Mar Sep 12, 2023 6:53 am

12 septembre 1213 La bataille de MURET.



Le 12 septembre 1213, les Français du nord et du sud, en conflit sous le prétexte d'une croisade contre les Cathares, se livrent bataille à Muret, au sud de Toulouse.

Le roi Pierre II d'Aragon, qui s'est rangé aux côtés des méridionaux, va y perdre la vie.

André Larané.

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Un conflit entre fervents catholiques.

Les Français du nord sont guidés par un seigneur d'Ile-de-France, Simon de Montfort.

Ils portent la croix sur la poitrine et veulent extirper l'hérésie cathare des terres languedociennes.

Les méridionaux, autour du comte de Toulouse Raimon VI et de son beau-frère, le roi Pierre II d'Aragon, sont d'aussi fervents catholiques que les premiers.

Mais ils craignent non sans raison que les croisés ne leur enlèvent leurs droits, leurs terres et leurs coutumes sous prétexte de religion.

Le comte Raimon VI et le roi Pierre II d'Aragon vont assiéger ensemble le petit château de Muret, au sud de Toulouse, dans la plaine de la Garonne, où se tiennent tout juste 30 chevaliers et quelques fantassins.

Simon de Montfort accourt à la rescousse de ces derniers avec le gros de ses troupes, non sans prendre le temps de faire ses dévotions à l'abbaye de Boulbonne.

Il entre dans le château de Muret avec le risque d'y être assiégé à son tour.


Royale imprudence.

Mais Pierre II d'Aragon veut tirer la victoire d'une vraie bataille et non d'un siège sans gloire, ce qui, après sa victoire de Las Navas de Tolosa sur les musulmans, lui vaudrait de jouer un rôle d'arbitre au nord des Pyrénées comme dans la péninsule ibérique.

Au lieu d'attendre que la famine fasse son oeuvre dans le château, il encourage les assiégés à sortir et les affronte en terrain ouvert, au pied du château.

En première ligne, face à la cavalerie des croisés, combattent les comtes de Foix et de Comminges ; en deuxième ligne, les troupes d'Aragon ; en troisième ligne, au milieu des archers et des hommes à pied, le comte Raimon VI de Toulouse, qui désapprouve la tactique par trop téméraire du roi d'Aragon.

De façon quelque peu inattendue, les croisés, moins nombreux mais plus disciplinés, percent la première ligne et atteignent la deuxième.

Là-dessus, Simon de Montfort et ses troupes se lancent dans la mêlée sur le flanc.

Pierre II, le héros de Las Navas de Tolosa, est frappé à mort.

Les soldats à pied d'Aragon se débandent dès qu'ils apprennent la mort de leur souverain.

Les croisés les poursuivent et les massacrent.

Les fantassins de Toulouse sont à leur tour assaillis et tentent d'échapper au massacre en rejoignant les bateaux au mouillage sur la Garonne.

Leur comte, qui n'a pas lui-même eu le temps de participer aux combats, se trouve une nouvelle fois isolé.

Il n'a d'autre solution que de s'enfuir en Angleterre, chez le roi Jean sans Terre, en attendant l'heure de la revanche.


Vers une guerre nationale.

L'année suivante a lieu à Bouvines, au nord, une autre bataille décisive pour le destin de la France.

Elle se solde par la victoire du roi Philippe II Auguste, qui s'affirme comme le principal souverain d'Europe.

Rassuré sur la solidité de son trône, le roi de France tourne ses yeux vers le drame qui se joue dans le Midi.

Il obtient le concours du pape Innocent III, lequel se résigne à déchoir le comte de Toulouse Raimon VI de ses titres par le décret du 14 décembre 1215.

Philippe II Auguste assure ses arrières en obtenant l'hommage-lige de Simon de Montfort pour toutes les terres qu'il a conquises dans le Midi, à l'exception du marquisat de Provence (cette ancienne possession des comtes de Toulouse fait partie du Saint Empire romain germanique et ne dépend pas des rois capétiens).

La guerre, dès lors, de religieuse devient «nationale».



Une semaine d'Histoire du 11 Septembre 2023 au 17 Septembre 2023 avec Herodote.net
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).



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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.

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